Spec Ops : The Line, c'est avant tout le jeu de guerre qui a fait un gros flop, puis qui s'est fait repêché par de courageux critiques et joueurs. Ayant aujourd'hui acquis le statut de jeu culte dont personne n'avait rien à foutre à sa sortie, Spec Ops est grandement monté en popularité. Alors c'est au début de cette année 2016 que je l'ai terminé. Et bien... Quel jeu !
Graphiquement, il est pas hyper beau, mais a le mérite de proposer une direction artistique très originale, des visages réalistes et joliment animés, de magnifiques jeux de lumière et une bonne ragdoll (physique des corps). La mise en scène est tantôt dynamique, presque caméra à l'épaule, tantôt ultra contemplative, avec des paysages sablonneux juste bluffants. Le jeu ne ménage pas le joueur et lui montre des tonnes de cadavres, sans que cela tombe dans le voyeurisme gore et ridicule. Spec Ops distribue les séquences choc (phosphore blanc, foule de civils que vous prenez pour cible...).
Côté musiques, on a du bon rock avec des morceaux de Black Mountain, Mogwaï... Ces musiques sont diffusées dans le jeu par le biais de hauts-parleurs et les trois personnages principaux réagiront en conséquence.
D'ailleurs, parlons des personnages. Lugo, Adams et vous, Martin Walker, arrivez sur le terrain le sourire aux lèvres, balançant deux-trois blagues à deux balles (c'est le cas de le dire), puis vous allez changer, sombrer doucement dans la folie, hallucinant presque devant les horreurs qui vous seront montrées. Tous les protagonistes sont intéressants et, cerise sur le gâteau, très bien doublés en français. En effet, les doubleurs ont fait un boulot monstrueux sur le ton et le réalisme des répliques.
Le gameplay, quant à lui, s'axe principalement sur des bases de TPS classiques reprises de Gears of War, avec un système de couverture simple et efficace. La visée est précise et le jeu bénéficie d'un bon feeling des armes. Attention, cependant, car les munitions sont très limités. Il faudra donc économiser et bien choisir vos deux armes. Spec Ops inclut aussi des petits éléments de tactique. Vous pourrez ainsi donner des ordre à vos deux coéquipiers, comme viser un ennemi en priorité, balancer une grenade aveuglante et autres joyeusetés. Les assaillants meurent très vites mais vous aussi, faites donc attentions à ne pas sortir de derrière vôtre couverture.
Le scénario est LE point fort du jeu. Extrêmement prenant, complexe, torturé, vous plongeant dans les abîmes de la folie en vous obligeant parfois à commettre des actes terribles, comme des massacres de civils, mais vous laissant aussi le choix. Des choix, vous allez devoir en faire, et pas des moindres. Spec Ops joue avec vous en vous faisant croire que vous jouez à n'importe quel jeu de guerre. Vous, joueur, aurez donc pour reflexe de tirer sur tout ce qui bouge ou de suivre aveuglement les ordres. Alors que vous n'y êtes pas toujours obligé. Par exemple, une foule de civil se rapproche dangereusement de vous et de vos camarades. Premier réflexe de joueur : tirer dans le tas. Pourtant, rien ne vous empêche de faire feu en l'air pour faire fuir la marée humaine. C'est ainsi que, en même temps que Walker, vous allez vous rendre compte que vous avez fait des mauvais choix. Ceux-ci n'impacteront pas sur l'histoire mais sur votre esprit de joueur, et vous ressentirez une indicible honte à l'égard de ce que vous avez fait.
Spec Ops : The Line est un immanquable, tout bon gamer se doit de le posséder. En plus, il est pas cher !