Tales of Xillia 1 avait bien rempli son cahier des charges, m'ayant laissé un agréable souvenir malgré son manque d'innovation marquante et c'est tout naturellement que je me suis procuré sa suite une fois disponible sur notre bon vieux continent près de deux ans après sa sortie officielle au Japon. Il faut mettre les choses au clair : Tales of Xillia 2 est une petite bombe. Certains seront surpris des mots que j'emploie, d'autres désapprouveront mes propos mais il n'empêche que ce dernier prend son monde à contre-pied. Certes, tout n'est pas parfait, d'autres défauts du jeu peuvent ternir l'expérience. Cependant, il serait injuste de lui jeter la pierre quand enfin, Bandai Namco décide de prendre un peu plus de risques dans son approche.
Le joueur incarne donc Ludger Kresnik, héros muet et sans lien apparent au premier abord avec le jeu précédent. Je dois avouer avoir été dans un premier temps très surpris du choix des développeurs, surtout pour une série telle que celle des Tales of où l'habitude fait qu'on aime se retrouver aux commandes d'un héros spécifique avec des traits de caractères bien définis. En plus d'une petite fille dénommée Elle et du chat de Ludger, Rollo, on retrouvera - avec joie ou pas - tous les personnages du premier opus. Et Tales of Xillia 2 m'a réconcilié avec certains auxquels je n'avais pas trop accrochés dans ToX. Ceci se faisant grâce à des quêtes annexes mettant en scène l'un des personnages dans un mini-scénario personnel et auquel le héros prendra part - une telle action lui conférant quelques nouveaux objets et possiblement une augmentation de la jauge d'affinité avec ledit personnage. Tous ne sont pas importants dans la progression du scénario principal mais ils restent jouables durant la quasi-totalité de l'aventure.
Concernant cette dernière, beaucoup pesteront contre son aspect haché et peu rythmé dû à la dette que Ludger devra verser régulièrement à la banque durant l'aventure. (Près de 20 000 000 de Galds). En effet, l'aventure se découpe en plusieurs chapitres. Entre chaque chapitre, le joueur devra gagner de l'argent au moyen de quêtes annexes, missions diverses à remplir ou autre afin de rembourser une certaine somme permettant l'accès aux nouvelles zones requises pour l'aventure principale. On passe cependant énormément de temps à faire d'incessants aller-retours entre les différents mondes, villes et donjons dans ce but précis. Pour les réfractaires, il va de soi que le jeu peut vite devenir lassant, surtout que l'aspect "découverte" - ou plutôt redécouverte - y est omniprésent. Et quand on a vu l'architecture du premier, on comprend très vite le peu de joie qu'éprouveront certains à voyager de ville en ville et de donjon en donjon. Malgré tout, j'ai trouvé que certains défis étaient de taille au niveau de difficulté maximale et ai pris énormément de plaisir à remplir les missions proposées via un système de panneau d'affichage.
Evidemment, il n'aurait pas été ainsi si le gameplay n'avait pas été aussi réussi. ToG, ToX, ses prédécesseurs en la matière, ont fortement inspiré ToX 2 qui propose cependant plusieurs ajouts très intéressants. On a désormais la possibilité de choisir le type d'arme que portera le héros, entre épées, pistolets et maillets, cela nous permet donc de choisir son approche selon le type d'ennemi dont il faudra bien prendre connaissance des points faibles et des résistances qui le spécifient. En plus de la jauge d'artes liés (cf. ToX) présente dans le premier opus, une nouvelle jauge apparaît grâce au pouvoir du chromatus du héros, ce dernier lui permettant de visiter les dimensions parallèles qu'il faudra détruire durant le jeu. Le tout s'avère plus dynamique que jamais et les combinaisons s'accumulent grâce au nombre accru de personnages disponibles.
Je parlais donc de ces dimensions parallèles, elles sont le point essentiel du jeu. Le héros a en effet la faculté de pénétrer dans ces dimensions et la mission qui lui incombe est de les détruire, ceci visant à préserver le monde et la dimension primaire du danger qu'elles représentent. Je vais m'arrêter là pour le scénario, je vous laisse le découvrir. Si ToG F et ToX avaient plutôt déçu sur ce point, ceci étant dû à un manque d'originalité ou d'inspiration, il faut avouer que ToX 2, même s'il ne plaira pas à beaucoup, a pris beaucoup de risques et le résultat scénaristique est excellent. Les relations entre les personnages, les réactions, dialogues et autres sont fluides, crédibles et on prend énormément de plaisir à suivre cette aventure, humaine et pleine d'émotions.
Beaucoup d'autres aspects du jeu valent le coup qu'on s'y attarde mais je vais y couper court ou alors je ne m'arrêterai jamais. En conclusion, ToX 2 prend un malin plaisir à dérouter le joueur tout en l'installant confortablement dans un monde qu'il connaît si bien avec des mécaniques de jeu familières. Si vous n'avez que trop peu accroché au scénario fade d'un ToX pourtant de très bonne facture, je vous recommande chaudement de vous intéresser à sa suite, qui compense merveilleusement bien son manque de nouveauté - je fais référence ici au monde dans lequel les personnages évoluent - par des prises de risques bienvenues pour une série qui a parfois tendance à se laisser aller à la facilité. Chapeau bas.
