Reprendre en main ce Super Mario Galaxy quinze ans après sa sortie est une sacré pouffé de nostalgie. Évidemment, je suis revenu dessus à de très nombreuses reprises. Je ne compte pas le nombre de parties jouées, d’étoiles amassées, de game over… Mais en y rejouant cette année, j'ai pris conscience d’un truc, c’est que même si, pour moi, il s’agit d’une des meilleures aventures du plombier moustachu si ce n’est sa meilleure, en matière de level design, je m’étais un peu ennuyé. Peut-être je connais le jeu par cœur ? Faut dire que j’enchaînais les étoiles comme c’est pas permis, passant à peine deux minute par stage. Mais je fais pareil sur Super Mario 64 et Sunshine et ça ne me dérange pas tant que ça…
Alors je me suis mis à me poser une question un peu conne : pourquoi cet épisode m’avait plus marqué que n’importe quel autre ? Pourquoi, même si j’ai toujours eu cette p’tite préférence pour la légèreté de Super Mario Sunshine, Galaxy avait pour moi cette réputation de chef d’œuvre absolu, d’épisode ultime au cœur de la saga ? Et je pense que la réponse est toute conne et me fait encore dire qu’il s’agit peut-être du meilleur jeu Super Mario toute période confondu : son aura. Et j’irai même plus…
Son intensité.
Parce qu’on le veuille ou non, quand on lance Super Mario Galaxy, c’est toute un univers qui s’ouvre à nous, une aventure galactique de la plus haute qualité servie par une bande originale somptueuse et jamais entendue pour l’époque dans un Mario.
Moi, je me souviens encore à huit ans, recevant ma Wii à Noël, suppliant ma mère de la brancher, insérant le fameux disque dans la console et mes premiers pas sur ces planètes. Je me souviens encore de ma sœur et de mon cousin me réclamant de leur laisser la manette et moi refusant. Je me souviens être resté des nuits entières dans la chambre de ma mère, le son au plus bas pour qu’elle ne se réveille pas, et moi, assis par terre à rejouer encore et encore le niveau de la raie. Et je me souviens surtout qu’à ce moment-là, j’avais entre les mains une nouveauté vidéo-ludique comme on en avait pas eu depuis justement Super Mario 64.
Ça, j’étais encore trop jeune pour m’en rendre compte, mais merde quoi. On était encore à une période dans le jeu vidéo où les fondations de la plate-forme 3D étaient à perfectionner. Et là, on nous balançait ça, cette idée de gravité, c’était juste l’idée du siècle, l’idée que redéfinissait la façon d’appréhender la plate-forme, l’idée qui te faisait dire « on a encore passé un cap au-dessus ». Et c’est ça qu’était et reste Super Mario Galaxy, un cap franchi aussi bien pour le jeu vidéo que pour le plombier moustachu.
Parce que soyons honnêtes un instant, on a jamais eu un jeu de l’ampleur de Galaxy au sein de la franchise Mario depuis. Alors oui, beaucoup répondront Galaxy 2 qui a su perfectionner le level design avec des niveaux encore mieux pensés, mais la surprise n’était plus là et surtout l’intensité de l’aventure. Dans le 2, on avait pas Harmonie, on avait pas le sentiment de sauver le monde comme ici. Quant à Super Mario Odyssey, c’est justement ça qui m’avait dérangé, c’est qu’il n’arrivait pas à proposer quelque chose de nouveau par rapport à Galaxy. Certes, dans Odyssey, le choix avait été fait d’offrir d’immenses zones à fouiller de fond en comble, tandis que Galaxy opte pour un level design plus linéaire. Chacun a sa préférence et moi elle est toute trouvée. Je préfère des phases de gameplay bien pensées, quitte à ce qu’elles soient courtes, plutôt qu’une simulation de fouille dans le désert du Sahara ou à New York.
Et encore une fois, je reviens sur cette histoire d’intensité. C’est rare que dans un Mario, on ait un univers à ce point foisonnant, qu’on ait envie de le découvrir. Les lumas, les planètes, les pingouins, les robots et tout le bordel, chaque peuple avec sa galaxie, ses règles, son fonctionnement gravitationnel le tout avec cohérence. Et cette mise en scène qui en jetait comme jamais. L’arrivée toujours badass de Mario sur les nouvelles galaxies, les boss, et ces combats face à Bowser ponctués d’une musique épique. Rien que le boss final et toute la séquence de destruction qui suit résument à eux seuls cette folie dans la mise en scène qu’on ne retrouve dans aucun autre Mario.
Alors ouais, moi, ce Super Mario Galaxy, je trouve que c’est bel est bien la consécration de la saga. Si Super Mario 64 avait ouvert de nouveaux horizons et reste aujourd’hui, un plaisir incommensurable à jouer, ce Galaxy est le point culminant de dix ans d’évolution pour le plombier moustachu. Un épisode pivot, unique et marquant, un chef d’œuvre.