La force du classicisme? L'intemporalité.
Plus d'une quinzaine d'années nous séparent maintenant du premier titre de la série Super Smash Bros. Il semble évident que depuis lors bien des choses ont changé. Sega a cessé ses opérations déficitaires de production de hardware. Le jeu vidéo est devenu - par malheur, diront certains - majoritairement américain. Le jeu en ligne à l'époque réservé aux plus connectés des joueurs PC est devenu la babysitter d'une nouvelle génération pour laquelle il serait sérieusement temps de s'inquiéter. Tel est le temps : défilement. Et malgré tous ces changements - certains petits, d'autres grands - la série continue d'être égale à elle-même.
Ce serait d'ailleurs assez stupide d'exiger d'elle quoi que ce soit d'autre. Une série bâtie autour d'une idée aussi succincte que "faire quitter l'écran à l'ennemi" n'a pas besoin d'être complexifiée. Ni, d'ailleurs, d'être simplifiée. Non, elle a juste besoin d'être exécutée précautionneusement par une équipe compétente dans les domaines techniques nécessaires à son exécution. C'est à ce stade de notre récit que doivent rentrer en compte les diverses influences qui font le précieux mélange que représente ce Super Smash Bros. for Wii U. Réalisé par un transfuge devenu mercenaire par une équipe empruntée à Bandai Namco ce titre prouve qu'il suffit de respecter la formule pour faire un grand jeu Nintendo. Pas besoin de poudre magique. Pas besoin d'incantations mystiques. Pas besoin, paradoxalement, de Shigeru Miyamoto. Suffit juste de respecter la tradition locale et de compter sur une masse salariale qui comprend l'importance de la tâche qui leur est accordée : produire un titre susceptible d'être comparé au reste de cette production qui porte son nom.
C'est en quête d'intemporalité que Nintendo s'impose. Ils ne cherchent pas à combattre l'époque qui les entoure. Au mieux, ils s'en inspirent. Au pire, ils s'en insmieux. Fichtre, cette phrase ne fonctionne pas. C'est pas grave; on la gardera. Leur but n'est pas de faire plus joli que le Master Chief. Ou plus prétendument profond que Joel et Ellie. Non, ils font du jeu vidéo; eux. Et ça même quand ils doivent commander leur titre à une compagnie qui sous-traite ensuite cette commande afin de se concentrer sur la version portable. C'est pas rien. Alors, c'est évident, les esprits chagrins reprocheront au titre de ne pas avoir évolué depuis une quinzaine d'années. Mais certains titres n'ont pas besoin de faire semblant d'évoluer : ils étaient réussis du premier coup.