Un bon p'tit Indé
Ce Teslagrad est un Metroidvania tout ce qu'il y a de plus classique mais avec une jolie réalisation et des puzzles basées sur le moteur physique. En effet, on se balade dans un monde en 2D ouvert...
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le 7 mars 2016
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Commercialisé durant la vague de démocratisation du jeu vidéo indépendant, lors de la génération PS3/Xbox 360, Teslagrad est un digne représentant du jeu de plate-forme à budget modeste, tentant de démontrer qu’il reste toujours une place pour les propositions sans prétention comme dans le cinéma ou la littérature.
L’histoire de l’ascension d’un monarque par la force nous est contée au travers de charmantes petites scènes de marionnettes, dans des petites salles de théâtre découvertes au gré du jeu. Notre héros est un jeune garçon recueilli par une femme qui a eu la bonté de l’élever peu après sa naissance, alors que son père l’abandonna pour le protéger d’un danger. Quelques années plus tard, ce garçon est lui-même en fuite dans une ville à la technologie steampunk, poursuivi par un groupe d’individus à la mine patibulaire, et se réfugie dans un château ayant lien avec le despote. Notre personnage y défie la pesanteur dans des tableaux de puzzles basés sur le magnétisme et l’électricité. Deux couleurs, le bleu et le rouge, s’attirent ou se repoussent comme les pôles positifs et négatifs de plusieurs aimants.
L’esthétisme du jeu est adorable, son style est propre et dépouillé, proche de la BD anglo-saxonne des années 50 ou 60. On est facilement attendri par ces petits personnages aux yeux dessinés d’un simple point noir. Les scènes de marionnettes apportent une narration proche du cinéma muet, sans aucun texte. Le thème de l’électro-magnétisme et son titre nous rappelle le film Le Prestige de Christopher Nolan.
Malheureusement, les boss n’ont pas bénéficié de la même attention de la part des artistes de Rain Games. D’allure grossière, l’on regrette le manque de cohérence de leur présence dans l’histoire. Pourquoi trouve-t-on ces créatures dans le château ? Ont-ils été conçus comme gardien pour la protection du monarque ? Ne seraient-ils dans le jeu que par classicisme vidéoludique, comme prétexte d’une étape majeure dans la progression, mais sans aucun rôle ou justification dans le récit ?
Ce classicisme, nous le retrouvons également dans la jouabilité : elle manque de précision et de souplesse, cruel défaut pour un jeu de plate-forme. La justesse chirurgicale d’un certain Dead Cells nous manque tant. Cela gâche la résolution des puzzles car même si la solution nous apparaît après quelques moments de réflexion, le manque d’indices graphiques quant à la recharge complète de notre pouvoir de téléportation ou le flottement aérien lié à l’électro-magnétisme sans possibilité d’en compenser l’inertie nous est souvent fatal face aux innombrables pièges. On se remémore alors les erreurs de conceptions de beaucoup de jeux de l’ère 8 et 16 bits.
Sa courte durée de vie, autour de 5h de complétion, est alors vue comme une libération et non comme une faiblesse. Et pourtant, même avec cet avantage, je n’ai pas résisté à l’envie de l’abandonner quand j’ai compris que pour continuer au dernier cinquième du jeu, il me fallait parcourir à nouveaux tous les tableaux à la recherche des objets cachés qui semblaient n’être de prime abord que des bonus de collection, et non des clés nécessaires à l’ouverture d’une unique porte. Le courage m’abandonna alors quand je me suis rendu compte que ces bonus à l’accès digne de celui des étoiles de Super Mario World étaient des passages obligés. Mon backlog de jeux non commencés me rappelle alors que la queue est toujours longue pour ceux qui attendent encore d’entrer dans mon espace de temps disponible, et qu’il n’est pas honteux de regarder la fin sur Youtube quand la frustration n’en vaut pas la chandelle.
Teslagrad est jeu attendrissant que l’on aimerait aimer, mais son manque de finition dans la jouabilité et le plaisir de jeu l’empêchent d’être mémorable. Son petit prix peut toutefois donner la satisfaction d’avoir aidé des petits studios à exister face aux mastodontes commerciaux.
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Créée
le 3 janv. 2020
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