Vous le préférez saignant, à point ou grillé ?
C'est la question que j'aurais posé à Shigeru Miyamoto, si je l'avais croisé dans un restaurant de grillades. En effet, je n'aurais pas hésité à demander au père d'une célèbre franchise : "Super Meat Boy, peut-il répondre aux critères d'un bon jeu de plates-formes ?" et puis après avoir bien mangé je continuerai avec : "Ne va t'il pas trop loin dans son originalité ?"
- Recette pour jeu décalé -
Prenez une viande mâle élevée en plein air, rajoutez-y les pansements des bobos de votre enfance, mélangez le tous avec un foetus frais sortit du cerveau d'un développer indépendant, vous obtiendrez un scénario simple et efficace de jeu, de quoi attirer la jalousie des scénaristes hollywoodiens. N'hésitez pas à ajouter un décor aux graphismes minimalistes pour donner à votre jeu, un aspect rétro, et pour les connaisseurs cachez quelques références vidéoludiques un peu partout !
- Boutons A + B = Gameplay ² -
Pourquoi faire compliqué, quand on peut faire simple ? La Team Meat, comme d'autres grands pionniers du jeux vidéos, l'ont bien compris avec deux touches : Courir & Sauter ! Les deux petits développeurs indépendants réussirent à s'inspirer du top des jeux NES, afin de créer un bijou de simplicité où seuls de bons réflexes sont utiles pour gagner et frimer devant la gente féminine*. Ce jeu devient pour ma part, le meilleur jeu de type -Die & Retry- depuis "Ghost and Goblins" !
- Un plaisir qui va durer (malheureusement pour vous) -
Si vous comptez un jour atteindre les 100 %, je vous conseille de prendre de quoi survivre et cogner durant une vingtaine d'heures minimum ! Un mode histoire avec plus de 300 niveaux (des Warp Zone tirés par les cheveux), plus de 20 personnages tirés de titres indépendants comme Braid / Bit.Trip / Minecraft à débloquer, des combats épiques contre des boss étranges et des "buts" secondaires comme la récolte de bandages, le chrono, les succès, etc... Vous n'aurez pas le temps de vous ennuyez !
- Mes oreilles saignent docteur, c'est grave ? -
Fshiiii, Splash, Splash, Bzziii, Squick, etc... Il s'agit des bruits présents dans Super Meat Boy, qui sont liés à la viande, c'est très plaisant mais il suffit d'écouter la musique pour craquer, des copies des compositions des années 90, trop lassantes et trop agaçantes, trop poussées dans le strident qu'on finit par couper le son pour protéger nos pauvres petits tympans !
- De la viande pour des vrais mâles -
Une difficulté un peu trop poussée avec des sauts aux millimètres près. Ce qui risque de provoquer un certain sentiment énervant mais qui disparait très vite vu la courte longueur des niveaux et des temps de chargement inexistants, vous attraperez donc le syndrome du "J'essaye encore une dernière fois" et vous recommencerez encore et encore, puisque vous n'êtes pas limités avec un nombre de vies (technique camionette blanche Spotted). On a encore envie de souffrir pour pouvoir finir et être heureux... Du coup on découvre une facette cachée de notre esprit vidéoludique, perdue entre le masochisme et la determination ? Un grand déséquilibre entre la jouabilité avec un clavier et avec une manette, qu'on découvre une fois avoir acheté et lancé le jeu, avec une petite phrase bourrée d'humour histoire de vous narguer lorsque vous aurez compris des minutes plus tard ! Cette difficulté réduit à un public plus pro-gamer que grand public !
Super Meat Boy répond aux critères déterminés par des grands classiques du "Die & Retry" et arrive à se démarquer par son originalité contrairement à des jeux de grosses productions. Mais s'il n'y avait pas eu toute cette médiatisation des jeux indépendants, Super Meat Boy aurait pu passer à côté de la gloire qu'il mérite !
* : /!\ effet non garanti
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