Continue ? 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1...
Je me souviens de la boîte du jeu... c'est ma seule boîte de jeu PS1 en carton. Bizarre. Mais suite à cette considération sans importance, commençons à parler d'un jeu qui a fait l'histoire du jeu de combat en 3D, j'ai nommé Tekken.
Choses ardue, à l'époque, de proposer du jeu de combat en 3D alors que Street Fighter et Mortal Kombat cartonnaient sans. A la même époque, Virtua Fighter s'était lancé le même défi sur Saturn. Et aujourd'hui, alors que les Super Street Fighter IV Arcade Edition (reprise de souffle), Mortal Kombat 9 et autres Ultimate Marvel vs Capcom 3 montrent à quel point il faut toujours plus de graphismes et de vitalité, je me suis décidé à retester Tekken.
Les mécanismes du jeu sont rudimentaires, mais efficaces. Un bouton = un membre. Deux boutons = une prise. Les coups spéciaux sont peu nombreux, mais ils ont l'avantage d'être spécifiques à chaque personnage (si on ne compte pas les débloquables). Les déplacements sont simples : avant, arrière, dash avant, dash arrière et... nom de Dieu c'est quoi ces sauts de 5 mètres de haut ? Sauter dans ce jeu revient presque à faire de l'anti-jeu : si vous êtes coincé contre un mur (y'a pas de murs, mais vous m'avez compris), il suffit de sauter comme un joli kangourou et vous vous retrouvez au milieu du stage.
La prise en main est de toute façon délicate, âge du jeu oblige. Entre le moment où vous appuyez sur croix, et le moment où Yoshimitsu daigne lever la jambe gauche, il se passe une demi-seconde. Quand vous tombez au sol, c'est encore pire. J'ai chronométré : il se passe exactement 4 secondes entre le moment où votre dos touche le sol, et le moment où il le quitte. Et pendant ces 4 secondes, vous êtes pour ainsi dire foutu.
Car oui, les barres de vie dans ce jeu sont en caramel mou. Exemple éloquent : un triple hammer punch de Jack (trois fois carré) vous ôtera la moitié de votre barre de vie. Vous n'avez pas le droit à l'erreur. On pourra reprocher au jeu une certaine mollesse, effet du temps sur son époque.
Tekken est un jeu dur. Difficile, j'entends. Il est probable que la manette s'envole après le 5ème match du mode arcade, et ceci pour une raison simple : vous êtes réactif, mais le jeu, lui, l'est beaucoup moins.
Le panel des personnages est sympathique. Certains sont plus rapides (allelujah) que d'autres, et sont donc à préférer pour une première partie. Il y en a 17 en tout, si l'on compte les débloquables. Comme je l'ai dit, ils sont pour la plupart à peu près uniques, mais comme dans tous les jeux de combats, il y a des doublons inutiles. Jack a Prototype Jack, Yoshimitsu a Kunimitsu, et attention... Changez deux lettes à Nina et peignez-la en rouge et vous obtenez... Anna !
Le milieu des années 90 est une ère un peu maudite. Les jeux en 3D sont expérimentaux, et parfois le gameplay, à l'époque tout à fait potable, vieillit très mal. Je ne peux pas être trop sévère avec Tekken : il reste possible de s'amuser en y jouant. On y trouve toutefois quelque chose de frustrant, et il faut le dire, l'effet du temps est un facteur qui compte.
Il faudra bien une suite à Tekken pour que la série commence à s'imposer comme l'une des meilleures dans le domaine du jeu de combat.