In Indie we trust !

...En fait le titre est trompeur, je m'en fous un peu des indies. J'ai juste mis ça pour énerver les teubés genre "han nan mais les indies, c'trop overhypé alors que c'trop nul, genre vous vous prenez pour des retrogamers, nan mais moi chuis un vrai retrogamer, blablabla connerie connerie connerie" histoire d'essayer de se démarquer de la foule en tapant sur les jeux à succès alors que finalement, aujourd'hui, tout le monde le fait. Back to the game.

Nous sommes en 2010. Le maléfique Docteur Mario Galaxy règne en maître sur le jeu d'arcade, avec sa durée de vie de 5h (6 pour les moins de neuf ans). Les temps sont durs, et d'innombrables victimes innocentes, femmes et enfants, succombent à la casualisation (surtout les femmes et les enfants en fait). Tout espoir semble perdu, quand soudain...
"Look ! It's a bird !
- It's a plane !
- It's... "
*et là, la voix pourrave qui vous fait subitement baisser le volume de 50% retentit* SUPEEEEEER MEAT BOOYYY

Nous voici SMB, featuring un héros tout rouge qui bataille en sautant partout pour sauver sa princesse se faisant capturer, re-capturer et re-re-capturer sans cesse (puisqu'en fait, on la sauve à chaque niveau).
Vous l'aurez compris, je ne parle plus de votre plombier favori, remplacé ici par, comme son nom l'indique... un bout de viande, qui éclate en morceaux au moindre contact avec quelque chose d'autre qu'un sol ou un mur bien plat.

Et comme le début de mon pavé a pu le laisser présager aux plus futés d'entre vous, Super Meat Boy n'est pas un jeu pour les tendres. Vous allez mourir des milliers de fois. Littéralement. Mais avant de désespérer en vous remémorant vos vieilles années et vos crises de larmes, sachez qu'une fois qu'un niveau est terminé, il n'est plus à refaire. Lorsqu'on meurt, on reprend uniquement au début du niveau où on en était. Au nombre d'environ 120 (répartis sur 6 mondes, + 1 bonus), ils sont extrêmement concis et se bouclent généralement en une trentaine de secondes pour les plus longs. L'exploration laisse donc place à la plate-forme pure et dure.

La difficulté est extrêmement bien dosée et graduelle. En revanche, j'aimerais poser un avertissement aux rageux qui lisent ceci. Si vous êtes du genre à péter un peu un câble (ou un joypad) dès que ça commence à chier, abstenez-vous, vous risquez de brûler votre domicile et de le regretter ensuite.
Et surtout. L'excuse habituelle du "non mais pu**** de jeu de m**** qui fait pas ce que je veux" sera invalide, quoi qu'il arrive. Et vous le saurez, et vous ne pourrez vous en prendre qu'à vous-même. Parce que la maniabilité est irréprochable. Ouais, rien que ça. Désolé mais j'avais jamais fait des wall jumps aussi précis.

Bon, juste un petit avertissement (que le jeu ne manquera pas de vous rappeler) si, comme moi, vous avez la version PC et que vous commencez à jouer sans pad. Le clavier ne vous permettra jamais les mêmes prouesses techniques, et préciser son point d'atterrissage en plein saut va s'avérer difficile voire impossible, selon les cas.

Oui, j'ai bien dit "le jeu en normal". Non parce qu'une fois qu'on a fini le jeu, bon déjà on a le monde bonus. C'est le monde le plus dur, mais aussi clairement le plus fun (big dédicace au lvl avec la gelée rose qui monte). Mais en même temps, si on en est arrivés jusque là c'est qu'on aime se faire du mal, et peut-être qu'on devrait consulter. Ou pas.
Mais après, on a encore les Dark World. C'est-à-dire qu'on refait les mêmes niveaux, mais en plus durs. Plus durs à quel point ? Ca, ça dépend des niveaux. Parfois on a pas l'impression d'avoir plus de mal que lorsque c'était en normal, mais parfois on a l'impression qu'on a jamais eu affaire à un truc pareil.

