"Feels good, don't it?"
Splatterhouse. Avec un titre pareil il faudrait déployer un volume phénoménal de mauvaise volonté - ou même d'incompréhension crasse et abjecte - pour s'attendre à voir pareille combinaison de...
le 3 févr. 2015
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Malgré une qualité croissante la série de Splatterhouse de la fin des années 1980 et du début des années 1990 est restée dans les mémoires avant tout pour sa thématique horrifique outrancière plutôt que pour ses qualités vidéoludiques. Dans un environnement rempli de mascottes colorées, Splatterhouse détonnait. En 2010, c’est moins le cas.
Il s’agit une nouvelle fois d’aller sauver sa petite amie mais, et c’est la première surprise, Splatterhouse possède une histoire, qui se dévoile progressivement et qui étoffe ce postulat. Il n’y a rien de révolutionnaire, mais un peu plus d’épaisseur, et quelques petites surprises.
La relation avec Jennifer est d’ailleurs suivie tout le long, quand d’autres jeux posent juste le postulat de la demoiselle en détresse. Ses apparitions ou les dialogues entre Rick et le masque maléfique ne font jamais oublier le but de notre quête. Tout comme la possibilité de collectionner des fragments de photographies sur le chemin. Celles-ci reconstituent généralement une photographie osée, ce qui a pu faire râler quelques puritains. Mais il s’agit de manière plus générale de photographies intimes, qui réunissent deux jeunes personnes, qui s’aiment et s'amusent. Dans un jeu aussi charnel que Splatterhouse, où le héros est transformé en brute à muscles, où les ennemis explosent dans des gerbes de sang, ce corps de l’être aimé à reconstituer en photographie est aussi une bonne raison pour avancer.
Faire un remake en 2010 ne semblait pas être une mauvaise idée, mais il lui fallait convaincre sur de nouveaux points, comme l’histoire, la simplicité des prétextes des années 1980-1990 étant révolue. Si le jeu garde la même ambiance, il prend place dans un univers à la troisième personne, tel que popularisé par God of War ou Dante’s Inferno, le genre à la mode de cette fin des années 2000. Mais le jeu conserve aussi des passages en 2D, qui feraient volontiers office de distractions bienvenues si le gameplay ne peinait pas à être précis.
De manière générale, Splatterhouse ne fait pas dans la finesse. Il s’agit toujours autant de venir à bout d’un bon paquet de vilains monstres, mais les possibilités sont ici bien plus nombreuses, se débloquant grâce au prix du sang adverse. Certains ennemis n’étant sensible qu’à certaines attaques, le jeu limite le bourrinage écervelé. D’autant plus que la difficulté du jeu est assez velue, et que tout ne sera pas une promenade de santé, notamment contre certains boss qui ne laisseront pas chatouiller les entrailles si facilement. Mais grâce aux animations réussies et à des bruitages bien équivoques, la violence des coups est bien amenée, il y a un sentiment jouissif à placer la bonne mandale au meilleur moment.
Malheureusement, et on pourrait s’en douter, le titre manque de diversité. Quelques environnements atténuent le sentiment de répétitivité, mais le level-design est assez plat, d’une salle à l’autre. Les occasions de varier le rythme du jeu sont trop peu nombreuses. Et de manière générale la grisaille du titre lasse un peu, alors qu’on aurait pu attendre que le jeu ose plus de couleurs.
Mais Splatterhouse est sorti au prix d’un développement compliqué. D’abord sous la charge de Bottlerocket dont on peut voir quelques avancées ici, il sera repris en main par l’équipe derrière le jeu Afro Samurai. S’il est difficile de savoir la direction prise initialement, on remarque dans les premières images des ennemis qui avaient dû être des humains auparavant, là où le jeu final ne comporte plus que de vilains monstres recrachés des enfers. La première option aurait probablement été plus amusante, mais aussi plus polémique. Dommage que le jeu n’ait pas assumé cette position. Un certain nombre d’éléments coupés du jeu se retrouvent encore dans le code, certains s’en sont donnés à coeur joie pour en extirper les entrailles.
Splatterhouse est donc une bonne surprise, assez peu attendue, il faut le reconnaître. Il offre un système de jeu assez complet et surtout un bon défouloir. Le cadre manque un peu de quelques finitions et d’autres développements, mais c’est une chouette balade, dans le sang et la fureur.
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le 22 avr. 2020
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