Lettre à Ellie
Ça fait quatre jours, moins de quatre-vingt-seize heures, et je ne m'en suis toujours pas remise. Oui, j'ai peur, parce qu'il faut que j'écrive à quel point j'ai aimé The Last of Us. Je dois,...
Par
le 26 août 2014
130 j'aime
41
Jeu de Naughty Dog, Neil Druckmann, Bruce Straley, Gustavo Santaolalla, Troy Baker, Ashley Johnson, Annie Wersching et Sony Interactive Entertainment (2013 • PlayStation 3)
Enfin!! Après 7 ans, une première expérience pas forcément agréable, la sortie du deuxième opus, et les réactions hystériques qu'il a engendré, je me décide ENFIN à redonner une chance à ce jeu.
Exclu Playstation, sur un PC contrôlé par une manette de XBox, qu'on ne dise pas que j'y mets de la mauvaise foi :p
Quand le jeu est sorti, je venais de commencer le lycée.
Bien qu'il ait piqué mon intérêt, je ne voyais pas vraiment l'intérêt d'un autre TPS post apocalyptique où je devrais massacrer du zombie en me traînant une gamine insupportable alors que je venais de terminer ma 98ème run sur Resident Evil 4.
Mais, après avoir vu les réactions qu'il suscitait, je décidais de me lancer, un peu à reculons dans cette aventure. Et quelle déception...
Un TPS linéaire, un gameplay pas innovant pour un sou voire crispant et un scénario prévisible au possible.
Bref, j'ai vite fait de rendre le jeu à son propriétaire et de juste le considérer comme la petite sucrerie des joueurs de Call Of/Fifa qui ont fait l'effort d'acheter une fois un jeu qui sortait un peu de leurs habitudes et se retrouvaient donc éblouis pas cette bougie dans leur univers vidéo-ludique si pauvre(pauvre parce qu'il est composé de 2-3 jeux par ans).
Depuis, 7 ans ont passé.
Avec la sortie de The Last Of part 2, un train de la hype plus grand que jamais et quelques discutions sur le jeu avec une amie, je me dis qu'aujourd'hui, je serai peut-être plus disposé à apprécier le jeu.
Ce qui est marrant c'est que les points noirs qui m'avaient fait "détester" le jeu lors de ma première expérience sont au final toujours d'actualité.
The Last of Us c'est, un TPS linéaire, dans un univers post apocalyptique avec un gameplay basique et un scénario prévisible...
Mais! The Last of Us c'est aussi un jeu beau, immersif, une narration impeccable, des personnages développés, un gameplay maîtrisé, et une histoire qui, bien quelle ne brille pas par son originalité, bénéficie d'une très bonne construction. (cf: la vidéo du fossoyeur de films sur l'originalité au cinéma)
The Last of Us c'est l'histoire de Joel, survivant d'une crise sanitaire provocant la transformation d'humains en zombies aillant entraîné l'effondrement de la société telle qu'on la connait et le rassemblement des survivants dans des communautés plus ou moins agréables à vivre.
Brave contrebandier, Joel va un jour se voir confier la tâche d'accompagner Eli, une jeune fille jusqu'à un point de rendez-vous hors du bastion dans lequel ils se trouvent.
Rien de nouveau au pays du jeu vidéo. Sauf que...
L'histoire du jeu est menée d'une main de maître. Même si le découpage du scénario est voyant, il sera toujours bien amené afin de concilier narration et gameplay.
Là où un jeu comme Alan Wake ne manquait pas de se gonfler artificiellement en vous faisant faire un détour de 20 minutes pour traverser un fossé, chaque étape de The Last of Us sera l'occasion de rencontrer de nouveaux personnages et environnements, qui vous immergeront encore plus dans l'univers du jeu.
Parce que c'est ça The Last of Us, des personnes, essayant de survivre à la fin d'une civilisation chacun à leur manière. Communauté pacifique, bandits, état militaire, résistance etc...
Et chacun de ces aspects seront représentés par un ou plusieurs personnages forts avec leurs histoires, relations et motivations.
J'ai toujours eu beaucoup de mal à retenir les prénoms/histoires des gens que je rencontrais. Mais je serai capable de décrire tous les protagonistes de The Last of Us sans en oublier un seul.
Ici, pas de personnage fonction, tout le monde a son utilité. Tous vous laisseront une marque, en bien, ou en mal.
Et au cœur de tout se trouvent Joel et Eli, un duo qui a tout pour créer les plus belles scènes du jeu vidéo.
Joel est un homme aillant assisté à une fin du monde qui lui a tout arraché, sa vie, sa maison, son confort et même sa fille. Aujourd'hui il est un homme aigri vivant de la contrebande avec son amie Tess, il ne croient en rien ni personne et n'est poussé que par son instinct de survie.
Eli est une fille de 14 ans née après ce cataclysme. Elle n'a jamais connu qu'un monde plongé dans le chaos et a dû dès sa plus tendre enfance s'endurcir afin d'affronter cet environnement hostile.
Elle nous pointera d'ailleurs un pistolet dessus dès sa première apparition c'est montrer l'enfance de la petite.
Et même si la conclusion de cette relation parait évidente, le jeu prend son temps pour y parvenir et évite les clichés du genre. Joel se montre froid mais pas insensible, Eli insouciante mais pas énervante. On prend plaisir à voir ces deux personnages se tourner autour et s'ouvrir peu à peu l'un à l'autre.
