N'y allons pas par quatre chemins : c'est un Gears of War dans les années 60, ni plus ni moins, avec un gameplay identique, une construction totalement similaire et des ennemis bougrement semblables.
Ce qui n'est en soi pas désagréable : de tous les clones que j'ai pu essayer, The Bureau est l'un des meilleurs/moins pires. Ca se joue super bien, c'est maniable, plutôt beau, bien fichu, et la partie tactique ajoute un peu de subtilité à l'ensemble même s'il s'agit surtout, en résumé, de spammer des buffs sur le champ de bataille pour essayer d'avoir l'avantage. Attaque à revers, contournement, "flanking", tout ça, franchement, du pipeau : fais péter les tourelles à roquettes et les vagues de heal, le reste, on oublie.
Jeu bancal à l'histoire compliquée, The Bureau a constamment le cul entre la chaise du gros blockbuster un peu beauf, avec son Sergent Rock de héros, serrant constamment les dents et parlant avec une voix rocailleuse, et des idées visuelles ou scénaristiques assez sympas mais tombant complètement à plat la faute à une intrigue décousue, des dialogues inutilement verbeux, une narration plate et un manque crucial d'enjeux. Sauver la Terre mouibofmouais, c'est pas comme si je l'avais pas déjà fait 6000 fois, le manque de motivation est total surtout avec des personnages aussi péraves.
Ils ont bien essayé de nous faire le coup de l'univers original, mais le contexte années 60 est pour le coup une immense arnaque. D'abord parce que période Hoover/JFK ou pas les personnages sont aussi insipides & mal caractérisés que d'habitude, débitant du fuck à tout va et ne faisant pas du tout couleur locale. Ensuite parce qu'on passe quand même les 3/4 du jeu dans des constructions ou bâtiments aliens (les esprits chafouins diront dans un habile recyclage des maps de Halo, c'est pas très gentil), fort jolis ma foi, mais tout ce qu'il y a de plus futuristes. Pas une seule fois le contexte n'est réellement exploité, sorti de joli décors colorés et d'un travail artistique plutôt méritant.
Malgré tout, The Bureau m'a poliment diverti, je ne me suis pas ennuyé une seule minute des 10 heures passées pour retourner la campagne et toutes les missions secondaires. Le jeu ne m'a même pas coûté le prix d'un paquet cigarettes et j'y ai joué une fois de plus en mode superior sur PC, je suis peut-être un rien pourri gâté. Mais même si j'en oublierai certes les 95% d'ici à demain matin, cette énième copie carbone de la licence phare de Microsoft sur 360 aura fait le job, et je n'en demandais pas tant.