Sonic. Bien loin de son ami le plombier moustachu en terme d'image. Le hérisson bleu représente la "cool" attitude. Le provocateur, tout en restant sympathique. Personne ne peut le prendre de vitesse tellement il excelle en rapidité. Sauf qu'en courant deux fois trop vite sur Nintendo DS, Sonic s'est perdu en chemin.
Cette fois-ci, le hérisson le plus rapide de la planète ne devra pas affronter un, mais deux Eggman (ou Robotnik en français). En effet, Eggman-Nega vient d'une autre dimension et compte bien conquérir le monde, avec l'autre Eggman. Pour cela, ils prévoient de faire une déchirure dans l'espace-temps. Néanmoins, Blaze venue de la même dimension cherchera les Sols Emeraudes pour les arrêter. Quant à Sonic, il fera de même avec les Chaos Emeraudes. A deux, ils décideront de l'avenir de leur monde. Comme d'habitude, le scénario est assez sommaire. Il s'agit juste d'un faux prétexte pour partir à l'aventure, en arpentant les futurs dangers d'un level design à moitié complet...
Un level design perdant ses repères
Nintendo souhaite que la plupart des développeurs se servent des capacités atypiques de la Nintendo DS : le tactile et le double écran. Sega répond à la demande de Big N et, même si le tactile est peu exploité, les deux écrans accentuent la principale force de Sonic : sa vitesse. Au lieu d'afficher une carte de niveau en bas et le monde en haut, l'action se déroule sur les deux plans. Le hérisson bleu speed comme jamais auparavant. Les loopings, les pentes sont gigantesques par rapport aux anciens épisodes. On prend plaisir à suivre ce qui se passe à l'écran et à presser B pour que Sonic fasse des figures. Il enchaîne les tremplins, les loopings pour ensuite "grinder" comme dans Sonic Adventure 2. Superbe. Cela confère à Sonic rush une impression de vitesse qu'aucun épisode antérieur n'est parvenu.
Toutefois à force de jouer à "plus rapide, plus fun", il s'avère que cette devise se retourne contre elle-même. Durant toute l'aventure, il ne demeure plus maître de ses actions. Il regarde Sonic parcourir le niveau et le terminer, tranquillement. La licence a été créée pour s'opposer à Mario, dans son genre tout en apportant de nouvelles idées. Ce qu'elle fit avec brio. Malheureusement ce Sonic Rush oublie à quel genre il appartient : la plate-forme. Le level design du hérisson forçait le joueur à tomber dans un piège, pour le contraindre à connaître le niveau par coeur. Ainsi, il veillait et ne passait pas son temps sur la touche multi-directionnelle, sans surveiller l'écran. Là, les règles ont changé. Presque plus rien n'endigue la progression, ce qui amène, par la même occasion, une difficulté inexistante. Le joueur s'ennuie ferme, étant donné que peu d'obstacles freinent son avancée.
Une mascotte ennuyeuse
Comme exprimé ci-dessus, ce Sonic Rush ennuie. Les niveaux se finissent sans aucun soucis, néanmoins les Boss bousculent cet état de fait. A cet instant, le joueur peut se réveiller de sa torpeur. Il fait face à son ennemi dans une arène en 3D de fort bel effet. Le combat commence et, après quelques minutes, agace. Les seuls moments où le joueur s'implique vraiment, c'est pour s'ennuyer. Cela est en parti galvaudé à cause des méthodes pour les vaincre qui énervent. Mieux vaut réussir du premier coup, car cela devient un calvaire de tout recommencer – surtout les deux premiers. Les programmeurs manquaient probablement d'inspiration, eu égard à la rencontre du même Boss deux fois. A la seconde rencontre, il dispose de quelques nouveaux coups bien inutiles. De même pour Blaze, la nouvelle qui s'avère sans intérêt. Du fait que cela ne change en rien la progression et le gameplay.
De plus, les dialogues souffrent du même problème. Ils permettent d'établir une logique dans la progression, cependant il aurait mieux fallu s'en dispenser. Sonic ne s'adresse pas à un public d'enfants âgés de 6-10 ans, n'est-ce pas ? Parce qu'il remet en doute cet état de fait à cause de ses dialogues insipides et inintéressants. Les développeurs ont transformé la licence. Auparavant, le hérisson bleu ne perdait pas son temps à discuter, tout se déroulait dès le début. Il suffit de se remémorer les prémices, et même un récent, Sonic (Sonic Advance). L'objectif était clair : récupérer les émeraudes. Ici, la multitude de dialogues s'en ressent. Tails, Sonic et Blaze essayent de donner de la consistance à un scénario bien faiblard. Quant à Amy, elle apporte sa touche de niaiserie à l'intrigue. Est-ce cela le retour au source décrié par tant de journalistes et joueurs ?
En définitive, ce Sonic continue sur la lancée des deux derniers épisodes Gameboy Advance. Le hérisson court, court et encore court pour aller dix fois plus vite. Hélas, le plaisir en souffre aussi. Une fois les sensation de vitesse terminée, difficile de voir en ce Sonic Rush un excellent jeu de plate-forme. D'ailleurs, il ne s'agit ni d'un retour au source. Il laisse un sentiment bizarre aux premiers abords, puis le prix refait surface et l'énervement ou la tristesse surgit. Et on se dit : "plus jamais ça !".