Initialement sorti sur le Xbox Live Indies Game (XBLIG), Solar 1 n'était que le prototype de Solar 2, jeu disponible sur PC via Steam depuis le 17 juin dernier.
Dans Solar 2 il nous est proposé non pas d'explorer des planètes ou des étoiles, mais d'être tout ça à la fois ! Idée originale pour un jeu bac à sable développé par une seule personne, Itinéraire d'un objet céleste.
Dis papa ! c'est comment la haut dans les étoiles ?
A mi-chemin entre Flow et.. Flow, car contrairement à ce qu'on peut lire un peu partout la partie shoot est tellement automatisée et molle que le jeu nous fait surtout penser à Flow de ThatGameCompany (jeu exclusif au PlayStation Network de Sony), où globalement seul le contexte change, même s'il parviendra finalement à se différencier de son ainé.
Développé par les australiens, enfin l'australien de Murudai, Jay Watts, le jeu vous place dans peau d'un pauvre petit caillou de l'espace frêle et fragile, entendez par là que vous commencerez en tant que simple astéroïde et par accrétion vous deviendrez une planète et grossirez de plus en plus.
Shooter ? Vous avez dit shooter ?
Ici il n'est pas question d'alcool à part peut-être pour les gens qui ont pensé qu'il s'agissait d'un shooter. La phase de shoot n'est vraiment pas au cœur du jeu et ne concerne réellement que les planètes. En effet lorsque votre planète (ou vos planètes si vous êtes un soleil) atteint une certaine taille, la vie se développera automatiquement sur cette dernière sans aucun contrôle de votre part. Les petits êtres que vous abriterez évolueront alors et seront vachement sympas puisqu'ils équiperont cet astre d'un bouclier. Il en sera de même pour votre soleil si plusieurs planètes ont évolué au cœur de votre système. Puis comme tout ce qui vit est belliqueux, ces mêmes petits êtres lanceront des petits vaisseaux dans l'espace pour détruire à la fois les autres vaisseaux mais aussi astéroïdes, planètes et étoiles. Même votre planète se mettra à tirer arrivé à un certain stade de développement.
Tout cela est bien alléchant, mais voilà vous n'aurez aucun contrôle ni sur les vaisseaux ni sur cibles sélectionnées puisque tout est géré par l'ordinateur et les différentes entités iront tirer sur tout ce qui est à leur portée automatiquement. Il ne faut pas s'en étonner, après tout vous ne contrôlez qu'un stupide corps céleste, faut pas exagérer non plus ! Pour résumer, des vaisseaux qui volent et tirent tous seuls, des planètes qui ouvrent le feu sur les objets étant à leur portée, bref la possibilité laissée aux joueurs se situe,au final, uniquement dans les déplacements.
Ecoute petit : Grande masse, grand n'importe quoi !
Tout ça c'est bien beau mais à part devenir un immense trou noir et finir le jeu, on risquerait de s'ennuyer sachant que pour atteindre le dernier et ultime stade de votre évolution une petite heure sera amplement suffisante. Du coup le développeur a eu la magnifique, que dis-je, la splendide idée (vous remarquerez ici l'emploi de l'ironie) d'ajouter au jeu des missions.
Pour activer une mission il suffira alors de se positionner sur un point de passage en forme de cercle pour démarrer cette dernière. Et là on peut dire que c'est du grand n'importe quoi, entre notre planète qui devient une boule disco interstellaire sur laquelle foncent tous les objets à portée pour arrêter cette insupportable musique (il faut dire qu'on les comprend), la destruction d'un système voisin, ou encore faire le livreur de l'espace (vous avez déjà vu une planète vous livrer quelque chose vous ?), c'est du grand n'importe quoi.
Tout ça aurait pu être très bien, mais on a quand même l'impression que ces missions ont été greffées sur un concept de jeu avec lequel elles ne s'accordent pas. Par exemple détruire le système solaire voisin aurait pu être très drôle si on avait pu avoir un minimum de contrôle sur la partie shoot du jeu, hors là on en ressort plutôt frustré de ne rien pouvoir vraiment contrôler. Du coup peu de missions sont réalisables de cette façon, certains diront qu'il y a du challenge, mais le problème résulte surtout d'un mauvais dosage et d'une frustration liée au cœur du jeu qui ne s'accorde pas forcement avec ces missions.
Conclusion, Tu sais fiston, La vie n'est qu'un éternel recommencement !
Au final, si on se concentre sur le cœur du jeu, sans s'attendre à un jeu de type shooter mais bien à un jeu bac à sable dans lequel notre but est d'évoluer, Solar 2 se révèlera complètement addictif.
Oubliez qu'il ne faut qu'une petite heure pour arriver au stade ultime de votre évolution et redevenir un petit astéroïde sans défense, le but de ce jeu n'est pas vraiment là, évoluer, se déplacer et essayer de nouvelles formes de systèmes solaires dans l'espace peut devenir prenant et se révélera être le véritable intérêt du jeu. Loin d'être sans défaut, l'ensemble se laisse jouer sur de courtes parties au cours des quelles on aura plaisir à revenir de temps à autres.
Petite remarque au passage, le jeu coute deux fois plus cher sur Steam (une dizaine d'euros) contre 400 Microsoft Points sur Xbox Live Indie Games, cela semble un peu exagéré mais cette dernière contiendrait apparemment moins de contenu, moins de musiques et serais moins léchée (graphiquement parlant). Toujours est-il que si vous le voyez passer lors d'une promotion à 4 ou 5 euros et que vous cherchez à vous relaxer entre deux parties d'un jeu qui vous aurait mis en état d'énervement, n'hésitez plus. Les autres passez votre chemin vous y joueriez peut être une fois, mais ne reviendriez pas dessus.