L'Amour au présent est la représentation parfaite de ce qui ne devrait plus jamais exister dans le cinéma contemporain : une rom-com dramatique insipide, bourrée de clichés, émotionnellement creuse, et régressive.
Ça commence par une scène que vous avez déjà vue cent fois et que vous détestez déjà : une rencontre fortuite entre deux inconnus hétéros qui se percutent sur la voie publique, (supplément, maladie incurable pour l'un des deux).
Le film ne se contente pas d’être horriblement répétitif, il est aussi rétrograde. La femme est ici à moitié réduite à une maternité sacrificielle, pour coller à une vision hétéronormative de la famille : elle change d’avis sur la maternité en découvrant qu’elle pourrait devenir stérile, se sacrifie, et en meurt. Et ça, c'est "romantique".
Le personnage masculin est une véritable plaie. Un zététicien insupportable, avec un sourire coincé de nice guy, obsédé par le contrôle et la durée (il chronomètre sa femme en permanence).
La structure du film est non linéaire, probablement pour donner l’illusion désespérée d’une profondeur inexistante. Trois chronologies se croisent malhabilement, sans aucun intérêt ni justification. Ça pue l’artifice à plein nez. Une technique utilisée par les réalisateurs qui savent que leur histoire ne tient pas debout.
Si le scénario ne brille pas pour son génie, la bande-son assène le coup de grâce : de la musique d'ascenseur. Pour anesthésier les spectateurs.
Du pathos en barre. Tout est fade, tout est vide. Un mélange indigeste de clichés, de personnages insipides, et de propagande agressive de la famille nucléaire.