Tembo faut pas le faire chier, car il est badass vous voyez. Alors quand son vieux mentor de colonel l'appelle à la rescousse lorsque le COMMANDO PHANTOM ose s'attaquer à l'Île Cacahuète pour l'envahir (les monstres !), son sang ne fait qu'un tour. Un équipement, une peinture de guerre et un bandeau rouge sur le haut du crane plus tard, le voilà parti défourailler du COLOSSE PHANTOM à tour de trompe, non mais !
Et pour ce faire, remontons la mémoire de l'éléphant et rappelons nous les bonnes recettes de grand mère, celle qui montrait à vos yeux ébahis ses inégalables bijoux de l'Age d'Or du jeu de plateforme. En effet comment ne pas penser aux ballons de Donkey Kong Country à chaque pot de beurre de cacahuète que l'on remplit, cacahuète après cacahuète ? Ou alors au chevauchage (?) de Rambi en fonçant à toute berzingue à travers les SOLDATS PHANTOM, les caisses, les cailloux et autres carcasses de voitures posées là ? Comment ne pas penser à Sonic à chaque otage sauvé, à chaque dash balancé ? Ou encore à ses Bonus Stages type "flipper" dès que Tembo rebondit contre un bumper ? Et que dire de son attaque "(gros) cul vers le bas" digne du frère Mario ?
Et défense de se moquer : Tembo ne révolutionne certes pas le genre, mais il fait le job avec un amour sans faille pour celui-ci. L'enrobage visuel est très sympa, même si je n'ai toujours pas compris si j'avais affaire à un jeu flash ou pas mais qu'importe, le tout reste simple mais très fin et agréable à l'oeil. Aucun temps mort, les niveaux s'enchaînent facilement au début, moins à la fin puisque le COMMANDO PHANTOM n'est pas non plus enclin à se laisser faire (le vil). Au début vous courrez allègrement la trompe au vent, vers la fin vous déploierez des trésors de finesse pour rendre hommage à toute l'agilité dont un éléphant pas content est capable de faire preuve. Le tout reste agréable à jouer, sans tomber sans le sadisme absolu.
La palette de mouvements, sans être hyper complète, propose toutefois l'essentiel pour s'amuser : sauter, foncer (essentiel), planer (oui, on le sait peu, mais un éléphant ça plane énormément), uppercut, cul vers le bas, slide et dash. Globalement le tout est fluide mais pas parfait non plus. En effet à la manière d'un Guacamelee, l'action "cul vers le bas" aura la facheuse tendance à s'enclencher par erreur alors que vous vouliez juste faire un saut normal, et ça c'est chiant. Rien de dramatique sur la durée, mais je continue à penser que laisser une action activable uniquement par une direction de stick reste très casse gueule : les faux mouvements arrivent trop vite dans le feu de l'action.
Après il faut être prêt à ne pas faire de discrimination. Les animaux en surpoids aussi ont droit à leurs jeux. Si l'inertie de Super Meat Boy est la seule valable à vos yeux, sachez qu'ici la grâce de la bestiole sera... un cran en dessous on va dire. Mais est-ce que Meat Boy fracasse des murs et balance des dashes lui, hum ? A vous de voir.
Sinon le ton est comme vous pouvez vous en douter léger et amusant. Mention spéciale aux otages libérés qui font les couillons sur votre dos, ou alors aux méchants qui changent de chapeau selon le niveau : c'est mignon.
Sinon voilà, rien de plus à signaler. 10-11h pour le 100% : c'est assez pour s'amuser sans non plus en faire des tonnes avec le concept. On passe un super moment avec notre Rambo pachidermique sans avoir le temps de se lasser : je valide.
Bref ne vous y trompez pas : Tembo n'est certes pas le plus grand des joyaux, mais Tembo est beau, Tembo est rigolo, et Tembo sait nous rentrer dans la peau.
Et vive les hélicoptères cacahuètes ! \o/