SuperHOT : Pas tellement HOT

Après une bêta novatrice, un objectif kickstarter explosé et un passage éclair par Steam Greenlight, SuperHOT est enfin là, pour le meilleur, et pour le pire.

Disponible pour 22,99 euros sur Steam, SuperHOT était très attendu, avec un concept réalisé au cours d’un gamejam en sept jours, une campagne Kickstarter ayant fonctionné à merveille, et se fendant même d’être le jeu le plus rapide Greenlighté sur Steam, bref de quoi en attendre quelque chose de novateur, et plaisant. Alors que la bêta laissait entrevoir de bonnes choses, qu’en est-il réellement ? Voyons ça ensemble.

Un concept intéressant, mais un level design décevant

Le principe de SuperHOT est très simple, puisque le temps défile à vitesse normale lorsque vous bougez, et peut même être considéré comme arrêté lorsque vous êtes statique, puisque le ralenti est réellement très lent. Il faudra donc réfléchir sans bouger, et bien choisir ses actions, tout en prenant son temps afin de tuer les hommes rouges, qui ne se priveront pas de vous faire la peau. Attention toutefois à ne pas trop prendre son temps, sous peine de recevoir une balle, et recommencer la portion.

Heureusement, ce système fonctionne réellement, et est assez novateur pour un jeu vidéo. C’est efficace, précis, et permet d’utiliser l’environnement à son avantage, même si le level design ne permet pas d’en profiter à fond. Réfléchir avant d’agir, faire attention au moindre mouvement et au moindre clic, voilà ce que propose SuperHOT, et il le fait bien. Malheureusement, comme dit juste avant, le level design n’aide pas à tirer pleinement profit de cette capacité, puisque ce dernier est plutôt chaotique par moment, et aura tendance à vous bloquer plus qu’à réellement desservir le jeu.

Malgré tout, et comme le titre de la partie le dit clairement, le concept reste intéressant, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’éviter les balles et de mettre en place une stratégie optimale. Ici vous êtes souvent « nus », c’est-à-dire que vous commencez sans armes, et il ne reste plus qu’à récupérer les quelques objets qui trainent par là afin de désarmer les hommes rouges, et récupérer de quoi les abattre, sans avoir à donner de sublimes coups de poing. C’est simple, efficace et original, ce dernier point ayant tendance à se faire rare dans le jeu vidéo, il était important de le souligner.

Un post-it, un scénario, une heure et demie de souffrance

Si SuperHOT est effectivement original de par son concept, son scénario, lui, ne restera pas dans les annales. Hormis quelques punchlines bien placées, l’histoire est trop prévisible et horriblement courte. En prenant en compte les quelques cas qui peuvent poser problème, aucun joueur n’aura de mal à finir le mode histoire en une heure et demie, voir une heure. Les ennemis suivants plus ou moins la même logique, c’est parfois à force d’essai que la solution se présentera, mais jamais après plus de dix minutes, hormis pour le dernier niveau, et sa difficulté artificielle (comprendre par là une vague d’ennemis plus nombreux).

Une fois le mode histoire terminé, il restera toujours le Endless Mode, proposant quelques challenges, et même deux types de speedrun. Malheureusement, les challenges restent rébarbatifs, et les modes speedrun intéresseront les adeptes de la pratique, pour un temps. L’envie de relancer le jeu est peu présente, et SuperHOT traîne clairement la patte pour sortir de son cocon « Made in GameJam ».

SuperHOT n’est pas si HOT

Pour conclure, si SuperHOT est bien rafraichissant dans son gameplay, son scénario ne cassant pas trois pattes à un canard, sa faible durée de vie, et son level design peu avantageux en font un titre qui, malgré l’investissement certain des développeurs à mettre tout leur cœur dans le titre, ne vaut pas l’achat actuellement. Cette version finale nous laisse donc sur notre faim, et même si des niveaux devraient arriver dans le futur, il est très loin du « the most innovative shooter I’ve played in years », comme le décrit le studio. L’idée de jouer avec le temps est novatrice, le reste n’est pas à la hauteur, transformant le tout en quelque chose de difficile à digérer.