Silent Hill 2
8.2
Silent Hill 2

Jeu de Bloober Team et Konami (2024PlayStation 5)

Alors qu’à son annonce le projet d’un remake du monument vidéoludique qu’est Silent Hill 2 par un studio occidental sans expérience provoqua l’hilarité d’une grande partie d’internet et l’attente d’une catastrophe enterrant une bonne fois pour toute l’espoir d’un quelconque retour de la licence, grande fut la surprise une fois que la presse put mettre la main sur le jeu, cette dernière lui octroyant pléthore de compliments, d’éloges, mais surtout de bonnes notes.


Ces louanges furent partagées par les influenceurs pour finalement l’être tout autant, voire plus par la majorité des joueurs, entrainant moult débats sur la pertinence des remakes à notre époque et sur la substituabilité des jeux sous-entendant qu’une date d’expiration imaginaire leur était collée et qu’un remake sera toujours pertinent une fois cette date passée.


Je n’ai jamais été partisan de cet avis-là, une œuvre est intemporelle et c’est avec cet état d’esprit que je me suis lancé dans le (trop long) récit que proposait la Bloober Team avec leur réinterprétation du chef d’œuvre qu’est Silent Hill 2.


Pour casser tout suspense, ce n’est pas le jeu qui me fera changer d’avis sur la pertinence et l’utilisation des remakes pour donner un « second souffle » aux jeux qui ont bercé notre enfance ou adolescence. Mais Silent Hill 2 Remake fait partie de la pire catégorie d’œuvre à mon sens, c’est un jeu qui n’est ni assez bon pour capter mon intérêt et ma sympathie, ni assez mauvais pour que je puisse passer un bon moment à m’en moquer. C’est un jeu qui m’a laissé en totale apathie tout du long et dont je vais peiner à m’en souvenir dans quelques mois.


Les raisons sont simples, c’est un jeu timide, réalisé par une équipe qui tient visiblement le jeu de 2001 en haute estime et qui croulait sous la pression de devoir travailler sur un nom aussi important pour l’industrie, aucun choix pertinent n’a été fait justifiant l’existence d’un remake (pas qu’il n’en existe pour un tel jeu évidemment), alors toutes les décisions faites autour du jeu l'ont été à travers le prisme du consensus absolu, celui des joueurs et des années précédentes.


James Sunderland se retrouve à nouveau à Silent Hill, cette fois dans un jeu de tir en vue à la troisième personne, avec des combats imitant ceux de The Last of Us, Resident Evil 2 Remake et à ma grande surprise Dark Souls, proposant des esquives à base de frames d’invincibilité et un système de soin ne pouvant être octroyé au joueur que lorsque l’animation de James buvant sa fiole est complètement terminée.

L’exploration de la ville des tourments est fade et sans intérêt quelconque, la caméra étant collée le plus possible au dos de James ne laissant pas le joueur voir la moindre chose, couplée au travail d’ambiance colossal consistant à, pendant la quasi-totalité du jeu, mettre le protagoniste dans des environnements sombres et illisibles et le parasiter de bruits suppliants le joueur d’avoir peur.


La peur est réelle cependant, elle ne vient pas cette fois d’un travail de caméra hors norme suggérant et surprenant, elle ne vient pas de musiques (inexistantes ici) prenant le joueur à la gorge en lui insufflant une grande variété d’émotions de par leur maitrise et leur justesse dans leur utilisation, non rien de tout cela, elle provient de l’angoisse de devoir passer 2 à 3 heures par donjon en sachant très bien que chaque section du jeu de la Silent Team qui durait 20 à 30 minutes maximum, sera étirée le plus possible et sans aucune raison valable. C’est dans cette logique-là que les combats de boss se retrouvent désormais avec trois phases et que l’on peut ainsi voir le très obèse Eddie se transformer, avoir la détermination et force d’Hercules grâce aux cartouches de fusil à pompe de James se logeant dans son thorax.


Le dernier point que j’aborderai dans cette critique se concentrera sur l’histoire et sur sa présentation.

Il n’y a pas énormément de choses à dire, comme dit précédemment ce jeu est timide et ne veut pas trop s’éloigner de son modèle, ce n’est pas un reproche de ma part, cependant, il m’est impossible de ne pas souligner que toutes les scènes sont toutes moins bien exécutées que celles de 2001. Certaines scènes sont injustement censurées enlevant toute symbolique et quand le jeu singe son prédécesseur, le doublage lui est quasiment toujours catastrophique, ne comprenant pas pourquoi l’intonation des personnages étaient telle qu'elle était et comment transmettre les émotions au joueur.

La lettre finale de Mary est une honte sans nom, étant récitée au mot exact près, mais sans aucune conviction, la femme défunte de James se contentant juste de lire ses dernières paroles plutôt que de faire ses adieux à l’homme de sa vie.


Silent Hill 2 Remake est un résumé de l’industrie moderne, utilisant les systèmes des coups de cœur de ces dernières années, n’inventant et n’innovant rien, étant le résultat de choix financiers et non créatifs, c’est la parfaite synthèse de la modernité vidéoludique, c’est pourquoi je dis bravo à la Bloober Team puisqu’ils ont, en effet, réussi à moderniser un chef-d’œuvre.


Rasen
3
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le 19 oct. 2024

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