C'est un pote qui m'aura glisser ce livre entre les doigts. Je ne regrette pas de l'avoir aider à ranger son bureau ce jour-là.
Il y a que c'est le genre de bouquin que je ne n'aurais pas emprunter et encore moins acheter. Un auteur inconnu au patronyme connu. Le doute qu'il s'agisse d'un énième fils-de, un titre tout aussi commun que ronflant (une World War ? Non, sans blague ?), un Z qui veut dire Zor.. Euh Zombie, un environnement post-apo. Bref un bon gros poncif du genre.
Une chance, j'adore le genre en question.
Et puis le fils de Brooks ? Aller, s'il le fils a autant le sens de la dérision que le père ça peut être bien fendard. And last but not least, un ami me confie un livre et me dit que c'est bien alors au nom de l'amitié, allons-y.
L'idée est bonne, très bonne même: une enquête est menée rétrospectivement par un fonctionnaire de l'ONU. Sa mission: faire le tour du monde et collecter un maximum de témoignages auprès des survivants de la World War Z. La guerre mondial contre des zombies.
Chaque chapitre - de petits chapitres - se compose donc du récit de chacun des intervenants que rencontre notre reporter-fonctionnaire. Nous revivons les évènements rétrospectivement mais aussi chronologiquement. Ainsi chaque récit rapportés par les témoins se suivent en respectant le fil de l'Histoire. Il y a un petit côté Citizen Kane, avec ce simili-reporter à la poursuite de son Rosebud. Cela renforce l'ambiance films de SF de la Universal des années 30. C'est du moins l'impression que ma donné ce roman dès les premières pages.
L'idée est bonne mais n'est-ce pas là une fausse bonne idée qui s'essouffle rapidement ? Oui et non, j'ai personnellement beaucoup de mal a répondre à cette question. D'une certaine façon la messe est dite dès les premières lignes. La guerre est fini, ce que nous lisons n'est autres qu'un rapport constitué de témoignages. On se doute bien qu'il en ont bien bavé, que le monde est défiguré, que la géopolitique est bouleversée à jamais et qu'il y en a bien un qui finira par tiré son épingle du jeu en commençant par péter le groin à tout ces putains de zombies. L'affaire est entendu, c'est plié d'avance.
Pas de réel enjeux donc quant à la conduite du récit, dans ses grandes lignes du moins.
La différence - l'intérêt du bouquin si vous préférez - se joue dans la capacité ou pas qu'a l'auteur à nous raconter une histoire. Et il s'en sort plutôt pas trop mal. Alors certes les personnages sont simples sans être simpliste et les situations sont convenues s'en être ennuyantes. Car la bonne idée du livre de Brooks est aussi son principal défaut. Les chapitres défilent à une vitesse folle et ses acteurs également. Les lieux s'enchaînent comme une séance diapo à l'accélérer. Les traits sont nets et bien définie. Mais nous n'avons pas le temps d'aller au fond des choses. Aucun temps pour l'empathie. C'est le temps du bilan, et un bilan c'est chiant en fait. Brooks arrive à nous le rendre plus vivant, survivant même (ah le mauvais jeu de mot!). On pose un regard très froid sur ce rapport, tel un pandore de l'ONU. On rigole quand même pas mal sur le destin de certaine nation (Cuba nouvelle eldorado de la finance!). Ca ne manque pas de sel ni de cohérence. C'est juste un peu trop rigolo pour être totalement pris au sérieux. Et puis nous n'avons pas le temps de toute façon.
Au final on aura passé un bon moment. L'essentiel étant qu'on a pas l'impression de perdre son temps. Faut dire c'est passé vite! Max Brooks est un garçon intelligent. On sent qu'il a pas mal de choses à nous dire et qu'il cherche à y mettre les formes. C'est sympa de sa part et c'est pas évident.
Il s'en sort honorablement. On en attend plus et beaucoup mieux pour la suite.