De mon point de vue, les meilleurs moments se trouvent dans les petites scène où Joel essaye d'expliquer des choses évidentes telles que la mer, les buildings ou encore les revues playboy sous un matelas à une Eli qui n'a jamais mis les pieds dans le monde extérieur.
Ces moments nous permettent, d'une part de comprendre les différences entre notre monde, celui d'Eli et celui de Joel mais aussi de créer de l'attachement pour Eli et pour leur relation.
De cette manière, nous nous sentirons de plus en plus concerné par le sort de la jeune fille. Et la mission de Joel deviendra la nôtre. (grosse partie spoil concernant un niveau du jeu)
Le point culminant de cette relation est pour moi celui où Joel récupère de ses blessures et part sauver Eli d'une bande de cannibales. En la sachant en danger, j'ai été pris de la même frénésie que Joel, et je me suis précipité sans me soucier de mes munitions ou de mes soins pour la sauver, massacrant au passage tout ce qui se trouvait sur mon chemin.
Je pense d'ailleurs que le nombre de munitions collectables n'est pas augmenté pour rien au cours de cette séquence.
Le seul problème que j'ai avec Eli, c'est son manque d'utilité dans le gameplay du jeu.
Je ne vais pas dire quelle ne sert à rien, en effet, ses attaques m'ont des fois bien aidé. Mais ça s'arrête là. Elle ne peut pas mourir, pas être enlevée, pas être dirigée, vous ne pourrez pas prendre son contrôle pour résoudre des puzzle etc...
Le seul intérêt d'Eli est scénaristique et c'est pour moi la pierre manquante au trio Joueur-Eli-Joel. Parce que non, une courte échelle pour ouvrir une porte n'est pas un élément d’interaction essentiel.
Et ce point met en avant le "défaut" du jeu, le gameplay.
Je ne considère pas le gameplay de The Last of Us comme mauvais. Le système de déplacement/planque/shoot est très bon, l'UI minimaliste permet une très bonne immersion, les animations sont de très bonne qualité et l'IA reste correcte sans casser des briques.
Mais c'est tout, le gameplay est juste bon.
Encore une fois, on se retrouve devant un TPS linéaire plus que classique, avec des phases de shoot assez peu intéressantes où les IA se jetteront sur vous en bande acceptant de se sacrifier tant que vous mourrez, des phases d'infiltration qui n'ont rien d'exceptionnelle et peuvent même paraître assez frustrantes et une IA allié qui décalera des fois des ennemis vous faisant rater un tir qui entraînera votre mort...
Ces points m’empêchent de considérer The Last Of Us comme le chef d'oeuvre exempt de défauts que la presse semble vendre. Parce que... Pourquoi on joue?
Nous avons tous nos raisons de jouer/lire/regarder un film/faire un sport/etc...
Personnellement je joue à un jeu pour interagir avec une oeuvre, je veux en faire parti pleinement et pour ce faire, j'ai besoin d'un excellent gameplay.
Histoire, graphismes, musiques etc... Tous ces éléments sont essentiels à un bon jeu, mais de mon point de vue, ce qui fait d'un jeu un jeu, c'est son gameplay. Les règles et les moyens qui seront mis en place pour que le joueur entre et interagisse avec l'univers qu'on lui propose. C'est pour cela que j'ai choisi le jeu vidéo plus que le cinéma. Pour cela qu'un jeu comme Dark Souls, qui rend cohérent la mort ou l'abandon du joueur avec le gameplay et le scénario m’apparaît comme le meilleur jeu du monde. J'achète un jeu pour jouer.
Pour conclure, The Last of Us est un excellent jeu, bien que son scénario et son univers ne soient pas des plus originaux, l'attention porté à sa narration en font un des jeux les plus marquants des années 2010-2020. Mais des faiblesses du côté de son gameplay l’empêchent d'accéder au nirvana du jeu vidéo.
Si vous n'êtes pas plus sensibles que ça à ce genre d'éléments, ce jeu est fait pour vous. Mais pour ma part The Last of Us est un peu surcoté.
Créée
le 4 sept. 2020
Critique lue 67 fois
D'autres avis sur The Last of Us
Ça fait quatre jours, moins de quatre-vingt-seize heures, et je ne m'en suis toujours pas remise. Oui, j'ai peur, parce qu'il faut que j'écrive à quel point j'ai aimé The Last of Us. Je dois,...
Par
le 26 août 2014
130 j'aime
41
Il y a parfois des jeux dont le statut dépasse le contenu et The Last of Us fait partie de ceux-là. Un studio réputé, une sortie sur les derniers mois d'une génération de console et surtout une...
le 13 févr. 2015
73 j'aime
10
Ellie n’a pas l’air dans son assiette. Il y a un truc qui cloche. Elle reste en retrait, un peu perdue. On aurait pu passer à côté, ne pas remarquer ce comportement étrange, mais après plus d’une...
Par
le 4 juil. 2013
68 j'aime
7
Du même critique
Je suis un petit compte d'Irlande appelé à la grandeur et dont le premier objectif est de conquérir cette terre qui me revient d'ambition. Les batailles s'enchaînent, je conquiers comté après comté,...
Par
le 2 déc. 2021
Enfin!! Après 7 ans, une première expérience pas forcément agréable, la sortie du deuxième opus, et les réactions hystériques qu'il a engendré, je me décide ENFIN à redonner une chance à ce...
Par
le 4 sept. 2020
Dark Souls, c'est le jeu dont tout le monde a entendu parler, que tout le monde acclame, mais que tout le monde craint de commencer. Durant de nombreuses année, j'ai souffert de cette réputation,...
Par
le 23 févr. 2021