J'aurais passé de bons moments sur The Last Remnant sur Xbox 360, d’interminables moments à vrai dire, en grande partie la faute à des temps de chargement longs, mais longs… et surtout un retard d'affichage de textures le plus chaotique que le petit monde des jeux vidéo ait connu (merci la gestion pourrie de l'Unreal Engine) ralentissant d'une manière abusive les combats. Où chaque mouvement de caméra est synonyme de drame, le joueur vit un véritable calvaire, c’est inadmissible !
Cependant, porté par les qualités addictives et purement ludiques du jeu, comme poussé par ma patience légendaire qui remonte à l’ère des jeux sur mutli-disquettes - une époque à laquelle on savait vraiment ce que le mot « loading » allait engendrer - j’ai donc surmonté cet aspect intolérable et trouvé la force d’aller jusqu’au bout du périple. Puis un jour je pris conscience qu'une version PC existait (*).
L'énorme point faible de Last Remnant on ne va pas se le cacher, demeure indéniablement son scénario. Qui n'est pas dénué d'intérêt dans un premier temps et se montre finalement assez mature. Cependant, on tombe vite dans des raccourcis scénaristiques, par exemple la question de l’origine des rémanences est survolée puis expédiée dans les tréfonds d’une explication légère et incomplète. Alors qu’il s’agit là du thème principal du jeu.
Oui, The Last Remnant aurait mérité une identité visuelle plus forte, moins batarde que cette sorte de mélange de genres mal digéré. Ca en devient même inexcusable lorsque l’on sait que c’est le directeur artistique de FF VIII qui est derrière tout ça. A la limite de l’inconcevable. Le nier est une bonne méthode pour ne pas commencer à détester ce jeu.
Besoin d’un bestiaire plus fourni également et au design mieux travaillé, du moins pour les mobs. Les innombrables boss et monstres rares équilibrent la balance de la diversité et sont quant à eux plus soignés.
De son côté, la multitude de personnages secondaires laisse présager des intrigues aux facettes multiples, des relations croisées, des destins ou autres origines profonds et travaillés. Malheureusement, ce sont des principes sur lesquels on ne s’éternise pas ici. Selon toute vraisemblance, à la manière d’un Suikoden premier du nom, le grand nombre de protagonistes est plutôt prétexte à la démesure martiale. Et c’est à ce moment que l’on commence à parler du vrai The Last Remnant. Ici le degré d’épique souhaité est revu à la hausse. Les développeurs proposent au joueur un système de combat à la fois riche mais accessible, maitrisé. Les affrontements, se préparent en amont en élaborant formations et tactiques, se vivent intensément, puis se fêtent intérieurement, comme pour rendre hommage aux batailles épiques qui viennent de se dérouler, aux butins convoités ou à ces thèmes musicaux puissants qui accompagnent les hostilités (le score musical du jeu est à couper le souffle, j’y reviens plus bas).
Tout est question de choix dans ce jeu, de concessions. Que ce soit au niveau du recrutement, on gère ses effectifs, on s'attache à certains capitaines qui deviennent finalement les piliers de nos équipes en dépit de leurs lacunes. Les arts, qui sont les disciplines maîtrisées par les combattants sont très nombreux ; basés sur l’offensive, la défensive ou le soutien, de magie ou d’armes, ses arts se développent de manière différente et irréversible sur chacun de nos persos, selon même leur position sur le champ de bataille. Par contre les héros du jeu sont moins flexibles, ils évoluent on le sent selon une ligne prédéfinie. Mais finalement on se retrouve avec un fabuleux outil tactique à modeler par nos choix. Les compétences de vol super bien pensées donnent encore une autre dimension à tout ça.
Ce côté irréversible, on le retrouve dans une autre facette tout aussi addictive du jeu : les missions de guildes. Très nombreuses et variées, elles ne sont pas là que pour multiplier artificiellement le temps de jeu. La quête principale de nos héros se déroule en plein de chapitres et sous-chapitres (pas toujours très bien indiqués d’ailleurs) qui une fois accomplis peuvent ou non débloquer des évènements liés aux missions de guildes. Continuer la quête principale peut en faire disparaître certains, en sachant qu’un item ou un élément glané dans une mission pourrait être indispensable à une future, on prend conscience du côté pervers qui se met en place. Ces missions de guildes ont également pour objectif d’alimenter un système de craft lui aussi assez élaboré. Puisque chaque arme, pièce d’armure, objet peut être crafté en matériaux ou utilisé en l’état pour être assemblés.
Parlons du niveau de jeu. D'une difficulté phénoménale par moment, certains combats sont sincèrement frustrants, surtout que les monstres rares apparaissent logiquement de manière aléatoire et parfois disparaissent à jamais si on prend le temps de gagner en expérience avant d'aller les affronter à nouveau. L'apparition d'un des boss facultatifs du jeu (et il y en a énormément !) j'ai nommé ce connard de déchu est soumis à la même règle. Une de mes grandes frustrations reste de ne jamais avoir réussi à le terrasser. Toujours ce petit aspect sadique qui plane tout en donnant du piquant à l’aventure.
Le boss final est quant à lui assez cheaté mais pas insurmontable avec une bonne dose de self control.
(*)The Last Remnant sur X360 je lui donne 6. Depuis j’ai mis la main sur la version PC du jeu. Une version optimisée qui gomme les lacunes techniques du jeu qui sont les temps de chargement reulou, le retard d’affichage des textures et les ralentissements inimaginables lors des combats. Ces inconvénients sont tellement pesants en jeu qu’ils m’avaient fait baisser la note de 2 points.
La version PC est donc celle à faire, celle sur 360 est clairement à proscrire à l’heure actuelle.
Permettez un avis sur la bande originale du jeu :
https://www.senscritique.com/album/The_Last_Remnant_Bande_Originale/critique/25284975