Tekken et moi, c'est une histoire compliquée. Passant d'un épisode a l'autre sans jamais trouver son juste équilibre, la série avais la fâcheuse tendance a abuser sur le fameux "Mashing buttons" des familles depuis Tekken 3 et l'arrivé de ton meilleur pote Eddy. (Tmtc, pas la peine de l'ignorer.)
Le cul entre deux chaises, la série semblait bien incapable de satisfaire un publique peut-être un peu plus exigeant que par le passé, l'école du pif n'étant plus vraiment acceptée en dehors -peut-être- de la série Dead or Alive.
Voilà qui est réglé avec Tekken 7. Si beaucoup garderont a l'esprit la disparition des modes "pour remplir le jeu" quitte a faire dans l'inutile, les autres serons aux anges de voir que la Team Tekken se concentre avant tout sur la bagarre. (Oui parce que bon...c'est bien beau le time attack, mais c'est plus vraiment la priorité numéro 1.)
Celle qui tâche, qui te vole ta barre de vie a coup de juggles aux timing bien plus serrés, et applaudiront la justesse du gameplay, qui cette fois devrait mettre tout le monde d'accord.
Car si le joueur lambda sera plutôt triste de voir un mode histoire en demi-teinte (qui décolle un peu tard, mais reste honnête et riche en suspense sur sa dernière ligne droite.) , l'autre se régalera des nombreux ajustements apportées au titre et apprendras bien vite que la qualité prend ici le devant sur la quantité.
Adieu donc aux fameux rebonds au sol inclus dans Tekken 6, et bonjour a des séquences de jonglage bien moins permissives que par le passé mais plus brutales. On cherchera donc a faire très mal, grattant en mode training les meilleurs combos mais pas forcément les plus long, la beauté est dans le grappillage de barre.
Le roster n'est pas en reste et comporte toujours autant de choix sans faire dans le doublons et apportant son lot de petits nouveaux, dont Akuma -ou Gouki si tu préfère- de Street Fighter, de rien, c'est Harada qui régale. Le pire c'est que le Gameplay a la SF fonctionne parfaitement ici, les maîtres du Hadoken ou des Shoryupif ne seront pas perdus, avec en prime un Raging Demon toujours aussi long et efficace. Il trouve même sa place dans le mode story pour offrir du bon Fan-Service utile a la narration.
En parlant des nouveaux combattants, ils remplaceront évidemment quelques abonnés absents, toujours pour le meilleur, il n'y a rien a regretter. Les choix colles mieux au design général de la série et rend le tout plus homogène et moins bordélique. (Et puis il y a Lucky Chloé, ça vaut facilement dix Marduk et quinze Mokujin.)
Au rayon gameplay, on seras pas mécontent de voir que le pas de coté perds son invulnérabilité contre quelques coups bien précis et bien placés, que les déchoppes sont plus simples et que le jeu accueille plusieurs petites nouveautés ;
Le Power Crush qui permet de balancer la sauce en absorbant les dégâts mais sans être Stun pour autant, et l'important mode rage quand la barre de vie commence a crier misère.
En plus de frapper plus fort, ce mode rage offre deux nouvelles possibilités: Les Rage Drives, un coup amélioré qui fait souvent bien mal, et le Rage Art, un "Ultra" qui passe plutôt facilement dans la mesure ou vous êtes capable d'absorber un hit adverse en le balançant.
Sur le papier, ça paraît craqué, dans les faits, ça pousse le mindgame a un niveau très convaincant et surtout très grisant. Quand les deux adversaires possèdent la possibilité de claquer un ultra, on réfléchi a deux fois avant de foncer dans le tas pour offrir des ouvertures, poussant le joueur a voir ou revoir son approche.
Ouais, du Mindgame dans Tekken, ca fout une claque dans les dents. Et pourtant, cette épisode, sans être inaccessible -comme un Guilty qui roule du cul- marque une véritable frontière entre le joueur du dimanche et celui qui pieute en mode training pour mieux briller en ligne.
Niveau design, Tekken se refait une beauté, oubliant avec lui les attaques de panique qu'il provoque depuis Tekken 4, et l'attente sans fin du passage sur console nous confirme que l'unreal engine 4 lui va comme un gant. C'est beau, fluide, et pour peu qu'on accroche au style Tekken (Avec jeux de lumières a la clé.) difficile de faire la fine bouche. Le tout donne un effet bien plus dans l'air du temps et perds ce petit je-ne-sais-quoi d'un peu has been d'une époque pas si éloignée.
Bref, la team Tekken a fait le job, sobre dans sa présentation, brillant dans ses mécanismes autant que dans son OST, il est cette fois bien difficile pour moi de chipoter sur la série. (C'est rare.)
Entre réglages nécessaires, punitions et tentative de piffer son ultra (Le reflexe du désespoir.) Tekken entre ENFIN réellement sur le terrain de la compétition, et ça, c'est beau.
Ps: La fighting money du jeu qui permet la customisation des personnages est très facile a obtenir, pas de vente en DLC a l'horizon donc, a part un season pass dispensable mais sympathique pour ceux qui aime le coté cosmétique du jeu. Rien d'obligatoire donc, une très bonne chose dans un style qui pue le DLC a 600km. Namco Bandai souhaitant visiblement finir son jeu plutôt que de le vendre en kit.