Après avoir titillé le zéro absolu avec le nullissime Fuze, les petits gars de chez Insomniac Games se devaient de redresser la barre avec Sunset Overdrive. Pour leur première production sur cette nouvelle génération le studio a choisi la XboxOne avec un titre déjanté mixant les inspirations et références,
On pourrait qualifier Sunset Overdrive d'Open World Arcade, misant l'essentiel de son gameplay sur le fun, le soft opte en effet pour une approche radicalement différente de celle de ses «concurrents». Sunset City est un bac à sable savamment agencé où tout ou presque est façonné de manière à ce que l'amusement soit immédiat avec un level-design entièrement au service du gameplay, Le système de jeu et le scoring obligent par ailleurs le joueur à bouger constamment en multipliant les figures acrobatiques et stylées.
Si la prise en main pourra s'avérer déroutante de prime abord (on se retrouve à rebondir ou à grinder maladroitement sur tout et n'importe quoi) elle se révélera assez vite jubilatoire une fois les bases assimilées. Les situations toutes plus rocambolesques les une que les autres s'enchaînent au rythme effréné des pétoires. L'héritage de la série des Ratchet se fait d'ailleurs méchamment ressentir au niveau de l'équipement disponible, Insomniac Games ont toujours su créer des armes loufoques dans les aventures du Lombax et ils ne dérogent pas leurs habitudes en proposant un arsenal aussi riche que varié. Toutes ont une efficacité particulière en fonction des ennemis et peuvent être upgradées à l'aide de Rush, idem pour le personnage qui bénéficiera d'Overdrive (comprenez par là capacités spécifiques) au fil de l'aventure.
Entièrement customisable, du sexe à la corpulence en passant par le faciès le personnage principal profitera par ailleurs d'un large éventail de fringues qu'on glanera au fur et à mesure de son avancement dans les missions principales et secondaires. Les personnages rencontrés durant le jeu donnent toutefois une désagréable impression d'être de simples clones imbriqués à la va-vite. Il ne sera pas rare de croiser un avatar qui sera la copie conforme de celui qu'on incarne, plutôt dommage lorsqu'on voit la tonne d'objets de customisation disponibles. Les dialogues et les enjeux scénaristiques ne volent quant à eux pas bien haut et on se contentera juste de blaster à tout va en écoutant nos comparses lâcher des jurons.
Outre son gameplay très souple LA principale qualité qualité de Sunset Overdrive réside à mes yeux dans les très nombreuses références évoquées. Le titre multiplie en effet les clins d'oeil et références aussi bien dans des incontournables du cinéma comme Terminator 2 ("Je sais maintenant pourquoi vous pleurez") que dans des jeux vidéos, je pense notamment à Assassin's Creed et bien évidemment Ratchet & Clank. A noter que la localisation française est d'excellente facture, chose assez rare pour être soulignée, les intonations et traductions sont toujours justes et en parfaite adéquation avec l'univers barré du jeu,
Côté réalisation, même s'il ne dispose pas de l'éclairage époustouflant d'un Assassin's Creed Unity ou des effets hallucinants d'un InFamous Second Son, le titre d'Insomniac demeure très solide, propre dans son ensemble mais aussi et surtout parfaitement fluide dans la plupart des cas. L'exercice de style pourtant fort délicat qu'est l'open world a largement été réussi. On n'échappera hélas pas aux nombreux objets à collecter de part et d'autre de la carte et à une certaine répétitivité inhérente au genre.
Drôle, bien réalisé et doté d'un gros capital sympathie, Sunset Overdrive est une bonne petite surprise qui se laisse jouer, j'ai pris énormément de plaisir à nettoyer les ruelles bondées de Sunset City à grands coups de lance-patates. Un bon petit défouloir, totalement assumé et décomplexé,