The Last Of Us Part. II, critique d‘une réussite.

[Critique originellement postée sur Medium][1]


Sorti en 2013 The Last of Us fut un jeu champ du signe pour la playstation 3. Considéré comme l'aboutissement graphique et narratif de Naughty Dog il a montré qu'en plus de savoir faire des jeux amusants et bien réalisés, le studio savait également raconter des histoires impactantes émotionnellement. Il a été comme Uncharted 2, en son temps, un jeu étape qui à changé profondément le studio et marqué des millions de joueurs. Bien que sans doute très mécanique dans sa boucle de gameplay il signa l'entré dans l'âge de la maturité pour les "dogs".
De la même façon The Last of Us Part. 2 arrive en fin de vie de la console, presque agonisante, alors même que la (mal nommée) "next gen" est annoncé et presque datée. Après un teasing très pudique, rempli de fausses pistes et de multiples retards le jeu débarque comme une bombe. C'est le moins qu'on puisse dire. 
Les thèmes de The Last of Us Part. 2 font directement suite à ceux du précédent opus. Nous devrons gérer les conséquences des actes de Joel et Elie. Ils font "suite" car l'idée ce n'est pas de faire la même chose. Comme pour Metal Gear Solid 2, Aliens ou Terminator 2, Naughty dog à très bien compris que "faire une suite" signifiait. Il prend le joueur à rebrousse poil. Pas tant dans l'idée de lui resservir la même soupe que de le bousculer dans ses réflexions. Attention ce jeu prend des décisions radicales et ne nous laisse pas le moment de souffler.
Les développeurs jouent nos attentes et nos déceptions pour mieux nous faire ressentir ce qu'ils' ont voulu, aux moments où ils l'ont voulu. En cela il reste comme son prédécesseur très dirigiste. Même si on comprend très vite où tou ça nous mène, qu'on se dit qu'on ne se laissera pas avoir, on tombe très vite en amour pour les personnages. Loin d'être manichéen le jeu parle de la vengeance, comment elle impacte chacun d'entre nous, en tant qu'individus mais en tant que nations également. 
Comme dans psychose à la moitié du jeu toutes les cartes sont rebattues. les créateurs essaient de nous faire tomber en empathie avec leur Norman Bates et alors même qu'a notre corps défendant nous faisons tout, "non ! Pour ne pas aimer cette psychopathe" on ne peut que passer par tout une batterie d'étape émotionnelle : la haine, la frustration, la compréhension, le respect et enfin l'amour. Ils arrivent à créer une double empathie totalement incompatible. Si bien que quand l'occasion est arrivé d'assouvir sa vengeance on ne le veut plus réellement. Tout le monde a déjà tellement souffert, il va bien falloir briser ce cycle de la vengeance. Ce tourbillon qui nous emporte tous vers la destruction. On pourrait rapprocher TLOU2 de tellement d'œuvres. Il vient compléter un chaînon manquant entre un Psychose, Battlestar Galactica ou encore The Wire…


De plus The Last Of Us est un jeu politique. très politique sans faire de prosélytisme. Le simple fait de dépeindre des personnages variés, au final, simplement représentatif la diversité de la population est un acte fort dans le jeu vidéo. Il suffit de voir les réactions du inceldom.
Arriver à lancer de tels débats dans les communautés des joueurs montre à quel point ce jeu est puissant. Dans quel blockbuster le personnage principal est homosexuel ? Sans que ça ne soit l'enjeu principal du film. En cela l'industrie vidéoludique avec The Last Of Us est en avance sur le cinéma. Non seulement il arrivait déjà à parler au travers de jeux vidéo indépendants ou à plus petite échelle de sujet divers tout en gardant l'aspect purement ludique. Mais en plus, maintenant, la plus grosse production d'un constructeur de console dépeint tout un casting de personnages qui sont habituellement invisibilisés ou utilisés en tant que simple fonction. L'homosexuel, malade, dépressif, la personne transgenre prostituée, la lesbienne… Ha ba non en général on ne voit pas de lesbiennes dans les grosses productions mainstream. 
Les lignes bougent certes. Et nous sommes tous de plus en plus, de mieux en mieux représentés. The Last Of Us aura mis une pierre, de taille, à l'édifice.
C'est sans doute le meilleur jeu au niveau représentativité en plus d'être un très bon jeu, car il ne parle ni d'homosexsualité, ni des identités de genre, il ne fait que les inclure dans le récit.
Il faut comprendre en tant que joueur passer 25 ans à jouer le même trentenaire blanc hétérosexuel aux partenaires sexsualisées ne me dérange pas tant que ça. tant que le jeu est bien conçu finalement. Mais là c'est comme un bouffé d'air. Comme si finalement on se rendait compte qu'on avait toujours eu besoin de ce jeu. Enfin...


Je comprends que pour qui n'a pas réfléchit à toutes ces questions là, on peut avoir l'impression de se recevoir un agenda politique dans la gueule. Enfin je comprends… J'entends… Je sais…
Un des reproches qu'on pourrait faire au jeu c'est qu'il reste dans le genre glorification de la violence. Et parmi les plus violents. C'est d'autant plus incompréhensible pour tous ces mascu, haters et autres, car il véhicule toutes les images qu'ils valorisent. De la violence à l'état pure. Du coup qu'est-ce qu'il leur reste à part leur homophobie, leur transphobie et leur misogynie à ces gens là pour détester le jeu ? 
On s'amuse à exploser des pieds et de voir mourir notre adversaire qui se fait arracher la gorges par un clickers. on planifie l'assassina de toute l'arène de jeu, méthodiquement, froidement pour finalement l'exécuter avec délectation. Reproches qu'on peut faire à ce jeu son cependant les même qu'on pourrait faire à toute l'industrie des AAA ainsi qu'à son public. Mais qui suis-je pour juger car j'ai adoré ça. Je l'ai même recommencé. les niveaux de difficultés, modulables, nous permettent vraiment de se faire sa propre expérience.

benjyman
10
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le 16 août 2020

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