Lego en Pâte à modeler = Evolution ? Hem...

Voilà un jeu que j'ai attendu, prié, suivant rumeurs et previews. L'un des maitres du jeu vidéo Bac à sable, Will Wright, qui se lance dans la simulation de la vie, de l'évolution, de la cellule à l'empire spatial ? Diable !

Avec ce genre d'accroche, les attentes sont considérables, et les déceptions d'autant plus grandes.

Le jour de la sortie, je bondis, achète et installe. Lancement de la partie.

Le jeu se décompose en 5 phases : Cellule, Animal, Tribal, Civilisation, Spatial.

J'ai presque envie de noter par phase :

- Cellule : 7/10. C'est rigolo, un peu à la Pacman, avec un graphisme fausse 2D très agréable. On oriente sa cellule soit en carnivore, herbivore, ou omnivore. Ca s'expédie en 15 minutes.

- Animal : 3/10. Passage à la 3D. On sort de l'eau et on tente d'acquérir la suprématie en attaquant d'autres espèce ou en les "charmant" (en dansant et/ou en chantant). Ça y est, ça devient ridicule...

C'est durant cette phase qu'on détermine l'aspect final de sa créature dans un atelier pâte à modeler très bien foutu. Pour avoir un maximum de paires d'yeux / bouche / Pattes / etc, on cherche dans l'environnement des gènes qui trainent par ci par là... Certes la théorie de l'évolution est encore instable, mais je pense que le monde scientifique s'accorde sur le fait que les gènes architectes ne se trouvaient pas dans des carcasses d'os situées dans un fourré proche du nid de l'espèce... Le "passif" de sa créature n'est pas du tout pris en compte. On avait 6 yeux ? On jette et on remplace les yeux inutiles par une bonne grosse mâchoire de combat.

On finit la phase ? vite, dernier passage dans l'atelier pour dessiner la créature de nos rêves esthétiques, qui n'aura certainement rien à voir avec la machine de combat ou de charme que nous avions auparavant.

Bref, vous l'aurez déjà compris au stade de cette interminable critique, ce jeu n'est pas du tout une simulation de l'évolution.

- Tribal : 1/10. Phase inutile et grotesque. On continue à tabasser ou charmer, mais cette fois ci les tribus adverses. Passons.

- Civilisation : 2/10 Les développeurs voulaient nous faire croire que chaque phase était le best of des meilleurs jeux du genre. Pour la phase 1 : Pacman, la 2, c'est presque du MMORPG mais en solo, du MORPEUG en gros. La phase 3, c'était Age of empires, mais uniquement la phase âge de pierre. La phase 4, accrochez vous, c'était Civilization. III ou IV, minimum.

Argh.


Totalement stupide, le gameplay reste strictement le même : Attaquer ou séduire. Avec une nuance dans la séduction : Religion ou commerce. Mega Bonus, au bout d'un certain temps, on déclenche un méga pouvoir qui convertit tout le monde. Hop là, on passe à la phase 5.

A noter qu'un nouvel atelier pâte à modeler vient d'ouvrir : Construction de bâtiments. Le design prime, aucune importance si les lois de la physique de sont pas respectés. L'outil reste très bien foutu.

- Phase Spatiale : 5/10. Au début de cette phase, en fonction de votre méthode de victoire durant les phases précédentes (Domination ou charme), un "pouvoir" se débloque. Il n'y en a qu'un seul qui est utile mais bon.

Avec 1 seul vaisseau (Enterprise); que vous aurez entièrement designé dans un 3ème atelier pâte à modeler, partons à la conquête de la galaxie ! 2 approches possibles face aux civilisation extra terrestres. Attaque ou séduction. Ça ne vous rappelle rien ? En hommage niais à Dune, l'Épice est la matière à récolter dans la galaxie, à acheter et revendre pour se faire du pognon afin de blinder son vaisseau, acheter des protections pour ses planètes, ou les acheter, carrément.

De multiples missions se présentent à vous, aussi diverses qu'un menu de McDo. Les pirates vous attaquent alors que vous êtes à l'autre bout de la galaxie ? Foncez les secourir ! Désastre écologique ? Allez tuer l'espèce d'une planète qui menace l'équilibre ! Un allié est attaqué ! Foncez l'aider à repousser l'envahisseur ! Et puis c'est à peu près tout...

On se rend vite compte que n'avoir à gérer que quelques planètes et se développer par le commerce est la seule option viable pour ne pas être dérangé par 15 alertes à la seconde.

Pour les fans de design, redessiner des planètes (couleur du ciel, forme des continents,etc), répandre la vie dans la galaxie, équilibrer faune et flore, est plus que possible, c'est encouragé du fait de de badges à foison qui sont à débloquer.

Bref...


Note globale : 3/10. Ce n'est pas une moyenne de mes notes précédentes mais un constat global. A part la phase une, le gameplay est strictement le même, transposé d'une phase à l'autre. Exploration, conquête ou séduction des adversaires.

Rébarbatif, simpliste (Un jeu de gestion quasiment sans gestion, faut le faire quand même) et surtout sans enjeu : Il est en effet impossible de mourir ! Pour la sensation de responsabilité vis à vis de son espèce, on repassera...

Niveau simulation de l'évolution, on oublie. Notre créature n'évolue pas, elle se transforme sous un coup de baguette magique du joueur, qui la fera passer de géante à liliputienne, de quadrupède à monojambe, de cyclope à Argus, etc. Détail qui tue, seuls les vertébrés peuvent évoluer. Sinon, point d'espèce !

Les phases de jeu ne donnent pas l'impression de continuité. Un pauvre pouvoir débloqué dans la dernière phase, et puis c'est tout.

En fait ce jeu est complètement créationniste. Sauf que le Dieu créateur est un Toon.

Le seul intérêt du jeu : La pâte à modeler. A ce niveau, que ce soit pour la création des créatures, des bâtiments, des vaisseaux spatiaux ou des planètes, c'est une réussite. Le design général très cartoon est incontournable, mais sinon, tout est possible.

Il faut donc bien savoir ce qui nous intéresse. Mener une cellule à la domination spatiale ? Alors passez, ce jeu n'est pas pour vous.

Créer toutes les créatures possibles et imaginables ? Construire es bâtiments fous, dessiner les océans et montagnes d'une planète ? Le partager dans une immense base de données de créateurs ? Parfait ! Foncez !

Mon problème était de croire que j'allais vraiment suivre les pas de l'évolution. Du coup, grosse déception...