A tale of swords and souls, eternally retold ...
J'ai décidé de ré-écrire cette petite critique sur SoulBlade alors que nous en sommes, au moment présent, à l'épisode 5 de SoulCalibur. De l'eau a coulé sous les ponts, donc, depuis la sortie tonitruante de ce jeu de combat 3D sur la première PlayStation.
Et en parlant de PlayStation, j'ai un rapport un peu particulier avec ce jeu, car il est celui par lequel j'ai découvert la première console de Sony. La claque était au rendez-vous !
Bien que je ne m'attache d'habitude pas trop à ce genre de considération - sauf quand ça fait partie de l'histoire ou du scénario - j'ai tout d'abord été soufflé par l'introduction du jeu. Des images de synthèses de bonne qualité pour l'époque, bien punchy, avec une musique rock bien rythmée comme il faut (plus une petite dose de censure pour nous autres européens avec la sortie de l'eau de Sophitia refaite pour l'occasion). Autant dire qu'après ce court mais intense spectacle, on est bien chaud pour se mettre sur la gueule, en 3 dimensions s'il vous plait.
Bref, on démarre le jeu (un petit versus pour commencer), et là c'est la 2ème baffe sur l'autre joue !
SoulBlade n'était bien entendu pas ma première expérience de jeu de combat 3D. J'avais notamment fait mes premières classes sur Virtua Fighter en arcade, qui possédait un certain magnétisme, mais relevait encore de l'expérimentation d'un nouveau genre. Avec SoulBlade, le pas en avant est majeur.
Les combats sont un exemple de bon consensus, selon moi, entre plaisir immédiat et marge de progression. Pour qui n'est pas allergique au gameplay 3D des jeux de combat, SoulBlade est rapidement accessible. Peut-être trop, diront certains. C'est vrai qu'il y a moyen de bourriner et d'obtenir, malgré tout, des résultats. Mais ne boudons pas notre plaisir : on choisit son personnage parmi un roster honnête composés de personnages plutôt réussi, à la fois dans leur design et dans leurs spécificités de combat. Il y a bien quelques personnages clonés, mais rien de bien grave.
Ce qui est plus génant, du point de vue de la série, c'est que j'ai peu retrouvé dans les épisodes postérieur à SoulCalibur 2, le dynamisme et la pêche des combats de SoulBlade. C'est simple : ca s’enchaîne naturellement, les coups restent relativement percutants et ouverts sur des combos qu'il faut un peu travailler pour gagner en efficacité, mais dont on perçoit le potentiel, la aussi assez naturellement.
C'est pas compliqué, la première fois que j'y ai joué avec un pote, les parties se sont enchaînées toute l'après-midi sans discontinuer. On est pas allé jusqu'à l'ampoule aux doigts, mais presque ...
Au niveau du contenu, SoulBlade est également bien doté, avec les traditionnels Mode Arcade et Versus. On était à la fin des années 1990, donc pas de online, bien sur, mais par contre un mode histoire / carrière plutôt intéressant et riche, avec la possibilité d'obtenir plusieurs armes, de plus en plus efficaces, pour chacun des combattants. Motivant !
Et puisqu'on est dans le contenu, je tiens à mentionner le petit effort fait par les développeurs avec les différentes fins du mode arcade. Déjà on se retrouve avec une fin par personnage, ce qui est appréciable à une époque où il est devenu traditionnel d'avoir plutôt une fin valable pour tous les personnages. Mais au surplus, grâce à du tapotage de manette (un peu au petit bonheur la chance), il est possible d'obtenir des fins alternatives pour chacun des personnages. Un petit ajout bienvenu qui contribue - à sa mesure - à l'affection que je porte à ce titre.
Mention particulière également pour l'OST du titre, loin d'être la meilleure de l'histoire du jeu vidéo, mais qui reste la plus identifiable de la série (certains thèmes musicaux me sont restés dans la tête).
Fort de l'ensemble de ces qualités, SoulBlade est pour moi le premier jeu de combat 3D "impliquant", c'est à dire le premier jeu de ce type où il est possible de s'identifier à des personnages certes légendaires, mais que l'on appréhende comme plus que de simples amas de polygones. D'autres jeux avaient montré la voie, mais SoulBlade bénéficie de graphismes, d'une mise en scène et d'un dynamisme des combats qui constituent une avancée très significative dans le domaine.
Après, il faut relativiser, car cette saga si novatrice pour moi à l'époque aura beaucoup de mal, pas la suite, à se renouveler. Mais c'est une autre ... légende ...