A cela s'ajoutent encore quelques trucs pour finir le jeu à 100% tels que les bandages minuscules que l'on ramasse dans certains mondes, qui sont bien souvent cachés sur une corniche invisible à l'oeil humanoïde normalement constitué. Ces bandages permettent progressivement de débloquer d'autres persos jouables, qui n'apporteront pas vraiment grand chose en terme de gameplay dans la mesure où Meat Boy est de loin le plus rapide et le plus efficace. Plus présents pour le fun qu'autre chose, selon moi du moins.

Et enfin, le grade A+. Oui, parce que tous vos niveaux sont chronométrés, et vous êtes censés les boucler en le moins de temps possible. Et si on boucle suffisamment vite un niveau (parfois moins de 5 secondes), on a le grade A+. D'ailleurs, on ne peut jouer à un niveau en Dark World qu'après avoir obtenu le A+ en normal. Bien entendu, un A+ existe également pour chaque version de Dark World.

Oh et j'allais oublier, certains niveaux comportent également des Warp Zone (qui disparaissent si on ne les trouve pas assez vite), qui sont des sortes de niveaux cachés dans les niveaux (qui elles-mêmes ont des sous-niveaux), en 8 bits et plus difficiles que les niveaux desquelles elles sont issues.

Ca va vous suivez ? Non ? Bon bah pour vous le résumer en quelques mots : One does not simply finishes Super Meat Boy 100% (oui parce que pour faire plaisir aux nerds, Team Meat a également mis des références de memes et de jeux un peu partout).

Une petite chose qui peut dérouter au début, c'est les combats. Oui parce que, voyez-vous, ben y en a pas.
Pas d'ennemis à dégommer. Quand on voit des ennemis (ce qui est assez rare, heureusement quand on voit tout le reste), on les évite et on prie pour qu'ils ne nous touchent jamais, car le petit Meat Boy ne sait pas se défendre et explose dès qu'on le chatouille un peu trop fort. Généralement, c'est des pièges à éviter, c'est réussir à s'infiltrer dans l'interstice de trois centimètres entre les deux scies (qui, en plus, se déplacent), pour se faire péter par 4 autres scies au moment où on atterrit là où on voulait. D'ailleurs, j'ai trouvé les boss fights d'une pauvreté déconcertante (à part la dernière).

Bon c'est pas tout mais ça commence à être long, et j'ai encore oublié quelques trucs, donc je vais passer vite dessus.

Le scénario est d'une richesse comparable à celle de Mario, le méchant Dr. Foetus arrive (oui, c'est vraiment un fetus), enlève bondage girl, fait un doigt à Meat Boy et se casse. Et tout comme pour Mario, on s'en accommode sans problème. Ces cinq lignes sont en fait tout à fait inutiles, mais maintenant qu'elles sont écrites tant pis.

Les graphismes sont à la fois simplistes et modernes (houlala je me sens comme un testeur de jv.com quand j'écris des trucs comme ça... oh wait). Clairement, tout l'intérêt du jeu repose sur son gameplay en or couplé à sa difficulté en diamant, mais l'esthétique globale est suffisamment propre. On en demande pas plus.
L'atmosphère est relativement dark, notamment avec le sang de notre cher bout de viande qui reste collé aux scies circulaires après une cinquantaine de morts. En même temps, quand on sait que c'est les mêmes mecs qui ont designé Binding of Isaac un peu plu tard, on sait qu'ils sont peut-être un peu torturés dans leur tête.
Atmosphère complétée par une OST de qualité (Danny Baranowski, issu d'Overclocked Remixes) qui, sans être non plus du Koji Kondo, définit clairement l'ambiance et colle parfaitement au visuel.

Pas dit que j'y rejoue un jour maintenant que je l'ai fini, mais c'était prenant, addictif, insérez encore quelques adjectifs de votre choix ici.

Bref, ce jeu est très bon, mais pas adapté à tout public, un peu comme cette conclusion en fait.