Formellement Strange Horticulture reprend exactement le dispositif de Papers Please : des gens se présentent à nous - on incarne ici le propriétaire d'une boutique d'horticulture - et en manipulant et comparant des éléments sur un espace de travail réduit on va tâcher d'apporter une réponse à leur demande.
La ressemblance s'arrête là : Strange Horticulture n'a aucune portée politique (et n'a pas le génie créatif de Lucas Pope) et ne nous met pas la pression. Ici ni chronomètre, ni game over mais un petit jeu de puzzle narratif incroyablement reposant.
Le gameplay alterne entre le service des clients, qui suppose d'identifier les plantes à partir des indices (forme des feuilles, aspect et couleur des fleurs, odeur, etc.) qui figurent dans notre ouvrage de référence (que l'on complétera au fur et à mesure de la progression dans le jeu) et l'exploration du monde, généralement en résolvant de petites énigmes, pour collecter de nouvelles plantes et faire progresser l'intrigue.
Car l'action se déroule dans un univers fantastique - j'imagine personnellement une ambiance 18ème siècle - avec landes brumeuses, lieux reculés et mystérieux, cultes secrets et sorcières et fait intervenir un genre d'intrigue policière dans laquelle on se retrouve impliqué et qui sert de moteur à l'aventure.
Tout est à la fois simple et charmant - le jeu n'est en soi bluffant par aucun de ses aspects - et concourt idéalement à raconter efficacement une belle histoire, avec ce qu'il faut de gameplay pour se prendre au jeu.
Il y a une part de magie à l'oeuvre dans Strange Horticulture que je peine à définir mais j'ai pris beaucoup de plaisir à l'aventure, à résoudre ses petits mystères et étiqueter mes plantes. Mon seul regret : qu'elle ne se déroule pas dans l'univers d'Ambergris de Jeff VanderMeer !