Alors que Digital Devil Saga s’achevait sur un cliffhanger ; nous révélant que Sera était en réalité la cause de tous nos malheurs et que le Junkyard pourrait en réalité n'être qu’une sorte de simulation virtuelle. Ce second opus avait donc la tâche de continuer cette intrigue tout en nous menant cette fois-ci dans le “monde réel”.
Dès le départ, il est évident que sur la présentation et le gameplay, DDS2 est une copie de DDS1 avec quelques modifications, plus ou moins pertinentes. Et pourtant, malgré les fortes similitudes, ce deuxième épisode réussit tout de même à se démarquer et à se créer une identité propre.
Entrer dans DDS2 après avoir parcouru le premier c’est presque comme revoir un vieil ami que l’on retrouve après une longue période d’absence. Un sentiment familier mais avec cette légère sensation que quelque chose diffère de nos souvenirs d’antan. Même personnages, même gameplay, même ennemis, même continuité, mais pourtant un feeling différent. Les couleurs froides et monochromes se sont réchauffées, laissant les teintes orangées prendre le dessus ; les musiques langoureuses optent maintenant pour un tempo plus rythmé et nos personnages, quelque peu discrets, sont devenus plus bavards qu'auparavant.
Loin de donner cette impression de réchauffé, parfois synonyme avec les suites vidéoludiques, ces deux chapitres d’une même saga apportent chacuns ses forces et faiblesses, subjectives bien sûr, qui complètent un tout. Si pour ma part je préfère l’ambiance du 1er jeu, la narration et le développement des personnages m’a bien plus marqué dans le second. L’un offre un récit abstrait relevant de la métaphysique sur la question de ce que peut signifier “être humain” ; alors que l’autre apporte une narration plus classique, mais très prenante, focalisée sur ses personnages. C’est dans ces différences que les deux Digital Devil Saga réussissent chacun à briller à leur manière.
Pour ce qui est des informations plus pragmatiques, notamment sur le gameplay, bien qu’il continue dans la lancée de son prédécesseur, ce second volet apporte son petit lot de défauts. Celui qui m’aura le plus marqué est sans aucun doute le manque d’inspiration dans le dungeon design, si bien sûr on le compare au premier DDS, à l’exception de quelques moments marquants, on aura vite oublié la plupart des donjons du jeu.
Autre bémol, cette fois-ci lié à la narration, est la constante perte “définitive” des membres de notre équipe, qui pour certains dure la quasi-totalité du jeu avant de ne revenir qu’à la toute fin. Si d’un point de vue purement narratif, le procédé fonctionne et apporte de la tension, se demandant si tel ou tel personnage survivra au périple ; côté gameplay, ça se traduit surtout par la réaction : “Mince, j’ai perdu ce perso, maintenant faut que je réorganise toute mon équipe pour compenser”. Un problème somme toute mineur mais tout de même légèrement contraignant par moment.
En dehors de ces quelques fausses notes, qui encore une fois n’entachent en rien la globalité du jeu, Digital Devil Saga 2 est du même acabit que le premier et méritent chacuns d’être regarder comme deux des meilleurs J-RPG de la PS2.