L'abus

Je viens d'écouter le dernier Podcast de ZQSD et ai entendu mes amis (qui ne savent pas qu'ils sont mes amis) défendre et encenser ce jeu, avec des arguments très, très convaincants. Tellement que si je n'y avais pas déjà joué, je l'aurai acheté et me serai lancé plein d'espoirs dedans.

Pour ma part, j'ai entendu parler du jeu la veille de sa sortie. J'ai été très intrigué par le trailer, qui décrivait un peu ce qu'on allait vivre: explorer des mini jeux pondus par un auteur, et tenter de comoprendre des choses sur lui pas ce biais. Dans le trailer, on voit un bureau d'ordinateur, et plein de fichiers dans un dossier, et un curseur doublecliquer sur un fichier, un jeu assez barré se lancer. Puis un autre fichier se lancer, une version modifiée du jeu.
Et je me suis dit: purée, le mec qui a fait Stanley Parable se lance dans une sorte de truc méta... Je sens qu'on va devoir faire des liens entre des bouts de jeu... voire que le 4eme mur va tomber... Je ne sais pas à quoi je m'attendais exactement, mais à quelque chose de dingue au niveau du gameplay, qui me forcerait à aller plus loin que d'habitude.

Un tout petit peu "The Magic Circle" en somme, où les mécaniques de gameplay nous forcent à ruser le gameplay lui même.

Alors j'achête et je lance. Je trouve le ton chiant, mais je suis ok, c'est le tutoriel, bientôt on va me laisser la main, et je vais me retrouver sur le bureau, et lancer les jeux les uns après les autres, et faire mes propres deductions au lieu d'entendre une voix off me commenter des niveaux complètement laids et sans intérêts.

Attention, là y'a un concept de fou, il faut reculer pour avancer

. Sans déconner? Tu te fous de moi le narrateur?
Mais je continue. Et je vois le générique de fin. Et je me rends compte que c'est tout ce qu'il y a à voir: aucun jeu, une voix off qui commente des niveau sources, une sorte de reflexion pas bien foutue sur la création et le public, les attentes, l'emprisonnement...

C'est drôle comme les thèmes ont touché les gens de la presse, chez qui cela doit peut être résonner, en tant que créateurs eux mêmes. C'est fou comme je me suis senti hermétique au message, alors que j'ai tendance à embarquer facilement dans les oeuvres introspectives.

Peut être que la promesse était tellement forte (ou plutôt mes attentes, face au trailer) que la deception en a été d'autant grande devant la laideur, la pauvreté du propos et surtout l'absence totale de gameplay. Donc après m'être assuré que j'avais effectivement écouté pendant 1h30 ce garçon me raconter les affres de la création, j'ai demandé un remboursement.

Et là on se posera la question de ce qu'est un jeu, qu'est ce que le jeu, tout ça, et moi au lieu de répondre je vais jouer à Luftrauser et je laisse à des gens plus malins que moi le soin de répondre à ces questions super importantes.

Vivement que Eitr sorte!