Skyrim : Bordeciel, et pas loin de tomber dans le vide
Après plusieurs siècles passés dans le chaos des guéguerres interraciales de Tamriel (dues au désastre de la fin d'Oblivion), voilà que deux événements extraordinaires surviennent : d'abord, les dragons, dont le terrible Alduin à leur tête, reviennent à la vie. Ensuite, vous décidez de forcer la frontière du pays de Bordeciel (Skyrim en VO) pour on ne sait quelle raison. Si ce deuxième événement semble bien anodin, il sera pourtant à l'origine de la quête principale du jeu, où vous vous découvrez avoir la force de terrasser les dragons et de parler comme eux, ce qui vous confère un pouvoir incommensurable.
Bethesda Softworks signe ici un autre jeu de sa saga The Elder Scrolls. On y retrouve donc la même liberté de choix et de mouvements, avec un destin qui se dirigera vers les Guerriers, les Mages ou les Voleurs/Assassins. Les dragons dont on n'avait entendu parler que dans les livres font aussi partie du jeu, et il est un vrai régal de voir les animations de "finish'em" quand on finit sur un dégât critique.
Les graphismes, d'ailleurs, sont les plus beaux de la série (sans vraie surprise) et rendent l'univers plus immersif que jamais. Une bonne carte graphique, comme notamment celles des consoles, peuvent offrir des rendus exceptionnels, et sur PC, la possibilité d'installer des mods procure le véritable plaisir de rendre Tamriel extraordinairement féérique et accueillante.
Cependant, le choix de Bethesda de porter le jeu sur console n'a pas que des avantages. Même si Oblivion avait déjà été porté sur Xbox360 et PS3, Skyrim a été rendu beaucoup plus maniable afin que les joueurs console en profitent davantage. Ceci se fait ressentir par une extraordinaire facilité dans le leveling, et notamment, un joueur peut très bien être guerrier, mage ET voleur en même temps. Les quêtes sont plus simples, moins abouties que celles d'Oblivion. Les personnages sont moins attachants, d'autant que la guerre civile faisant rage (à laquelle on peut bien évidemment prendre partie) réveillera les bons et mauvais côtés de tous les PNJ, et même les nôtres. La féérie est donc sacrifiée au profit d'un monde plus tristement réaliste.
Ce réalisme est d'ailleurs ressenti au travers des races de Skyrim : 95% des PNJ sont soit Nordiques, soit Impériaux. L'exotisme multi-racial d'Oblivion a littéralement disparu. On ne croise que des PNJ trop humains.
Les DLC améliorent l'univers du jeu. Les armes et armures sont plus belles, et les limites de leveling sont repoussées. On peut créer ses propres famille et maisons. Et on en apprend davantage sur l'histoire de Tamriel.
Skyrim est un jeu très appréciable et très abordable. Les possibilités de résolutions des quêtes sont encore très nombreuses, mais le plaisir de réfléchir et de se donner du mal est moins important que dans TES III: Morrowind et TES IV: Oblivion. Même si le jeu est plus facile et l'univers moins attachant, on reconnaîtra cependant un nombre de quête très impressionnant. Ceci offre certes quelques bugs très dérangeants, mais également une durée de vie très appréciable.
TES V: Skyrim forge donc sa place dans l'univers du RPG. Si la philosophie des Elder Scrolls n'avait plus de preuves à faire, Bethesda change un peu la façon de jouer, ce qui est certes novateur, mais n'apporte pas que de bons côtés.