Sortie chaotique, riche en bugs, portage sur les consoles de précédente génération désastreux, le moins que l'on puisse dire c'est que Cyberpunk 2077 aura fait parler de lui lors de son lancement, mais pas de la meilleure des façons. C'est donc après des années de disette, que ce test est réalisé sous une version 2.1 corrigeant et refondant même le jeu original. Cyberpunk 2077 marque assurément un tournant dans l'histoire du jeu vidéo, c'est indéniable. Encore fallait-il s'armer de patience pour pouvoir enfin savourer cette véritable expérience vidéo ludique.

La relecture de ce qu'est un monde ouvert

Cyberpunk 2077 est un jeu de rôle qui, comme son nom l'indique, est situé dans un contexte futuriste et dystopique. Vous allez donc pouvoir choisir entre 3 classes de personnages, femme ou homme pour chacune, et ainsi démarrer le jeu qui très rapidement vous conduira vers Night City, ville imaginaire mais située dans la région de la haute Californie. Vous incarnez "V", un(e) protagoniste qui se fera une place peu à peu dans cette ville de débauche et au taux de criminalité bien supérieur à la moyenne. Corporations, factions, gangs, politiciens, la ville regorge de clans peu recommandables, et c'est parmi tout ce beau monde que vous devrez trouver votre place au cours d'une quête principale riche en rebondissements et complétée de manière très intelligente de multiples quêtes annexes. Le jeu laisse sans voix dès notre arrivée en ville pour la première fois. Il est d'ailleurs intéressant de noter que le profil de nomade est particulièrement savoureux en terme de classe de personnage car il vous installe en début de partie en périphérie de la ville, dans une terre désertique nommée Badlands, et qui renforcera ce sentiment prochain d'"arrivée en ville", celle-ci se dessinant à l'horizon.

Si Cyberpunk 2077 regorge de personnages tous autant charismatiques les uns que les autres, le personnage qui retient toute l'attention.. n'est autre que Night City elle-même. Jamais ville n'aura autant été aussi réaliste, vivante, variée et détaillée dans un jeu vidéo que Night City. Elle retient toute notre attention, elle est le berceau de notre progression, elle nous voit nous y développer, on l'arpente sans cesse de long en large, et il n'est pas rare de s'en rappeler une fois de retour dans le monde bien réel de nos vies. L'équipe de CD Projekt RED a mis le paquet sur la modélisation de ce fabuleux écrin industriel et moderne, qui fait que tout simplement on se sent très vite chez nous dans Night City. Les développeurs ont proposé aux joueurs une ville à taille parfaite, que ce soit en terme de centre et de périphérie, à la fois grande mais pas gigantesque, afin que nous soyons en terrain connu lors de nos péripéties. Et ça marche parfaitement, au bout de quelques heures nous nous repérons, nous reconnaissons les rues, nous coupons à pieds par là, nous prenons une moto pour fuir plus vite sa police. Night City est un modèle de level design avec ses rues, ses passerelles, ses ponts et ses berges et il n'est pas rare de s'y promener pour ressentir le pouls de la ville. Entrer dans un diner pour se rencarder sur une affaire, déposer une voiture dans un garage, se faire une sortie shopping dans une boutique de vêtements ou pénétrer toute autre enceinte commerciale, procure au joueur un sentiment d'immersion total. Night City vit. Qu'elle soit présentée sous son plus beau levé de soleil ou sa pluie la plus battante, Night City est toujours plus magnifique que la fois d'avant. On ressent un énorme sentiment de liberté dans une ville parfaitement dessinée et aux arrondissements bien définis et tous variés, qui vont du centre d'affaires, au quartier japonais ou encore côtier comme Pacifica et son parfum de Malibu déchu.

Une frontière cinéma / jeu vidéo toujours plus fine...

Ce qui saute aux yeux dans Cyberpunk 2077 en parallèle de sa ville, c'est assurément son scénario. Très riche et réparti de manière à ne pas perdre le joueur (même si les questionnements sont ici permanents), il vous proposera de vivre une histoire très dense et qui vous tiendra en haleine tout au long de son déroulement. Il se complète à merveille de quêtes secondaires jamais bâclées, parfois même tout aussi passionnantes que la trame principale elle-même, et qui vous permettront de creuser plus la personnalité de votre héros et de vous lier d'amitié et plus avec le monde qui peuple Night City. Il n'est pas rare de ressortir d'une quête secondaire et de s'en remémorer l'histoire encore des heures et des heures après. Cyberpunk 2077 marque par son sens de la narration. Une narration solide et souvent très sombre. Chaque personnage ou figurant est un pnj crédible et unique, et cela ne se limite pas à Johnny Silverhand, incarné par Keanu Reeves. Très bon point donc. Enfin, même les quêtes de troisième zone dirons-nous, sont très plaisantes à réaliser car le level design apporté aux environnements font qu'à chaque fois, les petites missions, les contrats et autres chasses à l'homme font que tout ça fonctionne à merveille. Et tout cela dans des décors et ambiances parfumés d'essences de septième art issues d'oeuvres comme Blade Runner, Akira, Ghost in the Shell ou encore Drive. On se plait forcément à faire évoluer "V" dans un univers si soigneusement référencé. Oubliez ce que vous pourrez entendre ou lire sur le côté saturé en terme de quêtes et d'appels téléphoniques dans le jeu. Vous êtes une petite frappe qui va tout faire pour trouver sa place dans cet antre du vice, et le fait de crouler sous les appels est normal pour se faire un nom. Tout ça coule de source et encore une fois, libre à chacun de trouver son rythme dans le jeu pour compléter ou non les missions proposées. Elles sont souvent bien récompensées et le jeu, de manière générale, gratifie le joueur de ses explorations.

Système de jeu / Menuing

Testé sous sa version 2.1 le jeu apparait très clair dans son approche de ce qu'est un RPG. CD Projekt RED a suffisamment de bouteille pour nous proposer ici un système riche et complet en terme de fabrication de composants, d'armes et en personnalisation d'avatar, en terme de cosmétique mais aussi et surtout plus intéressant, de composants cybernétiques qui vont littéralement transformer notre corps et le booster à l'aide de compétences aussi diverses que variées. L'arbre principal s'articule en 5 catégories que sont la constitution (force), la technique, l'intelligence (pour le piratage informatique ou netrunning), le sang-froid (approche furtive) et enfin les réflexes. A vous de distribuer vos points d'expérience dans cet arbre selon votre approche en jeu, celui-ci se complétant d'un arbre de compétences plus détaillé encore afin de débloquer des aptitudes différentes qui viendront enrichir votre expérience de jeu.

Conclusion

Cyberpunk 2077 s'installe très clairement comme un game changer de sa catégorie, à savoir les triples A (quadruples ?) en monde ouvert. Il apporte un vent de crédibilité dingue au concept d'open world avec son scénario et ses quêtes toutes plus passionnantes les unes que les autres. Un exemple de level design, d'atmosphere design et de character design qui impose ce jeu comme un modèle du genre. Techniquement presque irréprochable (dans sa version 2.1 bien sûr), le jeu n'a de cesse de nous immerger dans son monde, il est l'évidence de la chute définitive du 4ème mur.

OhDaeSoo
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le 18 févr. 2024

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