Zizi caca prout… mais c’est bon !
Fraichement débarqué à South Park (Colorado), un enfant de CM1 se retrouve embarqué dans un jeu de rôle grandeur nature opposant deux factions de sales gosses pour le contrôle d’un bâton tout pourri. La création du personnage (qui répondra invariablement au patronyme de « Connard »), pose l’ambiance : vous pourrez incarner un guerrier, un voleur, un mage, ou un juif.
Et le bouton droit de la souris sert à péter.
On ne joue pas à South Park pour son gameplay obsédant, pour sa qualité graphique hors paire, pour la profondeur de son intrigue. Non. Le jeu est relativement simple à appréhender, pas vraiment difficile et ce qui poussera le joueur à poursuivre son exploration, c’est de découvrir les nouvelles conneries mitonnées par les auteurs au fil d’un scénario complètement barré qui vous conduira à affronter des lutins voleurs de slip, secourir du caca dans les égouts, et pratiquer un avortement sur un gros moustachu.
Il sera aussi beaucoup question de sodomie, de rouquins, de nourriture mexicaine, d’extraterrestres et de David Hasselhof. Et, sans vouloir révéler toute l’intrigue, Kenny meurt à un moment.
Peu familier de la série, j’y ai retrouvé des clins d’oeil à la toute petite poignée d’épisodes que j’avais vus, et surtout l’esthétique minimaliste de cet univers, qui arrive tout de même à être assez attendrissante par moments. La carte graphique ne devrait pas trop chauffer, du coup, et on a ici affaire à un pur portage de jeu console (mais c’est bien suffisant). Clairement, le jeu n’est qu’un prétexte pour emporter le joueur plus profondément dans le trash (et dans l’intestin grêle de M. Esclave), même si le gameplay est assez cohérent : une parodie simplifiée de Donjons & Dragons, avec son système de classes, de magie (météorique), d’armes et d’armures, de talents.
Les combats se déroulent au tour par tour (parce que c’est comme ça que les gens se battaient au Moyen Age, d’après Cartman), mais deviennent assez vite répétitifs, et ne représentent pas un défi majeur même dans le mode le plus difficile, et même contre les chats zombies nazis mutants. Quelques QTE pimentent l’action et permettent de varier les plaisirs (le plus souvent, on perd parce qu’on est mort de rire).
La rejouabiilté de l’ensemble est assez faible une fois qu’on a fait le tour de l’histoire principale, très linéaire. South Park reste quand même une expérience mémorable et unique en matière de jeu vidéo.