Axiome plateforme
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Notre plombier moustachu préféré est invité à l'heure du thé, par la princesse Peach (la seule demoiselle en détresse qu'on tolère un peu).
Et là, c’est le drame : Bowser a dérobé les 120 étoiles du royaume, et cette après-midi champêtre vire au kidnapping royal. Tant pis pour le goûter.
Dès que Mario lâche son emblématique "It’s-a me, Mario !", une vague de nostalgie me submerge. Me voilà instantanément téléportée un dimanche matin du début des années 2000, en pyjama, les cheveux en bataille, assise devant ma vieille télé cathodique qui grésille.
Une époque où j'ignorais encore que sauver la princesse allait coûter cher... à ma manette.
Parce qu’entre les triples sauts, les saltos arrières et les longs jumps, Super Mario 64 nous fait réaliser des acrobaties qui défient les lois de la gravité. Mais rien, absolument rien, ne te prépare à l'épreuve ultime : le lancer de Bowser. Tu tournes le joystick à toute vitesse, persuadée que tu vas viser juste ! Mais Bowser atterrit à 2 km de la bombe, et toi, tu regardes ta manette avec dépit, en te disant qu'elle ne survivra probablement pas à ta quête des 120 étoiles.
Et pourtant, ce n’est pas ta manette que tu insultes le plus. Le vrai coupable de ta frustration, c’est le Lakitu : cet apprenti cameraman qui passe son temps à se placer aux pires endroits possibles. Sérieusement, qui a eu l’idée de confier la caméra à une tortue sur un nuage ambulant ? "Mais tourne, TOURN... p*****" hurles-tu, pendant qu’il bloque ton champ de vision pile au moment où tu essayais d'atteindre une plateforme de 2 pixels de large.
Et les étoiles... ah, les étoiles ! Certaines se ramassent facilement, un peu comme cueillir des pâquerettes au printemps. D’autres, en revanche, sont planquées dans des endroits si inaccessibles que tu te demandes si les développeurs avaient une dent contre l’humanité.
"Mais bordel, comment je suis censée atteindre CETTE plateforme ?"
A chaque saut manqué, tes mains deviennent moites, mais tu recommences encore et encore, convaincue que cette fois-ci sera la bonne. Parce que oui, ce jeu te pousse à croire en l’impossible. Même si souvent cet impossible ressemble à un Lakitu positionné comme un con, ou un mur qui refuse de coopérer avec ton wall kick.
Heureusement, tout n’est pas rage. La bande-son légendaire du jeu est là pour te réconcilier avec la vie.
Les notes de "Dire, Dire Docks" te font replonger dans ces moments où le monde réel semblait s’effacer derrière la magie du jeu vidéo. Et puis il y a les morceaux épiques comme "Bowser's Road" qui te donnent l’impression d’être un héros sur le point d’accomplir l’impossible. Chaque morceau est une capsule temporelle qui te rappelle ces matins où tu jouais innocemment, sans compter les heures.
Et puis, il y a ce moment où tout s’écroule. Game Over. Alors, avant de relancer ta sauvegarde, tu t’amuses comme une rageuse à déformer le visage de Mario. Tu lui étires sa moustache, déformes son nez, allonges ses oreilles comme du chewing-gum, en ricanant doucement.
Ça ne t’aidera pas à mieux viser Bowser ou à réussir ton wall kick, mais au moins, t'as l’impression de regagner un peu de dignité.
Super Mario 64 n’est pas qu’un jeu, c’est une expérience culte. C’est une part d’enfance encapsulée dans une cartouche grise. C’est cette sensation unique de nostalgie et d’émerveillement (mêlée à une bonne dose de frustration).
Chaque étoile récupérée, chaque monde exploré, chaque morceau de musique te ramène à cet âge d’or où tout semblait possible. Alors oui, on gueule, on maltraite sa manette, mais on revient toujours. Parce que Super Mario 64 est un joyau gravé à jamais dans nos mémoires de joueurs.
Créée
le 17 déc. 2024
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