Qu'est-ce que The Evil Within ? Une idée centrale autour de laquelle gravite tout une série de prétextes (plus ou moins bon) qui servent sa mise en place. Cette même idée qui lie un ensemble incohérent en apparence, et qui ne vas pas cesser de déconstruire et reconstruire l'usage même d'un gameplay qui restera pourtant inchangé tout au long de l'aventure.
En bref, en partant du principe même que l'esprit humain n'obéit à aucune règle de logique The Evil Within va se permettre de créer des situations uniques dans lesquelles le joueur sera obligé de jouer différemment avec les armes et le maniement du personnage qu'on lui donne. Alors certes, le gameplay n'est qu'une vulgaire re-pompe quasi-intégrale de celui de Last of Us, certes les contrôles du personnage ne sont pas particulièrement plaisant, certes ce jeu n'est pas exempt de défauts techniques...Mais tout de même quelle intelligence dans la construction ! En brisant toute forme de logique, Shinji Mikami ne crée pas un jeu d'horreur, mais LE jeu d'horreur : celui où on est tantôt la proie tantôt le chasseur, celui où par moment le niveau entier devient un piège immense contre le joueur ou alors un flashback vivant, celui où l'on passe agréablement de l'infiltration, aux phases d'actions purs pour enchaîner sur une exploration et une énigme qui amène un Boss. C'est pourtant simple, mais jamais l'ennuie ne s’immisce dans notre esprit, qui de toute manière, tente vainement de contrôler une situation inexplicable où 6 ennemis nous foncent dessus pendant que nous cherchons désespérément de quelles pièces peut bien provenir la musique du "Claire de Lune" de Debussy ( qui ici signale au joueur le portail qui permet la sauvegarde).
Nul besoin de long discours, Evil Within est un jeu particulièrement riche dans ses situations à l'atmosphère suffocante mais manquant cruellement de finesse par rapport à ses ambitions. Ce qui en découle jongle tristement entre soucis techniques et maladresses évidentes ( exemple d'un scénario intéressant mais gâché par une narration et des dialogues se voulant ridiculement complexes).
Deux types de joueurs existent alors :
-Ceux qui y verront un jeu mal fini, aux errements désolants et aux inspirations évidentes ( qu'ils jugeront même meilleurs que ce jeu ci).
-Et ceux qui y verront la tentative maladroite d'un auteur qui voulait dépoussiérer un genre en lui apportant quelque chose de neuf et qui a presque réussi...Ce n'est pas grave The Evil Within 2 fera mieux.