Sorti en 1994, Super Metroïd n'a semble-t-il pas pris une ride ; tout juste quelques cheveux blancs.
Une exploration vous demandant une parfaite maîtrise d'un gameplay technique, couplée à une OST sobre, soignée, en parfaite adéquation avec l'atmosphère glauque de ce jeu où règne un grand sentiment de solitude: ainsi pourrait-on résumer cet opus qui relèverait presque du chef d’œuvre vidéoludique.
Voici le topos: vous cherchez un métroïd, vous êtes seul, vous le savez, vous vous démerdez. Personne (ou presque) ne sera là pour vous assister, vous porter secours, et ça ne produira en vous, joueur, qu'une plus grande satisfaction à chaque étape franchie.
Le gameplay est léché, il nécessite précision et sens du timing. La prise en main de Samus est fort agréable et on ne peut plus intuitive, à l'exception du malheureux saut mural qui en fera s'emporter plus d'un. Néanmoins, la diversité de mouvements et de techniques qu'elle offre vous permetta même de vous montrer parfois créatif. Il n'est en effet pas impossible d'accéder à certains lieux avant la logique interne au jeu (parce que cela nécessite une amélioration en particulier), mais cela se fera au prix de la sueur de votre front, du sang de vos doigts et des larmes de vos yeux épuisées par la lumière bleue.
S'il y a une leçon principale à retenir dans Super Metroid, c'est que le diable s'y niche dans les détails ; vous allez passer de longues minutes à explorer le moindre recoin de chaque salle, dans l'espoir d'y trouver un passage secret, une porte dérobée, un power-up non-obligatoire mais quasi indispensable pour réussir, avancer dans le jeu.
N'étant jamais rassasié, en quête constante d'un toujours plus, vous en venez à vous perdre dans les nombreux dédales qui constituent la planète Zébès. S'offrent ainsi à vous une diversité d'atmosphère, toutes plus agréables les unes que les autres, allant des ruines mystiques au vaisseau échoué, sans oublier les classiques grottes, jungles et autres cratères volcaniques. Les capacités de la Super Nintendo, en son temps, sont très bien exploitées, et cette diversité de paysage nourrit encore plus votre instinct d'aventurier. En outre, les combats face aux boss qui habitent en ces lieux nécessiteront un savant dosage entre habileté et bourrinage, et tous sont mémorables, que ce soit par leur apparition, leur difficulté ou leur animation.
Enfin, vous avez un réel sentiment de progression quand vous accumulez vos amélioration, ce qui aura pour effet de provoquer en vous une grande satisfaction ; mais la difficulté est très bien dosée et demeure croissante: les ennemis d'hier ne sont rien face à ceux que vous affrontez aujourd'hui, ce qui produit à nouveau cette soif de power-up pour affronter l'ennemi. Ainsi, Super Metroïd est un quasi supplice de Tantale auquel on prend néanmoins un étrange plaisir.
Old but gold, Super Metroïd détonne par sa savoureuse combinaison entre adresse et débrouillardise, ainsi que la singularité de son ambiance. Il mérite amplement sa place dans le panthéon du jeu vidéo.