No spoil
Je tiens déjà à préciser que je ne porte pas le premier opus dans mon coeur. Sympa mais pas spécialement marquant et plutôt convenu d’un point de vue scénaristique (clairement en dessous du 1er Walking Dead de Telltale).
Bref, ajoutez à ça le bad buzz qu’a subi cette suite à sa sortie (délire SJW, LGBT, etc...) et c’est donc sans enthousiasme que je me lance dans cette aventure, day one... avant d’abandonner et de le désinstaller après seulement 2h de jeu (suite à un certain événement qui survient dans le prologue).
4 mois plus tard, je décide de le relancer dans le cadre de ma course aux platines, que j’ai entamé au début du second confinement, car celui du jeu est apparemment assez facile à obtenir (difficulté 3/10 sur psthc). Et bordel, si je m’attendais à ça ! Je n’étais pas prêt !
D’un point de vue graphique, c’est beau. Très beau ! Les premiers décors sont plutôt fades mais le jeu nous fait beaucoup voyager, varie souvent ses ambiances et c’est toujours très réussi, particulièrement dans la seconde moitié du jeu !
Niveau gameplay, c’est jouable mais répétitif, on alterne entre phases d’exploration, d’infiltration et de gun-fight. Rien d’extraordinaire donc à ce niveau là même si on est un cran au-dessus du premier épisode.
L’ambiance sonore est bonne, le doublage, les bruitages ainsi que les musiques, bien que discrètes.
Bref ! Là où le jeu fait clairement la différence et a su gagner mon respect, c’est dans son scénario. Ok, c’est un jeu-vidéo et pas une série ou un film donc l’histoire on s’en fout... eh bien non. Le jeu-vidéo permet d’être acteur des événements qui se présentent et amplifie par conséquent l’immersion, et c’est particulièrement le cas dans The last of us 2.
Le jeu se découpe en 3 parties.
La première est plutôt longuette et classique.
La seconde l’est également, mais demeure un cran au-dessus en terme de mise en scène et il faut saluer le parti-pris, osé, clivant et source de bien des déceptions et autres incompréhensions.
La troisième, c’est simple, elle place le scenario du jeu au panthéon des meilleurs scénarii jamais rédigés tout média confondus.
Cependant, pour en cerner toute sa profondeur et son intelligence, il faut supporter et comprendre tous ces choix scénaristiques qui ont tant divisé les joueurs. Selon moi, ils sont voulus et avaient clairement l’intention de provoquer un rejet de notre part. Un rejet qui se dissipera au rythme des événements qui défileront sous nos yeux car il raisonneront avec l’humanité qui réside en chacun de nous.
Oui, The Last of Us 2 n’est pas une apologie progressiste sur fond post-apocalyptique, c’est une histoire profondément humaine. Bien que les thématiques abordées ne brillent pas par leur originalité car communes à 90% des oeuvres artistiques produites ce dernier siècle (la religion, la xenophobie, le féminisme, la guerre, le deuil, etc...), elles y sont développées de manière singulière et intime au travers du prisme de l’univers créé par les équipes de Naughty Dog. En gros, les messages passent mieux quand on se sent concerné... et on se sent tous concernés par le sort d’Ellie, de Joel et des autres car le lore de The Last of Us est ancré dans la culture populaire et en a bouleversé plus d’un... C’est conscient de cela que Naughty Dog fera le choix suicidaire de malmener, torturer et déformer ces personnages qui nous sont chers, à la manière de Hideaki Anno et son film « The end of Evangelion ». L’expérience est éprouvante mais si on s’attarde sur son fond, qu’on a la sensibilité suffisante pour se remettre en question et le recule nécessaire pour la juger avec objectivité, on en sort grandi. Plus qu’une oeuvre, on peut y voir un outil de développement personnel.
Une telle prise de risque venant d’un studio occidental me surprend et me rassure, le futur artistique ne sera peut-être pas aussi aseptisé qu’on le pense tant qu’il y aura des oeuvres comme ce The Last of Us Part 2.