Sleeping Dogs : L'Année du serpent par Margoth
[...] Comme je n’ai pas voulu faire les choses logiquement, j’ai commencé par le second (et dernier) DLC en date, à savoir L’Année Du Serpent. Pas que je n’avais pas envie de suivre l’ordre chronologique, juste que des deux contenus additionnels, c’était bien le plus rationnel dans le traitement de l’univers de Sleeping Dogs. Autant donc commencer par ce qui se rapproche le plus du jeu original donc. Le DLC s’ouvre sur un Wei Shen, reclus en simple agent de circulation. Autant dire qu’après avoir profité de belles tenues, notamment les costards bien chers et bien classes lors de notre quête principale, on se sent ridicule avec notre chemise et képi bleus. Mais bon, ainsi va la vie. Très vite, notre simple troufion de la police est confronté à des hurluberlus d’une secte d’illuminés, tantôt terroristes, tantôt kamikazes, prônant l’apocalypse prévue en plein cœur de ce nouvel an chinois qui se profile un peu partout dans Hong-Kong. Même si la ville n’a pas singulièrement changé, certains points stratégiques se sont mis en fête pour l’événement et il n’est pas rare de voir çà et là des sales gosses prenant un malin plaisir de torturer autochtones et autres danseurs en leur balançant des pétards dans les pattes. Entre toutes autres choses. Encore une fois, United Front Games a fait l’effort de s’accorder sur quelques détails renforçant l’immersion à l’univers, même si on regrettera toujours que si peu d’endroits de Hong-Kong bénéficie du même traitement. Car sorti de ces lieux-clés, on retrouve la même ville, plutôt vide, linéaire, entre carton et vitrine.
En ce qui concerne le scénario de ce DLC, le rythme s’avère soutenu et comparable à celui instauré durant les dernières missions du jeu de base : du grand show quasi-hollywoodien transposé à la sauce asiatique. Les faits se passent à une vitesse effrénée, de l’action en veux-tu en voilà, des explosions à gogo… Du grand spectacle en perspective. La pilule passe plutôt bien, on ne voit même pas le DLC passer pour tout dire. Un peu dommage quand même car on a l’impression que la durée de vie en prend un coup. D’un point de vue strictement personnel, je regrette un peu cette façon de faire : dans le Sleeping Dogs de base, j’ai de loin préféré les moments plus posés, qui pouvaient parfois être tout aussi impressionnants que le pendant trompe-l’œil. Malgré tout, il n’y a pas à grimacer telle une vierge effarouchée trop longtemps, le parti-pris des développeurs se retrouve justifié avec la cohérence qui règne avec le scénario. Inutile de laisser miroiter la secte trop longtemps dans son jus, on se doit bien de les arrêter rapidement afin d’éviter la catastrophe. En cela, le rythme soutenu de l’ensemble est logique. D’autant plus qu’un effort a également été fait pour trouver des idées nouvelles afin de ne pas se retrouver uniquement sur des missions-types qu’on aurait déjà eu dans le jeu de base. Au final, dans ce DLC, des séquences plus classiques de poursuites véhiculées ou de fusillades s’entremêlent à des phases de fusils fumigènes – bien jouissif d’ailleurs de bombarder tout le monde avec ça – ou de destructions de voitures piégées. Rajoutons à cela, quelques annexes ni indispensables, ni désagréables – moi étant très friande de ces trucs, je n’irais pas craché dessus – et on obtient un à-côté de bonne facture. Bien sûr, ça ne dépasse pas le jeu original mais admettons quand même qu’on passe un agréable moment à défaut d’être transcendant.