Le plus triste avec ce jeu est que je ne me souviendrais sans doute jamais comment la cartouche s'est retrouvée dans le slot de ma Megadrive. La piste la plus probable étant que je l'ai eu lors d'un échange hasardeux sur 36 15 Joystick. Et le hasard fit bien les choses.
Il est certain que je ne suis absolument pas objectif, mais alors pas du tout. 9/10 peu semblé exagérer, mais bon que voulez-vous. Je dois à ce jeu de m'avoir fait tombé dans la soupe du JRPG et surtout du dungeon crawling de manière définitive. Et puis ça changeait des parties de Dungeon Master interminables en composant les équipes les plus improbables et les plus bancales qui soit. D'ailleurs Shining in the Darkness a recroisé ma route récemment lors d'une brocante bien heureuse. Je me suis bien évidemment empressé de le racheter. Je l'ai de nouveau fini presque 20 ans plus tard avec un immense plaisir. Rien de comparable avec le plaisir de l'époque, mais tout de même. Ô joie!
L'autre "big question" est qu'à l'époque je l'avais en japonais. Comment diable ais-je pu passé outre et finir ce jeu du haut de mes 15 ans en cette merveilleuse année pour le jeux vidéo qu'est 1992 ? J'en sais foutre rien. Mais je n'étais pas seul. Des potes venait squatter la chambrée et être à plusieurs cela aide pour retenir les hiragana, les katakana et les quelques kanji. Je crois même qu'on avait fini par les recopier sur une feuille de papier. On ne savait pas ce qu'ils signifiaient mais on avait fini par comprendre que tel mot voulait dire "bourre-lui la gueule avec mon épée", tel autre "stop j'ai bobo je prend une potion!", ou encore "vache, il fais mal le con, cassos!" etc...
Shining in the Darkness m'avait tout d'abord subjuguer par sa réalisation graphique. C'était de toute beauté. Enfin en ce qui concerne les monstres, les personnages, le village et le château. Difficile d'en dire autant pour le donjon. Mais on s'en cogne pas mal. On est pas là pour peindre des fresques sur les murs. On est là pour les repeindre avec le sang, ou la bile c'est selon, des affreuses créatures que l'on croisent sur notre route. C'est de l'exploration pure et dure, de la baston et encore de la baston, c'est l'aventure! On guette fébrilement chaque prise de niveau de nos héros. On prie pour leur salue et on espère trouvé enfin l'item de fou qui facilitera l'aventure. C'est répétitif, très répétitif. Mais soyons honnêtes, c'est l'essence même de ce genre si particulier.
Ce n'est pas du côté du scénario que l'on va espérer être tenu en haleine: un vilain chevalier noir enlève la princesse du royaume. De plus votre père est porté disparu. Rien d'original, rien de transcendant. Mais on s'en fout! En plus ça tombe bien je pigeai que dalle à ce qu'il se tramait. J'avais bien compris qu'il y avait une histoire de princesse derrière tout ça. Plan cul en perspective, yabon! Il en faut pas plus lorsque l'on a 15 ans pour être motivé à bloc. Je fonce!
Les musiques sont tout autant répétitives. Mais choses étonnantes, je ne coupais pas le son. Bien au contraire. Ce côté marche forcée avec cette rythmique si entrainante, j'adorais.
Shining in the Darkness est un jeu qui ne laisse pas indifférent. On aime ou on déteste. On s'y ennuie fermement ou on jubile à l'idée de faire prendre un level à notre héros. C'est un jeu au genre particulier et au gameplay très répétitif. Ajouter à cela une concurrence très rude: Dungeon Master et autres Might&Magic qui sont beaucoup plus élaborés et bien plus complexes. Seulement le dungeon crawling sur console on connaissait pas. En tout cas pas à ma connaissance. Associer à un style graphique japonisant, encore moins.
Pour l'ado que j'étais et qui y a passé pas mal de nuits blanches seul dans ma chambre à taper du monstre, je ne trouverai jamais les bons mots pour dire à quel point je suis reconnaissant à Shining in the Darkness d'avoir croisé ma route.