Des signes de beauté transparaissent parfois à travers ses rides.

1994.


Pour le jeu vidéo, c'est une autre époque. Snes, megadrive, game boy, etc. Playstation, Saturn.


Le genre FPS se développe rapidement, tout ça tout ça.


Bref, 1994, System Shock.


Le jeu nous catapulte après une intro pas très développée.


Le joueur est un hacker paumé dans une station spatiale qu'il ne connaît pas et qui est passée sous le contrôle d'une IA ayant perdu les pédales.


Je reviendrai sur l'histoire et la narration plus tard. Quand on démarre le jeu, ce n'est pas tant ça que l'on remarque.


Les contrôles sont assez inhabituelles à gérer. Maniabilité à l'ancienne, différente des conventions adoptées aujourd'hui, déroutant au départ (et encore, je me demande si l'Enhanced Edition n'assouplit pas un peu ces contrôles rigides), et même après quelques heures il m'est arrivé de me planter.


Le jeu est un FPS, on a accès à diverses armes plus ou moins efficaces selon le type d'ennemi que l'on affronte, des objets permettant de se soigner ou de se doper temporairement.


Le hacker (pas de véritable nom, une personnalité effacée au cours du jeu) possède une interface cybernétique lui permettant d'acquérir quelques compétences utiles, comme un bouclier, une lampe ou bien une espèce de rétroviseur permettant de surveiller ses arrières.


Certaines phases du jeu se passent dans un monde virtuel (cyberspace).


On retrouve au final une partie des mécaniques d'autres jeux à l'atmosphère cyberpunk comme Deus Ex.


Beaucoup d'aspects du jeu sont novateurs pour l'époque, qu'il s'agisse du mélange des genres, de l'histoire fragmentée, de l'antagoniste qui se moque de nous et qui rabaisse le joueur à la moindre occasion...


Les graphismes sont datés. A part les décors et les quelques objets 3D que l'on peut trouver dans le cyberspace, tout est sprites. Je trouve ça mignon, ça change un peu.


La narration est intéressante. Mis à part les quelques séquences d'intro, la fin et quelques rares passages où l'on a droit à des cinématiques, le joueur doit reconstituer les évènements et l'histoire lui-même. Emails, logs audio, ... On découvre l'histoire en tombant sur ces éléments. Quelques communications se font en direct (quelques rares messages depuis la planète Terre, mais généralement l'IA qui nous nargue).


Permettant sans doute au passage de contourner des limites techniques de l'époque, cela a aussi le mérite de renforcer le sentiment de solitude du joueur (hacker anonyme et effacé, rappelons-le), perdu au beau milieu d'une station spatiale gigantesque qu'il explore en tâtonnant, à peu près seul.


C'est ce qui à mon sens fait la force du jeu, même vingt ans après. On avance lentement, on fouine, on stresse légèrement en tombant sur un cyborg, et une fois la menace éliminée, on reprend l'exploration. L'architecture un peu labyrinthique de la station spatiale (un peu limitée par le moteur du jeu), renforce cette sensation de déroute.


La narration m'a bien plu. On reconstitue de façon fragmentée les évènements qui ont eu lieu avant que le hacker ne se réveille dans la station, on se prend à imaginer un peu la station avant que Shodan n'en prenne contrôle.


Le gameplay, relativement basique, prend un peu de sens et au fil du temps s'étoffe légèrement pour ne pas lasser.


Néanmoins, le jeu a indéniablement vieilli...


Le gameplay reste sommaire dans l'absolu. Ce n'est pas un mal en soi, mais le jeu n'a pas tant de marge de manoeuvre pour augmenter la difficulté, et l'effectue de façon un peu artificielle, selon les situations.


Même si la forme de narration tient encore la route, certains des doublages laissent à désirer aujourd'hui. J'ai également un peu de mal avec une IA qui m'annonce ses plans et qui me nargue. Un peu trop humain ? La fin me paraît un peu abrupte, aussi.


L'IA des ennemis est très très basique, limites techniques de l'époque oblige. Les ennemis étaient parfois un peu stressants, jamais effrayants. J'ignore si c'était ce que les designers voulaient à l'époque, mais je reste en tout cas légèrement détaché du jeu (alors que jouer 10 minutes au 2 suffit à doubler mon rythme cardiaque).


Au final, si j'admire beaucoup d'aspects du jeu, et qu'il a fait avancer un peu le jeu vidéo, et qu'il tient sur de nombreux points la route en 2017, il n'empêche qu'il est un peu daté. Le sentiment de fraîcheur que peuvent me procurer des jeux comme Thief, No One Lives Forever ou Deus Ex n'est pas aussi présent.


Je ne me suis certainement pas ennuyé, et le jeu est historiquement intéressant, mais je trouve tout de même l'expérience aujourd'hui moins intense et moins impactante que ce qu'elle devait être à sa sortie.


Je retravaillerai ptêt ce texte un jour, je raconte pas grand-chose actuellement.

Maqe
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le 6 avr. 2017

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