The Friends of Ringo Ishikawa, que l'on appelera ici TFORI, est le genre de jeu qui interpelle. Développé et édité par Yeo en Russie, le jeu se situe au Japon, et vous place dans la peau de Ringo, chef d'une bande de petites frappes du lycée, se révant yakuza des cours de récré. Réussissant le croisement entre jeu narratif et beat them all, le jeu vous immerge dans ces ambiances si singulières du Japon des années 80/90.
Une immersion réussie...
Dès les premières minutes manette en main, on sent que l'on va se plaire dans cette livraison indépendante aux notes d'un Japon tant chéri. Celui des années 80/90, avec ses étudiants en uniforme, ses ruelles et parcs dans lesquels on voudrait se perdre, sous un ciel toujours bleu mais jamais franc. C'est dans une petite bourgade nippone inconnue, matérialisée en une vingtaine d'écrans, que l'action se situe. Vous incarnez donc Ringo Ishikawa, leader d'une bande de 5 adolescents, plus habitués aux rixes d'après cours qu'aux lectures studieuses que leur âge impose. En situation d'échec scolaire, votre directeur d'école croit cependant en vous et en votre potentiel bien caché et surtout gâché. Vous aurez donc quelques semaines pour remonter la pente. A vous donc la puissance des livres et du coup de pied sauté !
Le jeu se voulant narratif, vous écouterez les histoires de ces 5 jeunes plutôt attachants, et ce sur un peu plus d'une dizaine d'heures que le jeu propose, et partagerez donc ce qui rythme leur quotidien. Histoires de filles, luttes de clan, problèmes sportifs ou personnels : autant de dialogues propices à vous faire sentir comme étant le sixième larron de la bande. Et c'est bien là le tour de force réussi par ce petit jeu sans prétention. Des dialogues (crus et drôles) aux personnages, tout est savamment mis en place et l'on éprouve une réelle empathie envers chaque étudiant raté qui compose le groupe. D'un point de vue gameplay, TFORI vous propose une logique simple basée sur l'apprentissage de nouveaux coups et de montée en puissance de votre force, dans le but de mater toujours plus d'étudiants à la sortie des cours.
... malgré une réalisation irrégulière
Le Japon imaginé par Yeo est criant de vérité. Chaque détail présent dans ces tableaux de pixel art est réalisé avec soin et amour pour l'archipel nippon. Du marquage au sol, en passant par les climatiseurs aux murs, jusqu'aux différents uniformes qu'arbore chaque clan, tout sonne vrai. C'est un réel plaisir de déambuler dans ces petites ruelles, qui plus est avec en fond, une bande son de très grande qualité qui rythme bien les différents moments vécus. Au début, on est en droit de se demander ce que le jeu attend de nous, on découvre l'histoire lentement, les contrôles, et surtout la logique du soft. Vous allez vite comprendre qu'il va falloir trouver le juste équilibre entre le fait de mettre le nez dans vos bouquins et jouer des poings pour faire les poches des étudiants lynchés, et ainsi récolter quelques précieux yens pour survivre. Outre le fait d’acheter de la nourriture, l'argent du jeu vous permettra d’acquérir divers objets dont on ne dira rien, mais qui renforceront l'ambiance tellement sympa et datée du jeu. Le jeu possède néanmoins quelques bugs assez ennuyeux voir énervant, il faut l'avouer. S'il est par exemple possible de sortir de l'école de jour, y rester à la tombée de la nuit vous imposera de patienter jusqu'au lendemain matin, pour la réouverture des cours ! Ringo a moyen aussi de ne plus sortir d'une ligne de pixels imposée dès lors qu'il s'entrainera sur son sac de frappe présent dans son petit appartement. Mais malgré tout, rien de totalement bloquant ni définitif.
Conclusion
Vous l'aurez compris, TFORI est de ces jeux sans prétention mais authentique. C'est une déclaration d'amour au Japon et au jeu vidéo. On se plait à écouter toutes ces histoires. Certes le jeu ne possède pas une profondeur folle en terme de gameplay, mais là n'est pas son but premier. il se rattrape aisément avec cette bulle spatio-temporelle dans laquelle il vous propose de monter, en direction du pays du soleil levant.