Slime qui roule n'amasse pas mousse

Peu avant que je démarre le jeu pour la première fois, un ami m'a dit " Tu verras c'est pas le jeu de l'année mais c'est reposant". Effectivement il avait raison sur un point et tout comme pour Stardew Valley avant lui j'ai vraiment du mal à me faire à l'idée que la gestion d'une ferme puisse être une activité reposante.
Ne vous fiez pas aux couleurs flashys des slimes présents sur la jaquette, vous êtes ici pour faire du profit en exploitant ces bestioles qui grouillent un peu partout sur la carte et qui produisent une pierre précieuse à chaque fois qu'on les nourrit. Loin de toute loi sur la protection animale, il vous faudra découvrir et débloquer de nouveaux biomes afin de capturer de nouvelles espèces de slimes.
Cet aspect de récolte et d'exploration est clairement peu réussi. Pour qu'un joueur soit motivé à découvrir un univers, il faut que ce dernier pique un minimum sa curiosité. Or le monde de Slime Rancher paraît très artificiel autant par ses décors sans charme que par ses slimes dont on croise chaque espèce par dizaines à chaque sortie du ranch. De plus le level design est assez chaotique ce qui rend le repérage dans l'espace assez pénible et on se retrouve donc rapidement à déambuler un peu au hasard en capturant ce qui nous passe sous la main, que ce soit de la nourriture ou des slimes.
La suite est classique : on exploite des slimes de plus en plus rare tout en développant le ranch avec de quoi produire de la nourriture dans le but d'accumuler toujours plus d'argent pour débloquer de nouvelles zones et ainsi de suite. Probablement pour rajouter un pôle de dépense pour les deniers du fermier, des améliorations de stats/capacités sont disponibles allant de la vie au jetpack en passant par la stamina et la taille de l'inventaire. Globalement inintéressantes, seuls celles qui impactent les déplacements rendent la progression légèrement plus agréable.
Si le concept de Slime Rancher tient le temps de bâtir un ranch correct, on se demande vite pourquoi on irait se perdre dans un monde vide si c'est juste pour avoir un nouveau coloris différent de la cinquantaine de bébêtes qu'on élève déja.
La réponse qu'apporte les développeurs à cette question est arrivé dans mon cas, pile au moment ou l'or s'est mis à couler à flot, faisant perdre tout intérêt à l'optimisation de ma production. Un biome spécifique propose alors d'utiliser les pierres produites par les slimes, non plus pour les vendre mais pour fabriquer extracteurs de ressources, portails et autres coffres connectés. Des éléments de décos sont aussi craftables mais je suis passé outre. Si le coeur vous en dit il vous faudra donc réunir de nouveaux types pierres pour crafter ces gadgets plutôts dispensables, répétant ainsi la boucle présentée précédement.
Enfin en parallèle, le jeu développe une intrigue basés sur des messages écrits disséminés dans les différents biomes par ce qu'il me semblait être l'ancien propriétaire du ranch. Des textes trop long pour l’intérêt que je porte à l'univers du jeu m’ont vite dissuadé d’y être attentif et je me garde de bien d'émettre un avis sur cette partie.
Le plus frustrant dans tout ça c'est qu'il y a de bonnes idées dans Slime Rancher. Je ne vous l'ai pas dit mais il est possible de combiner deux types de slimes pour qu'ils soient plus productif et plus facile à nourrir, leurs régimes alimentaires se combinant. Eh bien à part le fait qu'il ne faut pas en mélanger plus de deux types sous peine de créer un monstre, le concept ne va pas plus loin et c'est vraiment dommage.
Mon autre regret est celui de voir que le grand tableau permettant de vendre les pierres affiche leurs prix avec un indice +, = ou - . Je m'imaginais déjà tel un trader cocaïné gérer mes stocks afin de maximiser mon profit dès que la hausse des prix se ferait sentir. Sauf que l’intérêt restreint de l'argent et l'impression que les cours des prix étaient aléatoires a complètement mis à plat cette idée qui m'avait piqué mon intérêt.
Alors non Slime Rancher n'est pas un jeu horrible mais j'ai beaucoup de mal à lui trouver plus d'intérêt que le simple plaisir d'accumuler toujours plus de richesses tant les mécaniques qu'il met en avant sont répétitives. Par dessus le marché, les slimes, censés être des bestioles adorables et colorés ne provoquent aucun attendrissement chez moi. J'ai même fini par les détester tant les développeurs en ont mis dans tout les coins pour remplir une map qui aurait eu l'air bien vide sans leur présence excessive.
Je regrette donc que les idées qui m'attirait n'ait pas été plus développés et je ne recommande Slime Rancher qu'aux inconditionnels du capitalisme, des boules gluantes colorés et à ceux qui ont besoin de s'occuper les mains en écoutant un podcast en fond.