Damn cicadas won't shut up.

Avant de commencer à lire, il faut savoir que contrairement à beaucoup, je n'ai jamais vu l'anime avant de faire le VN. Il me semble bon de le préciser.

Et voilà, mon entourage de weebs aura réussi à me faire faire un Visual Novel. Et pourtant ça fait un moment qu'ils tentent. Que ce soit Clannad, Monster Girl Quest (Qui avait l'air bien trop malsain pour que je m'en approche) ou surtout la saga When They Cry, on m'aura fait chier pendant un moment pour que j'en fasse. Mais j'ai jamais été branché par ce genre de trucs, en particulier à cause du support, le PC. Si je suis sur le PC pour jouer j'arriverai pas à me couper de Skype, ou à faire un autre truc en même temps dessus. La frustration est présente.
Maintenant, on a Steins;Gate qui sort en Europe sur PS3 et Vita, et sur un coup de tête, je l'achète. Je sais à quoi m'attendre, je sais que j'aurais mieux fait de le prendre sur Vita que sur PS3, mais putain, du voyage dans le temps. C'est bon, c'est mon délire, je me lance.

La direction artistique de mes rêves

Sérieusement, premier truc qui m'a frappé de plein fouet avant même d'avoir lancé le jeu, la patte graphique du VN. Je suis tombé amoureux, sans déconner, et ceci même après avoir revu les mêmes scènes plusieurs fois. Que ce soit les sprites des personnages ou les CGs qui arrivent avec les évènements majeurs, c'est toujours sublime. Et ça a vraiment contribué au fait que j'ai adoré quasiment tous les personnages. Et pourtant, dans Steins;Gate, la veste ne fait pas le scientifique.
Les décors sont assez simples pour la plupart mais ça reste du vrai dessin soigné avec des détails agréables ici et là. Non sérieusement, d'un point de vue graphique j'ai rien du tout à reprocher.

Du bonheur pour les oreilles

Parce que je peux pas parler d'un jeu sans parler de son OST, autant se lancer tout de suite, les musiques du jeu sont vraiment excellentes, souvent parfaitement adaptées à la situation, et même si elles sont peu nombreuses, les pistes contenant une voix (comme l'opening) vous resteront en tête un moment. Seul problème de ce côté là, c'est que même si elles sont bonnes, les musiques du jeu sont peu nombreuses. On retrouvera donc assez souvent la même musique jouée. Mais heureusement, le jeu est aussi doublé (Uniquement en japonais) et les voix aident donc largement à accepter la musique du laboratoire pendant un moment. D'ailleurs pour moi qui a toujours du mal avec les voix jap, j'ai beaucoup aimé le doublage ici. Comme quoi.

Retour vers le passé

Vu que je parle ici d'un Visual Novel, vaut mieux parler un peu du scénario. Je pense.
Vous incarnez Okabe Rintaro, jeune scientifique de 19 ans qui, accompagné de son amie d'enfance et otage, Mayuri -Mayushii- Shiina et Hashida - Daru- Itaru l'otaku par excellence, fasciné par les jeunes filles en 2D et le hacking. Le début pourra sembler assez lent à certains, et on m'a prévenu que ce serait le cas. Mais comme j'adore tout ce qui est tranche de vie et tout le bordel, j'ai été happé dans le truc dès le début. Bref, pour faire court sans spoiler, une de vos expériences, un micro ondes réglable par téléphone se révèle pouvoir faire voyager des malis dans le temps. Ce qui intrigue forcément ceux qui finissent par être au courant. Et à partir de là ça part totalement en vrille.
Comme j'ai pu le dire plus tôt, le voyage dans le temps c'est totalement mon dada, et ici j'ai été servi bien plus que ce que j'ai imaginé. J'ai même fini par me demander si telle façon de voyage dans le temps ne serait pas possible un jour. Parce que c'est tellement bien expliqué, tellement bien écrit, qu'on y croit. Et le Visual Novel le sait, parce que il parvient à foutre la pression.
Et c'est d'ailleurs une des seules choses que j'aurais à reprocher au jeu, c'est que le jeu sait foutre la pression, mais ne la maintient pas tout le temps. Une des nombreuses fins possibles est horriblement malsaine, et aurait pu se terminer ainsi, mais a "malheureusement" un dénouement bien plus light. Ce sentiment de malaise que je ressentais a vite disparu, et c'est dommage parce que ça aurait bien été ma fin alternative préférée. Mais c'est pas le seul moment oppressant et heureusement, parce que y'a pas mal de moments ou je me suis senti vraiment mal. Et j'ai aimé ça. Ça m'a un peu rappelé la lecture de certains bouquins où je me suis senti mal à l'aise pendant un moment à cause du déroulement des évènements, ce qui par conséquent a fait que je me suis impliqué dans l'histoire. Et franchement ça faisait longtemps que c'était pas arrivé comme ça.
Mais c'est loin d'être une œuvre totalement flippante et oppressante. L'humour est omniprésent, certaines situations sont vraiment ridicules, et le nombre de références présentes et tout bonnement incroyable. Et vu ma culture otaku j'ai du en rater une très grosse partie. Donc j'imagine même pas le bonheur pour quelqu'un qui se nourrit de mangas et d'animes. Mais même en dehors du fait que les personnages soient souvent très clichés et que les références peuvent être assez sombres, tout le monde s'y retrouve. Du moins je l'espère. Parce que rien que niveau culture pop ça y va.

