Comme j’aurai aimé aimer Daggerfall… Quelle tristesse de devoir abandonner ce jeu au bout de pas mal d’heures passées. Mais soyons réaliste, de nos jours et malgré ses grandes qualités, il est quasiment injouable. La faute à des bugs incessants, qui rendent les missions presque impossibles à réaliser : un PNJ qui ne veut pas nous parler, un monstre à vaincre introuvable, une quête qui tourne en boucle, des bugs d’affichage… On passe sur le premier, on s’énerve sur le second et on s’arrache les cheveux au troisième. Pourtant, le jeu n’est pas exempt de qualités, et fait un peu penser aux dungeon crawler’s tels Eyes of the Beholder. On retrouve avec plaisir l’habituelle phase de construction du personnage, une phase par ailleurs bien plus développée que dans les opus suivant de la saga des Elders Scrolls. Forces, faiblesses, capacités, tout est prévu dans le jeu. On tâtonne un peu, mais on est assez vite fixé : le jeu démarre fort et ne laisse que peu de place aux personnages boiteux. Vu qu’on a une belle tendance à accomplir nos missions dans des grottes/caves/temples souterrains, la carte est notre amie… Dommage qu’elle soit aussi peu lisible, la faute à des graphismes qu’on pourra qualifier de « datés ». Au point qu’il est souvent frustrant de devoir tourner en rond à la recherche de l’entrée du donjon au beau milieu d’une lande vide et moche (comment être à la fois vide et moche ? Bonne question, mais c’est l’effet que ça donne), ou de passer des heures dans un donjon qu’on essaie de ratisser mais où l’on se perd trop facilement. Surtout que le jeu est vaste. Très vaste. Très très vaste, au point que parcourir les ville donne une forte impression de lassitude : mettre 5 minutes pour aller d’un point A à un point B dans un décor monotone, c’est pas super folichon. Heureusement, le cheval et la charrette sont là pour raccourcir ces délais, et nous permettre de transporter nos trésors. Curieusement, on peut se déplacer automatiquement et en payant quelques pièces d’un endroit à un autre en tapant sur la carte le nom du lieu (sans faire de faute d’orthographe), ce qui est bien. Dommage que la carte, très très vaste, soit en définitive quasiment dénuée de tout intérêt : mis à part quelques quêtes, on n’y met pour ainsi dire jamais les pieds volontairement. Alors oui, Daggerfall offre une zone de jeu immense. Immense, mais dont les décors vides ne donnent en fait aucune envie de s’y promener. D’autant plus que la très grande majorité des quêtes se font en intérieur. Les quêtes, parlons-en : que ce soit la guilde des mages, celle des guerriers ou d’autres factions, elles n’ont aucune histoire et sont aléatoire de type « allez chercher l’objet X/tuer Y qui se trouve dans le donjon Z ». On s’ennuie donc assez vite, et l’on a donc plus que souvent recours au code de triche pour boucler la mission plus vite : les ennemis ne sont pas les PNJ croisés, mais bel et bien les concepteurs de donjons tous plus immense (et tordus) l’un que l’autre. Personnellement, passer une journée pour trouver un objet planqué derrière un passage secret tout au bout d’un couloir qu’on a eu le malheur de louper, merci mais ça me gave. Et a contrario, certaines missions (de la guilde des voleurs, tout particulièrement) sont d’une simplicité étonnante (« va donner cet objet au PNJ », soit 5 minutes de jeu à tout casser. Merci ! suivant !) C’est super dommage, mais c’est l’impression qu’on a souvent : un jeu voulu gigantesque, mais bâclé sur certains points (je pense aux missions de faction, et à la quête principale, franchement dénuée d’intérêt)


En résumé, un super jeu à l’époque, visiblement, mais gâché par trop de bugs, des graphismes qui font souffrir les yeux et surtout une difficulté mal placée. Peut-être reprendrais-je mon courage à deux mains pour finir une partie, un de ces jours ? Car malheureusement, un bug m’empêche de terminer le jeu, très proche, visiblement, de sa conclusion. Je dirai donc que la place de Daggerfall est avec Arena: dans nos cœurs, dans un musée, mais plus sur un PC.

Chat-alors
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le 24 août 2017

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Chat-alors

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