Mario ? Il en a fait du chemin depuis l'année 1981, lorsqu'il fut révélé au grand public dans le mythique Donkey Kong sur borne arcade. Pour éclairer un peu le jeune profane, il est là aussi question de sauver une princesse des pattes d'une vilaine bestiole, mais Mario tel que nous le connaissons aujourd'hui n'existait pas. Il était en cette époque lointaine désigné sous le pseudonyme de "Jumpman", et Nintendo quant à elle bien loin de s'imaginer qu'il deviendrait la mascotte de la firme, s'implantant dans quasiment tout les foyers 30 ans plus tard !
Sautons rapidement dans le temps (outrepassant les 2 premiers opus NES aux qualités indéniables) pour nous intéresser à celui qui a su tirer toute la quintessence d'un pad NES plutôt austère, vénérable mastodonte du jeu de plateforme 2D de son état : Super Mario Bros. 3 !
Le pitch du jeu fait preuve de classicisme. Comme à l'accoutumée, l'affreux Bowser mis en place un plan machiavélique en kidnappant la Princesse... Mais il n'en est pas resté là, car après son passage les 7 Rois du Royaume Champignon se sont retrouvés transformés en de vulgaires animaux de foire. Afin de conjurer le sort et rétablir l'harmonie des royaumes, notre Mario aura la lourde tâche de retrouver les 7 sceptres des Royaux suzerains. Chacun d'eux étant farouchement gardé par l'un des rejeton de Bowser qui attend sagement d'en découdre lors du dernier niveau de chaque monde (le 8ème et dernier boss à envoyer ad patres n'étant autre que le maléfique Bowser himself).
Pas de quoi déboussoler l'amateur de jeu Nintendo de ce point de vue. Et pourtant des ajouts inédits font leur apparition dans cet opus. Le principal étant introduit par le biais d'une carte, sur laquelle Mario se déplacera pour transiter entre les niveaux ; on y croisera notamment divers ennemis qui font des rondes aléatoirement et qui déclencheront un niveau lorsqu'on se retrouvera sur la même case qu'eux. Par endroit trônent également des habitations en forme de champignon, ce ne sont ni plus ni moins des "bonus stage" qui permettent de glaner quelques items via des minis jeux. Objets qu'il sera possible de stocker dans un sac pour pouvoir les activer à tout moment entre deux niveaux... Plutôt bien pensé, surtout lorsqu'ils sont corsés !
SMB 3 apporte aussi dans sa besace une pléthore de nouvelles combinaisons qui rappelons-le, offrent à Mario des capacités très utiles pour faciliter sa progression et viennent sensiblement modifier le gameplay. Ainsi, si on avait déjà pu croiser précédemment la tenue "Fleur" (blanche) qui permettait de jeter des boules de feu, on trouvera maintenant sur notre chemin :
(1) L'emblématique costume "Raton-Laveur" (feuille) qui permet à son porteur de s'envoler pour atteindre des zones jusqu'alors inaccessibles et lui offre la possibilité de donner des coups de queue à ses ennemis ! (2) Celle "Grenouille" qui donne, outre un look plutôt fun, un bonus d’agilité non négligeable en milieu aquatique. (3) La combinaison "Botte", pour transformer les ennemis en crêpes ou traverser des plates-formes spéciales. (4) Le costume "Tanuki", qui possède sensiblement les mêmes caractéristiques que celui du raton laveur, mais permet en sus de rendre son porteur invisible l'espace d'un instant. (5) La tenue "Boomerang", qui permet de se prendre pour un chasseur australien. (6) Et enfin avec la tenue "Frères Marto" qui permet quant à elle de balancer des projectiles en acier dans la tronche de ses ennemis. Tout un programme !
Shigeru Miyamoto renoue avec les racines de la série en signant un retour en force du bestiaire classique, composé des emblématiques Koopas et Goombas, mais ouvre par la même occasion la porte à de nouveaux venus originaux (Boo, Chomps, etc). Ces bestioles inédites à l'époque mais qui nous semblent maintenant tellement familières parce qu'elle font partie intégrante de l'univers Mario !
La Soundtrack est toujours composée par Kōji Kondō (comme la quasi-totalité des jeux Nintendo) et chaque monde se voit ainsi accompagné d'un thème qui lui sied à merveille. Des plaines verdoyantes aux châteaux hantés sans oublier les déserts arides, chaque monde dégage une ambiance unique. D'ailleurs ces musiques me trottent dans la tête depuis tant d'années sans jamais avoir été altérées. Et personnellement seul un certain Rayman Origins a su parvenir à me faire vibrer de façon similaire avec sa bande originale de qualité (celles du niveaux aquatique et à dos de moustique sont géniales !).
Visuellement parlant, SMB3 n'a pas subit les affres du temps et s'en tire avec les honneurs. Son énorme avantage étant de rester lisible en toutes circonstances, ce qui n'est pas forcément le cas d'un Sonic ou Earthworm Jim par exemple. Le jeu atteindra même des sommets de beauté sur 16-bits, dans une version doté de couleurs chatoyantes : la compilation “Super Mario All-Stars” (sortie quelques années après sur Super Nintendo, regroupant les épisodes emblématiques de la série au sein d'une seule et même cartouche, un must-have).
Pour conclure, Super Mario Bros. 3 est un titre emblématique qui, non content d'avoir marqué une génération de joueurs, peut aussi se targuer d'avoir redéfini le standard du jeu de plate-forme à lui seul. Une formule qui sera appliqué et perfectionnée par la suite, dans "Super Mario World" & "Yoshi Island", et malheureusement surexploitée sans renouvellement jusqu'à l'indigestion dans les opus DS et Wii. En ce qui me concerne, cette cartouche jaune a depuis longtemps atteint une place toute particulière dans mon estime, prenant toujours autant de plaisir à y jouer presque 25 ans après sa sortie.