À moitié fini, rapidement terminé.

Derrière une direction artistique délavée et cubique se cache un petit hommage à System Shock, où l'on incarne un agent chargé de porter secours à une expédition scientifique perdue au fin fond de l'espace. À bord du Xanadu, les ennuis commençent et on se retrouve plongé dans le noir. Il va donc falloir remettre les deux moteurs en route et exécuter le reste de nos ordres tout en évitant les robots qui cherchent inlassablement à éliminer les intrus, et tout en étant victime d'hallucinations de plus en plus fréquentes.

La base de Spirits of Xanadu fonctionne : le fait de pouvoir explorer librement le vaisseau et d'avoir très peu voire pas d'instructions pour accomplir nos objectifs rend leur accomplissement gratifiant, et le fait de pouvoir interagir avec un grand nombre d'éléments du décor sans indications particulières nous encourage encore une fois à observer et à inspecter, et on retrouve bien évidemment d'autres éléments propres à un Shock ou à un Deus Ex, que ce soit dans la structure narrative ou dans le level design. Les doublages sont convaincants et certaines hallucinations sont inquiétantes, mais les éloges que l'on peut faire au titre s'arrêtent malheureusement là.

Pensant avoir affaire à un jeu d'horreur, vous vous retrouverez rapidement à jouer à un shooter plutôt médiocre, abattant des cibles molles* et déambulant dans des couloirs complètement vides, où le faible nombre d'ennemis ne réapparaît même pas. Une fois l'éclairage rétabli, ce que vous ferez dans la première demie-heure de jeu, vous n'aurez plus peur, et vous ne serez plus surpris. Enfin, le vaisseau est si minuscule que vous en aurez très vite fait le tour, nécessitant seulement deux ou trois heures pour atteindre l'une des trois fins disponibles. Les références disséminées un peu partout sont plutôt grosses (il y en a quand même une que j'ai bien aimé avec les distributeurs de soda), et à moins d'avoir un – énorme – faible pour les mauvais scénarios d'horreur de science-fiction, je vous conseille de passer votre chemin.

* Vraiment, on est très loin des robots bipèdes de sécurité de Deus Ex qui produisaient un son caractéristique, faisaient trembler le sol, braquaient un minigun et mugissaient un « Scanning Area » qui foutait la pétoche. Sur le Xanadu, on se contente de dégommer des Daleks moches qui font piou piou.