J'ai eu il y a quelques années une vraie passion pour le point n'click notamment via les streams 145 de QI de Benzaie et les vidéos de Meea sur LucasArts.
Malgré le gap générationnel de la plupart de ces jeux (plus celle de mes parents qui ont découvert Les Chevaliers de Baphomet sur Ps1 dans leur vingtaine) ceux ci m'ont vraiment construit en tant que joueur: c'était des jeux incroyablement bien fignolés (et quand c'était le cas bien remasterisés) avec des graphismes incroyables, des musiques géniales et surtout: une écriture et un gameplay qui se retrouvaient ensemble de façon parfaite.
Le genre n'a jamais vraiment eu de révolution (parce que les mécaniques fonctionnent toujours comme l'a prouvé Thimbleweed Park ) et seule la technique et les inspirations artistiques ont permis de renouveler le genre JUSQU'À The Case of Golden Idol qui a vraiment apporté une épuration du jeu d'enquêtes.
Téléchargé sur mobile par curiosité pour la modique somme de 0€ vu qu'inclus dans l'abonnement Netflix (merci d'avoir traduit le jeu à cette occasion ????) le jeu m'a pris et ne m'as plus lâché: je ne dévoilerais rien de l'intrigue, mais l'univers inspirations Humanistes/ Europe des lumières/ premiers empires coloniaux européens/ monarchies parlementaires/ sociétés secrètes (oui c'est un genre appelons ça le Lumierepunk) est vraiment frais et la DA (qui fait penser à Hotline Miami dans son approche du chara design) est très plaisante.
Mais c'est le gameplay qui fait de Golden Idol une vraie pépite: simplement des scenettes fixes où le joueur doit comprendre "ce qui s'est passé" et (optionnellement mais je ne comprends pas comment on peut s'en sortir sans) "qui est qui". Chaque tableau raconte un moment du récit et la progression des événements montre une vraie histoire globale prenante et mystérieuse.
Retirant la frustration du "Ok je ne sais même pas ce que je dois résoudre, et je n'ai aucune idée de à quoi un hamster peut me servir ici" en donnant verbatim des textes à trous, le jeu reprends le plaisir d'une lecture de tableau pour en analyser chaque petit détail, tout en donnant les clés nécessaire à comprendre ce qu'on doit comprendre: les petits pièges comme les changements de noms, d'apparence ou d'erreur des personnages sont la petite note de difficulté ( big up au niveau où la moitié des convives sont drogué ou celui ou chacun porte un masque un vrai plaisir). Là où les anciens jeux d'aventures cherchaient à limiter le joueur dans sa compréhension du monde et ses possibilités, Golden Idol lui donne la possibilité de tout fouiller pour comprendre comme un enquêteur (un peu comme la scène de Blade Runner où Deckard zoom sur l'image) les évènements.
( Notes: Les énigmes additionnelles sont tout aussi corsés d'ailleurs (l'idée d'un tableau où tout le monde s'est tué les uns les autres au fil d'un tournoi de poker et où l'on doit refaire le déroulé des meurtres est vraiment sympa) et la durée de vie du jeu( comptez 4-5 heures pour tout finir) est parfaite.)