La plupart des joueurs s'accordent à dire que la série des Sonic commence et s'arrête avec les épisodes Megadrive. En effet, malgré quelques sursauts (notamment avec Sonic Adventure 1&2 ou les épisodes GBA), Sega n'a jamais réussi à retrouver cette alchimie si particulière qui faisait des Sonic des jeux de plateforme exceptionnels pour leur époque.
Conscient de cet état de fait, voila t-il pas que Monsieur Sega décide en cette belle année 2010 de sortir Sonic 4. Et puis si Capcom a réussi à vendre des cargaisons de Megaman 9 & 10 aux posseseurs de consoles HD qui sont prêt à payer 10 balles pour un jeu NES, pas de raison pour qu'ils ne se taillent pas une part du gâteau.
Le message est donc clair : les épisodes d'avant c'était de la gnognotte, voici la vraie suite spirituelle de Sonic 3 and Knuckles. En jouant ainsi sur la fibre nostalgique, Sega essaye ainsi de flatter le fan et ses souvenirs émerveillés des années 90, mais s'expose aussi à une comparaison risquée avec des jeux fondateurs du genre plateforme qui n'ont plus rien à prouver.
De mon coté, autant j'ai adoré Sonic 1,2 et 3, autant je ne suis pas un fan hardcore de la série. Du coup j'ai abordé le jeu de manière assez dépassionnée et finalement je me suis pas mal amusé.
En premier lieu, parlons du gameplay qui semble avoir choqué nombre de fans car le jeu ose se démarquer de Sonic 1,2 et 3. Dimps a choisi de revoir quelque peu la physique du hérisson en changeant notamment la période d'accélération qui a été pas mal allongée et en introduisant une gestion des directions plus souple en l'air. La panoplie de mouvements du hérisson est celle de Sonic 2 à laquelle vient s'ajouter un nouveau mouvement : une sorte de double saut qui permet de se projeter légèrement en avant ou en arrière une fois en l'air. Ce mouvement bénéficie aussi (et surtout) d'un lock automatique à proximité d'un ennemi, d'un bumper ou d'un bonus qui permet de reprendre de la hauteur en l'air ou d'atteindre une plateforme à priori inaccessible.
Au final, OH TRAHISON !! ce n'est pas Sonic 2. La maniabilité paraît un peu étrange au début mais on s'y fait très vite après quelques "zones" et surtout, surtout le level design est évidemment adapté en conséquence.
Parlons en du level design. C'est une des bonnes surprises de cet épisode 1. Le level design est globalement très bon et on retrouve avec plaisir les plusieurs niveaux de progression, l'alternance entre passages de plateforme pur et passages "speed" où il faut optimiser sa vitesse pour décrocher un score en time attack et toujours des boss battles dans la pure tradition 16bits. De plus, le "air dash" prend alors tout son sens car il est parfaitement intégré au level design, et sa maîtrise est indispensable pour atteindre des temps optimaux.
Du bon boulot en somme, surtout que grâce au XBOX Live on peut comparer instantanément ses scores à ceux de ses amis ou au monde entier.
Là où le jeu est plus discutable par contre, c'est un peu pour tout le reste. Les graphismes se veulent un hommage HD à Sonic 1&2 et sont d'ailleurs particulièrement propres et lisibles, mais un peu trop "simples". Un peu de décorum supplémentaire n'aurait pas fait de mal, le jeu se contentant souvent de titiller la fibre nostalgique à fond la caisse malgré quelques ajouts bienvenus mais insuffisants.
Autre problème, la musique et les bruitages. Sega a clairement voulu essayer de garder un style proche des épisodes 16bits avec un bande son plus "moderne" mais ca ne fonctionne simplement pas. Les thèmes sont quelconques, peu inspirés voir agaçants (la musique des Bonus Stage est nulle à pleurer). Les bruitages quant à eux ont été repris des épisodes MD, mais il en manque quelques un. L'essentiel est bien sûr là (les rings, le spin dash, le saut, le décompte de fin de stage) mais on se demande pourquoi certains n'ont pas fait le voyage (le jingle de gain de vie en cours de jeu et en fin de level par exemple). A un moment il faut choisir...
Pour ce qui est du contenu, le jeu se montre là aussi un peu décevant avec uniquement Sonic jouable, seulement 4 zones et peu de modes de jeu. A 1200 points la pilule est dure à avaler et j'espère que l'épisode 2 se montrera beaucoup plus généreux ou beaucoup moins cher.