Enfermé dans son appartement par d’étranges cadenas depuis 5 jours, Henry Townshend découvre un jour un immense trou dans le mur de la salle de bain. À chaque fois qu’il l’emprunte, il se retrouve dans un endroit étrange, où l'y attendent monstres, fantômes et personnages avec un pète au casque.
En jouant à Silent Hill 4 : The Room, je n’ai cessé de me demander « Est-ce que ce jeu est un Silent Hill ? ». Quand on apprend l’histoire de développement du jeu, on relativise un peu. À la base simplement nommé « The Room », le nom Silent Hill a finalement été ajouté. Contrairement à ce qu’on dit, les développeurs racontent que ce n’est pas à la fin du développement que le jeu a été inclus à la série. La question posée plus haut implique une question plus générale « Qu’est-ce qu’un Silent Hill ? ». N'existant que trois épisodes plus ou moins distincts, il est difficile de le définir au-delà d’un ressenti. Basiquement, je dirais que Silent Hill c’est un personnage torturé psychologiquement, noyé dans une ville éponyme. Ville qui est elle-même un personnage. Les ennemis et environnement ont une signification sujette à interprétation et l’ambiance est lourde de par toutes les ruses que le jeu met à profit pour nous mettre dans le mal.
Silent Hill 4 ne coche pas toutes les cases. Le jeu est peu horrifique : on passe beaucoup de temps à fuir les ennemis qu’on ne peut pas éliminer (maudits soient ces fantômes, je vous déteste). À l’instar de Silent Hill 3 : ces ennemis deviennent risibles. Ils ont peu de sens par rapport à l’histoire ou notre personnage. Mis à part les fantômes, les mobs sont juste là. On ressent néanmoins une tension dans la première phase de jeu. Quand nous sommes à la première personne, c’est pesant et stressant. Après, on s’en fout. La ville de Silent Hill n’est qu’évoqué que dans des bulles de dialogue du jeu, mais ne fais pas réellement partie de l’ensemble. C’est anecdotique.
Notre personnage reste néanmoins intrigant. Rien ne l’affecte. Il en a très peu à faire de ce qu’il se passe. Pire encore, on pourrait faire un rejet tant il est transparent. Il ne fait qu’observer, ne peut interagir avec le décor ou les personnages et quand il peut le faire, il est taciturne et plutôt stoïque. Le voyeurisme qu’il fait sur sa voisine est dérangeant et pourtant, on créait un lien fort avec elle par le trou dans le mur ou le judas de la porte. On a l’impression de partager un moment privé avec elle, d’être dans son intimité. Pourtant, elle ne nous connaît pas, mais nous, si. C’est très particulier et plutôt bien fait.
Si la première moitié du jeu est sympathique, reprenant les codes de gameplay de SH, elle reste simpliste. Cependant, la seconde moitié du jeu est abominable. Tout ce qu’on peut déteste dans un jeu est là. Refaire des environnements déjà connus, fuir un ennemi invincible et omnipotent, guider un PNJ pouvant être blessé voire tué... Pourtant, l’idée de l’appartement fermé est géniale. La narration est intelligente. Par le décor puis par des textes découverts sur le seuil de notre porte d’entrée. Même si l’intrigue est finalement décevante, le personnage de Walter Sullivan est imposant et la façon dont on découvre son histoire est dingue.
Finalement Silent Hill 4 : The Room est décevant. J’aurais du mal, à titre personnel, de le qualifier comme réel épisode de la licence. Ayant enchaîné les 4 premiers, SH4 fait tache. Silent Hill n’est pas juste une licence de jeux d’horreur random, la structure globale du produit a une logique alors qu’ici, elle n’est pas respectée. J’ai pris un plaisir modéré durant la première moitié puis j’ai méchamment traîné des pieds sur la seconde. Le jeu est décevant, tant de bonnes idées qui sont gâchées.