Avant de commencer, j'aimerais préciser une chose : j'ai découvert Shenmue en 2021, sur PS4, mais avant cela, j'avais déjà joué au second épisode, sur XBox. Shenmue II avait été à l'époque à la fois un coup de cœur et une énorme frustration, celui de ne connaître ni la suite ni le début de l'histoire. Pour la suite, on verra avec Shenmue 3 si l'attente en valait la peine (spoiler : non) et pour le début, et bien voyons cela tout de suite !
Chose appréciable, on peut profiter des voix japonaises et des textes en français (dans mes souvenirs, sur XBox, Shenmue II imposait le doublage et les sous-titres en anglais). En dehors de cela, le remaster est tout ce qu'il y a de plus fainéant. Un peu moins de pixels sur les polygones, des chargements rapides, mais grosso modo, le jeu reste dans son jus de l'époque.
Soyons honnête, le jeu accuse son âge et requiert une certaine tolérance de la part du joueur pour remettre les choses dans leur contexte. En 1999, le jeu était magnifique. Aujourd'hui forcément cela n'impressionne plus, même si cela reste joli. Les zones sont petites, mais comme les chargements sont quasi instantanés, cela n'est pas génant. Les environnements fourmillent de choses à découvrir, tous les personnages sont uniques et ont une routine de vie. Il y a un soin apporté aux détails qui force l'admiration, encore aujourd'hui.
C'est au niveau du gameplay que j'avais le plus de craintes, mais franchement après une heure de jeu, je n'y pensais déjà plus. Le jeu a un rythme lent qui incite à prendre son temps. Les seuls moments qui requièrent un gameplay vif et nerveux sont les combats, et ceux-ci sont très agréables à jouer.
Passé la technique, parlons du jeu proprement dit. Dans Shenmue, nous sommes en 1986 et on incarne Ryô Hazuki, un jeune étudiant japonais vivant à Yokozuka. Dans la cinématique d'introduction. Ryô découvre Iwao, son père, en bien mauvaise posture face à un mystérieux étranger qui souhaite mettre la main sur un non moins mystérieux miroir. S'ensuit un combat et, malgré l'intervention de Ryô, le père est assassiné, le miroir volé, et l'étranger disparaît dans la nuit. Ryô jure alors de se venger.
L'aventure va alterner entre des phases d'enquête, dans lesquelles il va principalement falloir trouver à qui parler pour obtenir l'information pour débloquer l'étape suivante, et des phases d'action, qu'il s'agissent de combats ou de QTE. La trame du jeu est assez linéaire, même s'il y a des micro embranchements un peu partout, mais comme je l'ai dit plus haut, le jeu incite à prendre son temps. Souvent, la personne que vous voudrez interroger ne sera disponible qu'à un horaire précis et il faudra patienter en faisant autre chose. Pourquoi ne pas allez à la salle d'arcade faire une partie d'Hang On ou de Space Harrier ? Ou s'occuper d'un petit chaton orphelin ? Ou collectionner des gachapon, ces petites capsules en plastique contenant un jouet ? Moi, quand j'avais une demie heure à tuer, j'en profitais pour m'entraîner au combat, au dojo familial ou sur le parking près de la salle d'arcade. Et ce n'était pas du temps perdu, parce que les combats deviennent de plus en plus ardus en avançant dans le jeu.
On progresse ainsi de rencontres en révélations, dans une intrigue qui se dévoile peu à peu. Même si de premier abord le jeu peut paraître un peu mou, il ne manque pas de morceaux de bravoure.
Si je devais trouver à Shenmue un véritable défaut, ce serait de ne pas avoir de fin satisfaisante. À la place, on a le droit à un bon gros « à suivre dans le prochain épisode ». C'est un peu moins frustrant aujourd'hui qu'à l'époque parce que la suite, on l'a, mais comme ce défaut est présent dans toute la série (oui, oui, même le 3)... ben en fait, si, c'est frustrant !
Mais bon, comme on dit, l'important c'est le voyage pas la destination, et si il y a un jeu pour illustrer ce dicton, c'est bien Shenmue.