Ce jeu est une œuvre d’art, tout simplement. L’ambiance crée est en totalement en symbiose avec le matériel de son époque. La 3D vibrante et étrange de la PS1, son incapacité à rendre compte une profondeur de champ, les limites audios qui crée la lenteur dans les dialogues (on se croirait dans un film de Rohmer) : enlevez un de ces éléments et le château de cartes s’effondre. Le remaster de ce titre est impossible.
Le jeu est VRAIMENT effrayant sur beaucoup de plans. Pour ne prendre qu’un élément saillant : l’alarme de la radio. On sait toujours qu’il y a un ennemi dans les environs, mais où ? Pas de jumpscare : le jeu ne cherche pas à nous faire peur, mais plus à nous terroriser. J’ai terminé le jeu en 3 sessions et j’étais parfois soulagé d’éteindre la playstation tant l’ambiance est pesante. Ma nuque est encore tendue de cette expérience. Harry n’est jamais dans un safe-space, le joueur est toujours en danger.
L’ambiance sonore et la musique, comme tout bon film d’horreur, sont la colonne vertébrale scoliosée de cet enfer. Entre drone angoissant et dark industrial, l’audition est mise à rude épreuve. Qu’on se le dise, je ne pense pas m’acheter le vinyl pour me l’écouter un dimanche après-mid, sauf si je suis en manque de crise d’angoisse (aka never).
Toutefois, je dois avouer que j’y ai joué à la manière d’un « walking-sim » en mettant le jeu en mode « easy ». Le gameplay en lui-même à relativement mal vieilli et les scènes de boss sont particulièrement mauvais. C’est bien sur la partie exploration et résolution d’énigme qui est intéressante. Sa façon aussi de nous faire découvrir le lore du jeu par des objets et des descriptions accentue l’immersion. Je dois aussi avouer que je suis particulièrement fan du système de carte « évolutive » qui évite que l’on 15 fois de suite d’ouvrir une porte verrouillée.
Je me réjouis de jouer aux suivants.