N'y ayant jamais joué moi-même, je me demande si je suis vraiment bien placée pour noter cette oeuvre. Et pourtant...
Il y a des des histoires, des ambiances, des univers comme ça qui me heurtent de plein fouet, avec lesquels j'ai une affinité instinctive et avec qui l'essentiel m'émerveille. Silent Hill 2 fait partie de ce lot si particulier. Je ne saurais dire s'il s'agit d'un coup de foudre ou bien alors d'une passion qui a mûri et dont j'ai, un beau jour, pris subitement conscience.
Silent Hill 2 est un des premiers jeux que mon frère a eu sur PS2. Mais il n'y a jamais vraiment joué. Je pense qu'il n'a jamais vraiment été fan du genre Survival-horror. Ce jeu occupait donc (en quelques sortes) une place fantôme. Il était là sans y être. Je voyais constamment la boite du jeu près de la console sans que personne ne vienne y jouer. Un élément du décor qui a pourtant toujours été là : Silent Hill 2 était donc devenu une partie de moi avant même que je ne le découvre.
Le temps a passé et un jour j'ai eu envie d'en savoir un peu plus. J'ai commencé à chercher des walkthrough/speedrun/etc. histoire de connaître ne serait-ce que l'histoire. Et j'y ai découvert bien plus que ce à quoi je m'attendais. Toute cette mélancolie, cette introspection, cette torture psychologique, ce silence lourd de sens, ces divers symboles perturbants, ce huis clos à la fois physique et psychologique si oppressant... Avec Silent Hill 2, j'ai réalisé que j'adorais toutes ces choses (d'un point de vue purement fictif et artistique).
Du point de vue de la saga, je trouve que Silent Hill 2 est un épisode vraiment à part. C'est, à ma connaissance, le seul a être exclusivement introspectif. Ici, on ne se préoccupe pas vraiment du background historique de la ville. On se sent réellement enfermé dans la tête du héros dont la seule et unique préoccupation est de retrouver sa défunte épouse : cet espoir a beau être absurde il est pourtant tout ce qui lui importe. Cette démence en croissance progressive, hermétique à tout le reste nous happe inexorablement.
Les autres épisodes, quant à eux, nous poussent d'avantage à nous poser des questions sur cet étrange lieu qu'est Silent Hill et sur ce qui a bien pu s'y passer. Tout ça me donne presque envie de considérer Silent Hill 2 comme une histoire à part.
Perso, je ne l'ai jamais vraiment vu comme un jeu. Je trouve qu'il se rapproche bien plus d'un film. Avec un tel cachet que le sien, Silent Hill 2 mériterait qu'on lui fasse une adaptation cinématographique digne de ce nom. Un tel projet mis entre des mains compétentes risque de donner quelque chose de grandiose !
Pour le peu que je l'ai côtoyé, ce jeu a su profondément me toucher. C'est pour moi la preuve qu'il est digne de l’appellation de "mythe" vidéo-ludique.