De la lecture mais pas que

Même si ça peut paraître mineur, le peu de "gameplay" (C'est dur de donner cette appellation à quelque chose d'aussi léger) présent changera totalement le déroulement de l'histoire. Tout se fait au travers du téléphone de Okabe. Vous pouvez répondre à vos mails, répondre aux appels et personnaliser vos sonneries/fonds d'écrans. En dehors de la dernière fonction, le reste est hyper important. C'est avec les mails envoyés et les appels reçus que tout se déclenche, ce qui fait d'ailleurs que même avec toutes les fins débloquées il peut vous manquer des trucs, comme des sonneries reçues ou des fonds d'écrans. Et même si lors de votre première partie vous ne saurez pas quand un choix est important, c'est signalé par la suite. Ce qui vous permet de vous en sortir sans guide pour la majeure partie du VN. (On peut avoir 4 fins sur 6 facilement sans guide. Les deux autres c'est plus tendu.)
Et même si le système de réponse aux mails est parfois un peu frustrant (Un système semblable à celui de Catherine aurait été TELLEMENT MIEUX) il n'en reste pas moins appréciable. On peut parvenir à ses fins facilement avec un peu de réflexion et c'est pareil pour la plupart des fins. On se doute bien que tel ou tel choix aura des conséquences importantes. Tandis que, savoir quel goût avait le oden qu'a mangé Mayuri la veille ne sera pas forcément une information importante.

L'effet papillon

Si on m'avait dit que j'apprécierai autant un VN, j'aurai très certainement ri, mais avec la découverte de Steins;Gate j'ai lâché plus ou moins tous les jeux que j'avais en cours pour m'y plonger totalement et je ne regrette rien. C'était super agréable et même si je peux concevoir que le début peut en décourager certains, l'écriture et les plots twists divers m'auront vraiment fait plonger dans un univers auquel je veux croire. Et pour ça je sais que Steins;Gate va me rester très longtemps à l'esprit, parce que j'y ai cru. Que j'ai flippé par moment et que j'ai pu avoir la haine contre certains personnages.
Je conclurai sur un point important : La plateforme de votre choix. La Vita est très certainement la console idéale pour le faire du fait de sa portabilité et du côté "Je m'étale dans mon lit pour lire". Cela dit, pour l'avoir fait sur PS3 je peux affirmer que ce support est pas mal du tout. Déjà parce qu'en mode auto ça s'apprécie comme un bon film, qu'un grand écran est vraiment sympa pour l'aspect visuel, et que niveau immersion, bah difficile de faire mieux.
Du coup maintenant je suis même plutôt tenté de faire d'autres Visual Novels dans le futur à venir. Mais pour le moment j'ai vraiment envie de me faire du voyage dans le temps. Donc je vais certainement me re-mater tous les Retour vers le Futur et relire 22/11/63.