The Evil Within 2
7.3
The Evil Within 2

Jeu de Tango Gameworks et Bethesda Softworks (2017PlayStation 4)

"Ce n'est pas grave, the Evil Within 2 fera mieux..."

C'est ainsi que je venais finir ma critique de The Evil Within 1, mais je ne t’apprends rien, toi, lecteur imaginaire d'une critique passé inaperçu parmi des centaines. The Evil Within 1 était le brouillon d'un très bon jeu qui ne nécessité qu'une seule et unique chose pour se révéler au grand public, de la "finition". Soit un meilleur moteur graphique, soit un gameplay plus souple (inspirée de Last of Us depuis le 1er, ce qu'il est bon de rappeler) et une histoire plus explicite...De ce fait, lorsque je finissais gaiement par dire "The Evil Within 2 fera mieux", c'était surtout pour insinuer que la base était d'ores et déjà là, et qu'elle savait comment créer un piège autour du joueur, en mêlant habilement embuscade, zones de pièges, tensions permanentes et suspense pour finalement déboucher sur un combat de boss, aussi inattendu qu'intéressant dans sa proposition...
Qu'en reste t'il désormais dans cette suite que j'imaginais resplendissante avant même son annonce officielle ?


Hélas, pas grand-chose et pourtant, il suffit de regarder la note des deux épisodes pour comprendre...The Evil Within 2 a tenu sa promesse, il n'est pas sorti sans "finition" et il corrige aisément chaque "reproche" qu'il pouvait être fait au premier épisode. Le moteur graphique offre de chouettes environnements qui sont pour la plus part, bien plus beau graphiquement avec la possibilité de se dispenser des fameuses bandes noires tant décriées (sachant qu'hormis le fait de vouloir rendre la "chose" plus claustro-phobique et cinématographique, le but initial de cette mesure était surtout de palier à une faiblesse technique), le gameplay est plus fluide et plus justement dosé dans l'aventure, en ajoutant par-ci et là des détails basiques et essentielles ( la couverture par exemple), et l'histoire est enfin compréhensible pour le plus grand nombre avec des enjeux clairement identifiés dès les premières minutes de jeu. Rajouté à tout cela que The Evil Within 2 espère voir les "choses" en grand, puisque ce dernier comporte désormais quelques phases en semi-open world plutôt réussie, dans lesquelles se cacheront quelques surprises (surtout de "mauvaises" croyez-moi) pour les plus curieux. L'ensemble est donc peaufiné et parfaitement jouable, ce qui vaudra certainement un 8-9 pour ceux n'ayant pas spécialement "compris" ou apprécié the Evil Within 1.
Pour les autres, le recul est nécessaire pour entre-apercevoir tous ce que nous avons perdu dans l'équation, puisqu'il y'a aussi eu bon nombre de soustraction...**Commençons par préciser ce qui pourrait en être la raison principale : Nous avons perdu **Shinji Mikami (créateur des Résident Evil), ce qui n'est pas spécialement étonnant, l'homme ne voulait plus créer de jeu d'horreur et ce, avant même la sortie de the Evil Within 1 (que Bethesda l'avait contraint à faire). Désormais nous nous retrouvons donc avec John Johanas (homme derrière les Dlcs de the Evil Within 1) et l'équipe de Shinji Mikami, et que l'on ne se méprenne pas sur mes dires, cette passation de pouvoir n'est pas un mal en soit, le possible ras-le-bol de Shinji Mikami est compréhensible et le choix de John Johanas derrière the Evil Within 2 est assez malin puisqu'il n'est pas étranger à la licence. Le véritable mal est dissimulé dans le savoir-faire, il est intérieur...


En effet, the Evil Within 2 troque toute l'audace du premier épisode dans une succession de clichés scénaristiques inintéressants et parfois même comiques, puisqu'il ira jusqu'à forcer certaines morts et réduire la personnalité de certains personnages à leurs fonctions, en exacerbant à l'extrême quelques traits de caractères. C'est ainsi que nous sommes passés de coquilles vides dans une narration environnementale, à des clichés sur pattes dans une succession de cinématiques hollywoodienne. En dehors de cela, nous avons aussi perdu la difficulté du premier épisode, celle que je décrivais comme une détresse émotionnelle susceptible de pousser le joueur dans ses derniers retranchements, n'est désormais plus palpable manette en mains. Ne reste plus qu'une "sensation" perdu et éclaté dans un semi-open world, puis qu’à l'image de la disparition des bandes noires, ce dernier supprime aussi de par sa simple fonction, la sensation claustro-phobique que procurait les couloirs du 1er. Même si, il est bon de préciser, que l'open world ne représente pas toute l'entièreté du jeu puisque ce dernier n'englobe que la moitié de l'histoire, le reste n'étant qu'un simili-action horrifique...
Il est d'ailleurs bon de souligner ce fait, the Evil Within 2 démunie de sa difficulté ignoble et du gore du premier épisode (lui aussi, porté disparu dans la ville d'Union semblant être propre et paisible à chaque instant), ne s'avère être qu'un jeu d'action et ces "boss" en sont le meilleur exemple...
Peut-être vous souvenez-vous du Gardien ? Cet homme ayant un coffre-fort sur le visage qui pouvait encaisser, sans broncher, plusieurs dizaines de tirs de fusil à pompe avant de vous assainir un coup mortel ?
Peut-être vous souvenez-vous sinon, de la femme araignée qui se téléportait et qui ne craignez pas vos balles, tout en ayant la possibilité de vous one-shot ?
Ou sinon, plus évident encore, vous souvenez-vous de cet homme qui vous pourchassez avec une tronçonneuse dès le début du jeu et que vous retrouviez enragé et enchaîné dans une grange ?


Tout ceci n'existe plus, et aussi stupéfiant que cela puisse paraître chaque boss du deuxième épisode sera anecdotique, vaincu facilement et sans la moindre recherche dans son gameplay (n'ayez pas trop d'espoir en Stephano par exemple). Aucune subtilité ne vous feras-vous sentir faible dans les combats de boss. De la même façon, les ennemis de base n'auront plus besoin d'être brûlé et de cela peut être soustrait la simple crainte de leurs réapparitions. Ils n’auront plus, non plus de masques pour les protégés de vos fameux head-shot. La zone de sauvegarde ne vous réservera plus aucune frayeur et les illusions/rêve/réalité virtuelle du premier seront ici bien plus rares...Vu que, vous êtes à Union, cela est sûr et certains, le scénario lui-même vous le dit, depuis le début...


C'est toute une série de détail presque anodin, qui faisait que, malgré les hauts et les bas, the Evil Within 1 restait un survival horror exigeant avec des passages d'actions. Mais ici, nous sommes sur the Evil Within 2, il n'y a plus d'exigence, plus d'horreur à proprement parlé, juste un mélange tiède entre presque peur et jeu d'action.
D'accord je ne le dirais pas, the Evil Within 3 ne fera peut-être pas mieux, mais l'on le lui pardonne volontiers, après tout, il existe encore le 1.

Sensei-Lama
6
Écrit par

Créée

le 31 oct. 2017

Critique lue 395 fois

Lama Sensei

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